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Actualités - ANALYSE

Scrutin présidentiel : plaidoyer pour le suffrage universel direct

Même si la Constitution n’exige pas une candidature officielle à la présidence de la République, la coutume veut que les candidats commencent à mener leur campagne à l’approche de l’échéance électorale.
Depuis la naissance de la République libanaise, lorsque le chef de l’Etat était le résultat d’un choix extérieur (ce fut la règle), il était en général ce que l’on pouvait produire de mieux pour le Liban à l’étranger.
Une instance religieuse chrétienne affirme à ce sujet que la France a toujours tenu compte de l’opinion des différents pôles politiques et spirituels du pays à l’époque du Mandat.
Les présidents de la République choisis alors se distinguaient toujours par leur intégrité et leur compétence: Charles Debbas, Habib Bacha el-Saad, Petro Trad, Ayoub Tabet, Emile Eddé et Alfred Naccache, autant de figures politiques brillantes...
Avec l’indépendance, trois candidats au maximum briguaient la première magistrature de l’Etat. Les interventions extérieures en faveur de tel ou de tel autre candidat étaient pour ainsi dire de bonne guerre...
C’est ainsi qu’en 1943, cheikh Béchara el-Khoury, candidat des Britanniques, rivalisait avec Emile Eddé, soutenu par les Français. Les observateurs n’avaient pas manqué de parier sur une victoire du premier, sachant que les Anglais sortaient vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale. Vaincus depuis 1940, les Français semblaient au contraire en perte de vitesse.
Et depuis ... Camille Chamoun, soutenu par les Britanniques, battait Hamid Frangié. Le général Fouad Chehab, favori des Américains, l’emportait contre M. Raymond Eddé, alors qu’Elias Sarkis battait à son tour le «Amid» grâce au double appui américain et syrien. On peut dire que le seul chef d’Etat «made in Lebanon» fut le président Sleiman Frangié.
Béchir Gemayel fut élu avec la bénédiction d’Israël ainsi que son frère Amine. Puis, à Taëf, un consensus américano-syro-séoudien a conduit René Moawad à la tête de l’Etat. Quant au président Elias Hraoui, il est sans doute le fruit d’une décision syrienne tolérée par Washington. Damas aussi a voulu la prorogation de son mandat.
La question est de savoir aujourd’hui quelles seront les parties prenantes à l’élection du prochain chef d’Etat libanais. La Syrie disposera-t-elle d’une entière liberté de choix? Les Etats-Unis ne voudront-ils pas y contribuer cette fois-ci? Et les autres pays arabes de la région? Quid encore de la position européenne?
Toute réponse à ces questions reste encore hasardeuse dans la mesure où l’identité du grand électeur dépend de l’évolution des événements et du processus de paix dans la région.
Certains milieux politiques et parlementaires préconisent ainsi l’élection du président de la République au suffrage universel direct de sorte que celui-ci ne soit plus parachuté de l’extérieur. N’est-il pas temps en effet que le chef de l’Etat libanais soit enfin élu par son propre peuple?

E. K.
Même si la Constitution n’exige pas une candidature officielle à la présidence de la République, la coutume veut que les candidats commencent à mener leur campagne à l’approche de l’échéance électorale.Depuis la naissance de la République libanaise, lorsque le chef de l’Etat était le résultat d’un choix extérieur (ce fut la règle), il était en général ce que l’on...