Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Deux américains de l'UNSCOM ont été refoulés hier Bagdad déterminé à croiser le fer avec les experts de l'ONU

L’Irak a refoulé hier des experts américains du désarmement, confirmant sa détermination à empêcher les Américains de participer aux inspections des Nations Unies, qui doivent reprendre aujourd’hui. Deux experts de la commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) ont été refoulés, et un troisième, de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a choisi de ne pas entrer en Irak, «en signe de solidarité» avec ses deux compatriotes, a indiqué un porte-parole de l’UNSCOM.

«Encore une fois, les Américains n’ont pas été autorisés à regagner leur lieu de travail», a déclaré le porte-parole, Ewen Buchanan, contacté à New York depuis Dubaï (Emirats arabes unis).
Il a ajouté que six experts qui accompagnaient les trois Américains, dont Nils Carlstrom, directeur du centre de vérification de l’UNSCOM à Bagdad, étaient entrés en Irak. L’équipe était arrivée à bord d’un avion spécial à l’aéroport de Habbaniyah, à 60 km à l’ouest de Bagdad.
L’Irak a décidé de ne plus coopérer avec les Américains de l’UNSCOM et leur a accordé un délai expirant mercredi à 22h00 GMT pour quitter le territoire. L’UNSCOM a répliqué en annonçant que ses équipes comptant des experts «de toutes nationalités» reprendraient leurs activités lundi, après une suspension de quatre jours.
«Lundi sera une journée cruciale, car ce sera le vrai test pour l’Irak. Des inspecteurs vont entamer une nouvelle mission, et très, très probablement des Américains vont y participer», a estimé un diplomate occidental en poste à Bagdad.
M. Buchanan a confirmé qu’un expert américain de l’UNSCOM à Bagdad avait quitté la capitale irakienne dimanche dans le cadre d’une «rotation normale». Il reste à Bagdad sept Américains travaillant pour l’UNSCOM. Environ 110 personnes travaillent pour cette commission en Irak, dont une quarantaine de pilotes d’hélicoptères et de techniciens du Chili, le reste étant des inspecteurs et des administratifs.
Selon le porte-parole, les trois experts américains avaient déjà tenté jeudi d’entrer en Irak. Les autorités avaient refoulé les deux membres de l’UNSCOM, et leur collègue de l’AIEA avait reçu de New York l’ordre de regagner Bahrein avec eux. L’UNSCOM a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité Juan Larrain (Chili), pour l’informer de l’incident, selon M. Buchanan.

La crise la plus grave

Le chef de l’UNSCOM Richard Butler a déclaré que le retour sur le terrain des inspecteurs américains «apportera une clarification sur le point de savoir si nous pouvons faire notre travail ou non».
«Butler ne peut pas donner d’ordres à l’Irak et ne gouverne pas l’Irak», a rétorqué le vice-président irakien Taha Yassine Ramadan. «A l’expiration du délai, il ne restera aucun Américain de l’UNSCOM en Irak», a-t-il ajouté.
Les responsables irakiens répètent à l’envi que les menaces voilées des Etats-Unis d’avoir recours à la force ne leur font pas peur, tout en faisant des appels du pied au Conseil de Sécurité pour qu’il règle pacifiquement la crise.
La Maison Blanche a annoncé que les Etats-Unis considéraient toujours les actions de l’Irak comme «inacceptables», tout en soulignant qu’il s’agissait d’une crise entre l’Irak et l’ONU.
La France et la Russie, clairement opposées à l’usage de la force, ont demandé à l’Irak de «coopérer sans condition» avec l’UNSCOM. Au Caire, la Ligue arabe a rejeté dimanche toute intervention militaire.
Il s’agit de la crise la plus grave entre l’Irak et l’UNSCOM depuis la création de cette instance en 1991. L’embargo pétrolier imposé à l’Irak depuis son invasion du Koweït en 1990 ne pourra être levé que lorsque l’UNSCOM aura certifié que Bagdad ne dispose plus d’armes chimiques, bactériologiques et de missiles de longue portée.
L’Irak a refoulé hier des experts américains du désarmement, confirmant sa détermination à empêcher les Américains de participer aux inspections des Nations Unies, qui doivent reprendre aujourd’hui. Deux experts de la commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) ont été refoulés, et un troisième, de l’Agence internationale de l’énergie atomique...