Israël fait tourner les négociations en rond, accusent les palestiniens

Les Palestiniens ont accusé samedi Israël de manquer de sérieux dans les négociations bilatérales, à la veille de l’arrivée dans la région du médiateur américain Dennis Ross qui doit tenter de relancer le processus de paix.
«Avec notre expérience de la semaine écoulée, il apparaît que les Israéliens n’ont pas l’intention de traiter sérieusement ces négociations», a déclaré M. Marouane Kanafani, porte-parole du président palestinien Yasser Arafat.
Au cours des deux dernières semaines, les pourparlers «n’ont fait aucun progrès», a dit M. Kanafani. «Pendant la visite de M. Ross, nous devons examiner ce qui peut être fait et avoir une idée claire de la vraie situation» pour savoir si Israël «cherche juste à gagner du temps ou veut travailler sérieusement pour trouver des solutions», a-t-il ajouté.
«La position du gouvernement israélien n’a changé que dans la forme, alors que son contenu négatif demeure le gel des négociations avec la partie palestinienne et la simple évocation des questions de sécurité», a pour sa part déclaré la direction palestinienne dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion dans la nuit de vendredi à samedi à Ramallah en Cisjordanie.
«La tentative israélienne de faire tourner en rond les pourparlers finira par saper la confiance et la stabilité», note le texte qui exprime l’«inquiétude» des Palestiniens face au «piétinement des négociations».
Durant sa dernière visite dans la région début octobre, M. Ross avait réussi à faire reprendre l’activité d’une série de commissions chargées de l’application des accords intérimaires israélo-palestiniens, signés en 1994.
Un sommet surprise entre MM. Netanyahu et Arafat, le 8 octobre, avait permis une série de mesures destinées à restaurer la confiance entre les deux parties, notamment le versement de quelque 50 millions de dollars qu’Israël devait à l’Autorité palestinienne.

La construction à Jérusalem

Pour sa part, M. Netanyahu a maintenu samedi ses exigences en réaffirmant à la radio israélienne que «tout dépend de l’efficacité de la lutte de Palestiniens contre le terrorisme».

Il a réitéré son refus de geler la colonisation, notamment la construction d’un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est baptisé Har Homa, dont le lancement a provoqué le blocage du processus de paix en mars dernier.

«Ce gouvernement a le droit de construire à Jérusalem», a-t-il souligné. Interrogé sur l’éventualité d’un gel de la construction à Har Homa, réclamé par les Palestiniens, M. Netanyahu a affirmé que «personne ne l’a évoqué et il n’en est pas question».

Il a également rejeté une autre exigence palestinienne sur le retrait en trois étapes de l’armée israélienne de la majeure partie des zones rurales de Cisjordanie, en déclarant que ces retraits n’auraient pas lieu «sans l’assurance que l’Autorité palestinienne lutte contre le terrorisme».
Les questions des redéploiements et de la colonisation doivent être évoquées lors de la rencontre à Washington, le 27 octobre, du chef de la diplomatie israélienne David Lévy avec le «numéro deux» palestinien Mahmoud Abbas, en présence du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albrigth. (AFP)