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Actualités - CHRONOLOGIE

La France sous la menace d'un blocus routier

Les routiers français semblaient sur le point dimanche soir de bloquer les principaux axes routiers français en dépit d’un accord salarial intervenu à l’aube entre leurs syndicats et des patrons, et passant outre à une dernière intervention du gouvernement et de leur syndicat majoritaire, la CFDT.
La CFDT, proche du parti socialiste au pouvoir, a demandé aux camionneurs de «reporter l’idée d’une action généralisée» au profit d’«actions ciblées» immédiates, afin de «faire pression sur l’UFT».
L’UFT, la principale fédération patronale représentant 80% de la profession, qui a boycotté les dernières tractations, a déclaré qu’elle ne pouvait pas souscrire au projet d’accord obtenu à l’arraché après une nuit de négociations entre une petite fédération patronale, UNOSTRA, et la plupart des syndicats des routiers.
La CGT (pro-communiste), également absente du dernier round des négociations, a en revanche appelé à l’action à partir de dimanche soir. Son secrétaire général pour les Transports Alain Renault a précisé que son syndicat «était toujours prêt à négocier» mais qu’il réclamait «des garanties écrites du patronat et du gouvernement».
Le ministre communiste des Transports, Jean-Claude Gayssot, a demandé le soir qu’il n’y ait «pas de barrage ou de blocage», «ni de conflit de longue durée», comme en 1996, soulignant qu’il s’était engagé auprès des syndicats à «faire tout ce qui est en son pouvoir» pour qu’un éventuel accord «soit appliqué».
Il a donné huit jours à l’UFT pour modifier sa position. Passé ce délai, l’accord sera étendu à toutes les entreprises.
La Fédération nationale des chauffeurs routiers (FNCR, autonome) a fait elle aussi savoir qu’elle «ne signerait pas» les accords, soulignant que «l’action est aujourd’hui enclenchée». Elle a appelé à l’extension de la grève aux transports publics.
Le syndicat Force ouvrière (FO, indépendant) a également appelé dimanche soir à la grève et demandé aux routiers de «rejoindre tous les bouchons possibles».

Inquiétude de l’Europe

A l’issue des négociations, plusieurs dirigeants syndicaux avaient pourtant jugé positivement l’accord obtenu. Il prévoit de porter progressivement les salaires des routiers à 10.000 FF (1.725 dollars) pour 200 heures de travail mensuelles d’ici l’an 2000, soit une augmentation moyenne de 20%.
Mais ces propositions ont été jugées insuffisantes par la base qui n’a pas attendu l’expiration de l’ultimatum pour bloquer des routes et des dépôts de carburants en plusieurs points stratégiques du pays.
Dans le Sud-Est, les routiers ont érigé un barrage filtrant sur l’autoroute A6, le principal axe Nord-Sud, au nord de Lyon, bloquant une dizaine de camions espagnols, tandis que dans le Sud-Ouest, les camionneurs ont bloqué plusieurs dépôts de carburants, près de Bordeaux, et devaient bloquer la frontière franco-espagnole dans la soirée.
Le blocus devait également commencer dimanche soir dans le Nord-Ouest et le Nord, à la frontière de la Belgique et à la sortie du tunnel sous la Manche.
Pour emporter l’assentiment des patrons, le premier ministre socialiste Lionel Jospin a annoncé samedi une baisse de 800 FF (138 dollars) par camion de la taxe professionnelle payée par les entreprises de transports.
La perspective d’un nouveau blocus paralysant, le second depuis un an, inquiète sérieusement les autres pays européens qui sont intervenus à plusieurs reprises auprès de Paris pour qu’il fasse respecter la liberté de circulation.
La France est en effet l’un des principaux corridors routiers entre le nord et le sud de l’Europe.
Le ministre espagnol de l’Agriculture Loyola de Palacio a souligné dimanche que la probable grève des routiers français concernait l’ensemble de l’Union européenne.
Lors de la précédente grève, des centaines de routiers étrangers avaient été bloqués en France pendant douze jours, enregistrant des pertes financières substantielles. Le gouvernement français n’en a indemnisé qu’une infime minorité.
Les Français, eux aussi échaudés par l’expérience de novembre 1996, ont pris d’assaut les stations d’essence, souvent déjà en rupture de stocks. (AFP)

Les routiers français semblaient sur le point dimanche soir de bloquer les principaux axes routiers français en dépit d’un accord salarial intervenu à l’aube entre leurs syndicats et des patrons, et passant outre à une dernière intervention du gouvernement et de leur syndicat majoritaire, la CFDT.La CFDT, proche du parti socialiste au pouvoir, a demandé aux camionneurs de «reporter...