P. Hélou critique le projet de loi sur les municipales

A l’occasion d’une conférence donnée à Jbeil, le président de la Ligue maronite, M. Pierre Hélou, a critiqué samedi le projet de loi sur les municipales, déclarant à ce sujet: «Nous avons attendu longtemps avant que le premier ministre n’annonce son intention d’élaborer un projet de loi sur les municipales. Comme s’il n’était chef du gouvernement que depuis deux semaines», a-t-il dit.
L’ancien député a ajouté à ce sujet: «Quand le Conseil constitutionnel a rendu son verdict concernant la nécessité de procéder immédiatement à ces élections, «ils» ont dû élaborer à la va-vite un projet de scrutin où prévaut le principe de la nomination. Comble de l’hérésie, précise M. Hélou, les désignations auront lieu après l’élection pour corriger les résultats du scrutin, s’ils venaient à déplaire aux autorités».
Sur un autre plan, le président de la Ligue maronite a estimé que depuis l’accession au pouvoir du premier ministre Hariri, jamais la priorité exclusive n’a été donnée à la crise sociale. «Nous en ressentons les effets à travers les frais de scolarité et d’université, et à travers l’hospitalisation», a-t-il dit.
Déplorant d’autre part la non-application de l’accord de Taëf, «qui a divisé les chrétiens», M. Hélou a dénoncé dans ce cadre le retard mis dans le retour des personnes déplacées dans leurs villages et localités d’origine. Il a précisé que le ministère des Déplacés reconnaît lui-même le retour de 27% de ces personnes alors que les détracteurs du ministère font état de 5% seulement.
Critiquant par ailleurs le décret de naturalisation, l’ancien député a déclaré à ce sujet: «Nous continuons à œuvrer pour l’abrogation de ce décret. En effet, a-t-il dit, quand on veut naturaliser 300.000 personnes dans un pays comme le Liban, c’est comme si, en un seul jour, la France donnait la nationalité à 6 millions de personnes et les Etats-Unis à 28 millions».
Concernant enfin le dossier des Forces de sécurité intérieure, M. Hélou a rappelé que cette institution est la seule à ne pas s’être divisée durant la guerre. «La loi actuelle est excellente, a-t-il dit. Il s’agit seulement d’y introduire quelques amendements mais non de l’abolir pour mettre les FSI à la disposition du président du Conseil».
Prenant à son tour la parole, le député Pierre Daccache, qui assistait à la conférence, a notamment estimé que «ceux qui gouvernent aujourd’hui dans le cadre de l’accord de Taëf sont ceux-là mêmes qui ne le respectent pas».