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Actualités - CHRONOLOGIE

Palestiniens et israéliens en ordre dispersé aujourd'hui à Washington Mais l'administration US continue d'espérer un véritable déblocage du processus de paix

Mais l’Administration US continue d’espérer
un véritable déblocage du processus de paix


En désaccord sur les étapes futures du processus de paix, Israéliens et Palestiniens abordaient hier soir de façon très différente les pourparlers qu’ils entament en ordre dispersé aujourd’hui à Washington: avec confiance chez les Israéliens venus au grand complet, avec un profond scepticisme chez les Palestiniens qui ont refusé que leurs experts techniques participent aux discussions. Quant aux Etats-Unis, ils espèrent que ces négociations pourront débloquer véritablement le processus de paix au Proche-Orient, en piètre état depuis le mois de mars, tout en permettant à Washington de faire état d’un semblant de mouvement dans le processus de paix avant la conférence économique régionale prévue du 16 au 18 novembre à Doha.

Cette rencontre, près de Washington, intervient après le voyage au Proche-Orient du secrétaire d’Etat Madeleine Albright, en septembre, et le déplacement dans la région du coordinateur Dennis Ross, fin octobre, durant lesquels les deux responsables américains n’ont pas ménagé leurs efforts pour sortir le processus de paix de l’ornière.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, est arrivé dès hier matin à Washington, et le négociateur palestinien, Mahmoud Abbas, secrétaire général du Comité exécutif de l’OLP, était attendu dans le courant de la même journée dans la capitale fédérale américaine.
Les Etats-Unis se sont activement impliqués auprès du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat pour que ces pourparlers, qui avaient déjà été repoussés une première fois en octobre, puissent avoir lieu.
Madeleine Albright avait convenu d’une telle rencontre, lors d’entretiens fin septembre à New York avec David Lévy et Mahmoud Abbas. Le secrétaire d’Etat américain avait toutefois dû revenir à la charge il y a quelques jours en téléphonant personnellement à MM. Netanyahu et Arafat pour arracher leur accord.
Les Etats-Unis accordent d’autant plus d’importance à ces pourparlers, qui dureront plusieurs jours, que le processus de paix au Proche-Orient est en très mauvais état depuis le mois de mars, date à laquelle Israël avait décidé de construire un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est, suscitant l’exaspération et la fureur des Palestiniens. Ceux-ci souhaitent faire de Jérusalem-Est la capitale d’un futur Etat.
Après n’avoir manifesté guère d’enthousiasme devant ces discussions, Israël a changé de ton et affichait hier sa confiance.
«Je m’étonne de ce que j’entends à propos du pessimisme de la partie palestinienne. Ceux qui veulent progresser doivent faire preuve d’optimisme», a déclaré dimanche David Lévy, à son arrivée à Washington. «Les problèmes (qui seront abordés lors des discussions) sont difficiles», a-t-il ajouté, «mais nous pouvons surmonter les divergences et progresser. Cela dépend des efforts des deux parties».

Les pouvoirs de Lévy

Le ministre israélien avait indiqué aussi, avant son départ de Tel-Aviv, qu’il avait reçu l’accord de son gouvernement pour traiter de la colonisation et des redéploiements militaires israéliens en Cisjordanie. «Je ne me serais pas rendu à ces négociations sans avoir reçu un feu vert me permettant de prendre des décisions très importantes», avait-il précisé au quotidien israélien Maariv.
David Lévy répondait ainsi aux critiques émises par M. Arafat selon lequel le ministre israélien «ne dispose d’aucun pouvoir de décision».
Résumant bien les sentiments de scepticisme désabusé des Palestiniens à l’égard de ces discussions de Washington, Yasser Arafat avait déclaré au même journal: «Ces pourparlers n’ont aucune chance de succès».
Comme on lui demandait pourquoi il a accepté d’envoyer son négociateur Mahmoud Abbas aux Etats-Unis, le président palestinien a répondu: «Seulement parce que nous avons reçu une invitation officielle du secrétaire d’Etat Madeleine Albright.» «Nous prendrons part aux discussions bien qu’elles n’aient aucune chance», a-t-il ajouté.
Hassan Asfour, l’un des responsables de l’OLP, a par ailleurs indiqué que la délégation palestinienne ne comprendrait que trois membres: Mahmoud Abbas, Saëb Erakat et Nabil Shaath. Ce qui signifie que les experts techniques ne participeront pas aux réunions, les Palestiniens voulant que les discussions se concentrent sur les questions politiques. Dans ces conditions, beaucoup de délégués israéliens risquent de se retrouver sans interlocuteurs.
Il est vrai que les positions des uns et des autres paraissent difficilement conciliables. Selon la radio publique israélienne, citant des sources politiques à Jérusalem, David Lévy pourrait s’engager à suspendre les nouveaux projets de colonisation si les Palestiniens acceptaient de différer les prochains retraits militaires israéliens.
Yasser Arafat ne veut pas en entendre parler et rappelle aux Israéliens leurs engagements pris à Oslo.
Les Etats-Unis ont réaffirmé quant à eux leur position vendredi, par l’intermédiaire du porte-parole du Département d’Etat, James Rubin. Celui-ci a estimé que le processus de paix pourrait être relancé si l’ensemble des dispositions des accords d’Oslo étaient menées à leur terme, ce que réclament les Palestiniens, tout en accélérant les discussions sur le statut final, demandées par les Israéliens.


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