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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Symposium franco-libanais à l'hôpital de la croix L'art, une forme de thérapie en expansion

L’hôpital psychiatrique de La Croix a inauguré, hier, son symposium franco-libanais sur l’art en thérapie, en présence de Mme Rafic Hariri. Parallèlement aux conférences qui se poursuivent aujourd’hui, des œuvres anciennes et récentes, exécutées par des malades, sont exposées.
Le professeur Baddoura a souhaité la bienvenue à ses collègues français de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Il a relevé, ensuite, «la proximité de la folie et du génie». Il a souligné que «pour la première fois, une majorité de galeries d’art, de critiques et de conservateurs sont prêts à considérer les productions de personnes atteintes de graves troubles psychiques comme des œuvres d’art».
Le professeur français Samuel-Lajeunesse a souligné, pour sa part, que «cette exposition et ce symposium se situent dans le cadre du jumelage entre l’hôpital Sainte-Anne et l’hôpital de La Croix». Les liens sont anciens, mais «ils n’ont été formulés que depuis cinq ans». Le jumelage implique des échanges bilatéraux de médecins, d’administrateurs et de personnel hospitalier. Il ajoute par ailleurs que «l’art en thérapie est en pleine expansion dans le monde entier». Parmi les nombreuses raisons de ce développement, le professeur français en retient une: «L’art est quelque chose qui se développe à cause du concept de médiation». Remarquant que l’art en thérapie ne se limite pas à la peinture, mais qu’il touche toute forme d’expression artistique, le Pr Samuel-Lajeunesse a souligné que «le développement de la créativité est une source de développement de l’art en thérapie. L’essentiel est au niveau de la réalisation de quelque chose». Il a mis également l’accent sur la nécessité «impérieuse de reconnaître la profession d’art-thérapeute. Il faut que ces thérapeutes puissent bénéficier d’une formation et obtenir des diplômes d’université».
Prenant à son tour la parole, sœur Faridé Zoghaib, directrice de l’hôpital de La Croix, a rappelé que l’établissement libanais pouvait poursuivre son action grâce au dévouement de son personnel. Elle a exprimé sa gratitude à tous ceux qui œuvrent au quotidien pour aider les malades.
Ensuite, le Dr Dubois a parlé de l’art en psychothérapie à Sainte-Anne. «Cette thérapie n’est pas une nouveauté. La musique était utilisée dans l’Antiquité à des fins thérapeutiques». Le Dr Dubois a donné les différentes modalités de l’art-thérapie: un travail psychothérapique, une création, ou encore une thérapie occupationnelle.
Abordant ensuite le problème des spécialistes en art-thérapie, Mme Dubois a indiqué qu’à Sainte-Anne «ils reçoivent une double formation, à la fois en psychothérapie et en art».
En effet, le Centre d’art-thérapie de l’hôpital Sainte-Anne, né «en 1974 de la fusion de deux institutions, comprend aujourd’hui quatre activités: thérapeutique; de documentation et d’archivage; d’enseignement et de recherche; d’exposition», a-t-elle conclu.
Mme Kazour a abordé, pour sa part, l’expérience de l’art à l’hôpital de La Croix. «La première question qu’on peut se poser, a-t-elle dit, c’est comment approcher le mystère dans la tête de personnes qui refusent toute communication?» Elle a expliqué le processus complexe d’identification/rejet auquel est soumis un patient quand il s’installe devant la toile blanche. «Peu importe l’intelligibilité d’une toile a-t-elle souligné, souvent, grâce à la peinture, on recrée le lien avec soi-même. Entre attachement à son style et détachement, on finit par se retrouver». Mme Kazour a fait remarquer que «l’art-thérapie entraîne chez le patient un certain apaisement. Le mieux-être que nous relevons chez nos patients est à attribuer à la pratique artistique».
La séance inaugurale a été clôturée par un mini-récital de Hiba Kawwas, compositeur, interprète.
Le programme d’aujourd’hui, mercredi 29, abordera les thèmes de l’art schizophrénique; du lien entre la psychopathologie et les différentes formes d’art comme la musique, la littérature, le surréalisme et le cinéma.

A.G.
L’hôpital psychiatrique de La Croix a inauguré, hier, son symposium franco-libanais sur l’art en thérapie, en présence de Mme Rafic Hariri. Parallèlement aux conférences qui se poursuivent aujourd’hui, des œuvres anciennes et récentes, exécutées par des malades, sont exposées.Le professeur Baddoura a souhaité la bienvenue à ses collègues français de l’hôpital Sainte-Anne...