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Actualités - REPORTAGE

Film à succès sur la reine Victoria, Mrs Brown

— «Femme lève le pied!»
La femme s’exécute et met pied à l’étrier.
Pourtant cette dame est censée ne recevoir d’ordre de personne. Et pour cause, elle se nomme Victoria, reine d’Angleterre, impératrice des Indes...
Sa Majesté sait ce qu’elle veut et sait ce qu’elle fait. N’arrivant pas à se remettre de la mort (en 1861) de son époux bien-aimé, le prince Albert, elle renoue avec les choses simples de la vie et les personnages «authentiques» comme cet écuyer écossais, nommé John Brown, qui deviendra son compagnon inséparable. «Shocking!» pour la cour qui avait donné à sa souveraine le surnom de «Mrs. Brown».
L’histoire de cette relation est relatée dans un film britannique, intitulé «Mrs. Brown» et qui est au box-office dans les salles américaines depuis le début de l’été. L’actrice Judy Dench campe avec justesse et un grand talent la reine, distante quand elle le juge nécessaire et pleine d’émotion quand elle le veut. Quant à Billy Connolly, il est John, le Highlander solide, généreux et gouailleur à souhait, sachant prendre la mesure de toutes les situations et faisant passer avant tout l’intérêt et le bien-être moral d’une souveraine lui ayant fait pleine confiance.
Tout a commencé lorsqu’en pleine période de deuil, la reine Victoria rappelle au château de Balmoral, en Ecosse, (où elle s’est retirée loin des bruits politiques et mondains de Londres), l’un des fidèles de son mari son guide des partis de chasse. C’est un Ecossais pur sang, n’ayant pas la moindre graine d’un gentleman, mais ayant par contre de grandes qualités de cœur, un bon jugement et une loyauté à toute épreuve. Il s’appelle John Brown. Une forte amitié se nouera entre le paysan des Highlands en kilt à la barbe fleurie et l’illustre tête couronnée.

Mariés secrètement?

Sa Majesté n’est pas une personne à se laisser faire. Si elle accepte que John dicte parfois sa loi ou qu’il bouscule protocole et bienséance c’est parce qu’elle sait pertinemment bien que c’est le bon chemin qu’il lui indique. Attitude qu’elle n’admettrait pas chez un ministre ou un proche dont elle se sentirait dépendante, alors qu’il n’existe aucun contentieux entre elle et ce paysan au franc-parler-et-penser. Un esprit libre et nature aux antipodes de son environnement aliénant, obséquieux, ampoulé et amidonné.
C’est pour cela qu’elle avait besoin de sa continuelle présence à ses côtés. Son premier ministre Disraelli l’avait bien compris: il avait demandé à Brown de conseiller à la reine de mettre fin à son interminable période de deuil et de regagner Londres pour y reprendre son rôle. C’est ce qu’il fit.
«L’Ecossais», comme on l’appelait, veillait sur elle comme à la prunelle de ses yeux et ne la quittait pas d’une semelle, sans jamais prendre avantage d’une situation si privilégiée. Le simple montagnard avait acquis, en définitive, une stature d’homme d’Etat. Les grands du royaume avaient pris l’habitude d’ajouter dans leur lettre à la «queen» un message de courtoisie pour M. Brown.
M. Brown avait donc tout pour ne pas être populaire et s’attirer moult jalousies. La reine Victoria n’avait jamais caché l’attachement et l’affection qu’elle lui vouait. A la mort de John Brown en 1883, l’oraison funèbre qui lui était adressée fut rendue publique. En 1872, il avait reçu une haute distinction, (une médaille en or frappée à son intention) pour avoir arrêté un jeune homme de 17 ans qui avait brandi un pistolet non chargé contre la reine.
«L’Ecossais» n’avait rien d’un homme de l’ombre, comme certains auraient aimé qu’il fut. Il n’est pas une page du «Journal des Highlands» de la reine (publié en 1884), où il n’est question de son compagnon des dernières années. Quant au journal de l’écuyer, il aurait été volé et brûlé.
On dit aussi que la reine d’Angleterre avait secrètement épousé John Brown...

I.M.
— «Femme lève le pied!»La femme s’exécute et met pied à l’étrier.Pourtant cette dame est censée ne recevoir d’ordre de personne. Et pour cause, elle se nomme Victoria, reine d’Angleterre, impératrice des Indes...Sa Majesté sait ce qu’elle veut et sait ce qu’elle fait. N’arrivant pas à se remettre de la mort (en 1861) de son époux bien-aimé, le prince Albert, elle...