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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Clôture du séminaire sur le développement de la société civile

La «Fondation libanaise pour la paix civile permanente» a clôturé samedi son séminaire organisé en collaboration avec «Mercy Corps International» sur le thème «le développement de la société civile au Liban: composantes, valeurs et applications». Le séminaire, qui avait ouvert ses travaux vendredi dernier, s’est tenu en présence des représentants de plus de vingt-cinq associations».
Fruit d’une année de recherches fondamentales, d’enquêtes sur le terrain, d’études de cas, et d’initiatives en matière de développement, ce colloque a constitué une étape fondamentale pour le développement de la société civile.
La présidente de la séance de clôture, Mme Bouchra Jabre, directrice de la section du Moyen-Orient au département de communication à l’Université John Hopkins et ancienne consultante à l’UNICEF, a souligné que «les pays arabes prennent le Liban comme modèle de société civile vivante qui a pu sauvegarder le tissu social durant des années de guerre». Mme Jabre a souligné toutefois, que «le patrimoine historique libanais et l’expérience cumulée ont besoin d’être repensés pour faire face aux défis régionaux et aux dilemmes de la démocratie à tous les échelons de la vie sociale».
Me Ibrahim Traboulsi, membre du Comité exécutif de la fondation, a relevé de son côté «le rôle des associations au Liban qui ont réhabilité le citoyen et contribué à sa réinsertion civique».

Le contenu valoriel
des projets

Au cours du séminaire, les participants se sont répartis en trois groupes de travail pour diagnostiquer la situation et envisager des projets d’avenir. Il ressort des rapports des groupes de travail la détermination des priorités concernant le contenu valoriel des programmes et projets des ONG et la nécessité d’opérer une transition qualitative dans l’action. Le Dr Zouhair Hatab a souligné sur ce plan que «le changement dans les rapports sociaux importe plus que le projet lui-même, et un tel changement donne au projet de nouvelles dimensions, augmentant le nombre de gens qui se sentent concernés». «Il s’agit de remuer la civilité dans la société», a-t-il souligné.
Le secrétaire général de la fondation, Me Wassef Haraké, a relevé des paradoxes dans les lois en vigueur «du fait que le fonctionnaire a désormais le droit d’être membre d’un parti, mais non d’adhérer à un syndicat». Me Ghassan Moukheiber a déclaré quant à lui: «Le régime des associations est le pilier des libertés. En vertu du régime du récépissé, la fondation d’une association s’opère par la rencontre des volontés des fondateurs. L’administration enregistre le constat. Mais la connaissance juridique des citoyens de leurs droits est fort maigre».
Toutes les organisations, tant primaires que volontaires, comportent à des degrés variables une part de civilité. M. Hussein Maged a indiqué sur ce plan: «Si un comité de village résoud un petit problème local, cette action peut revêtir une dimension humaine, contribuer au développement régional, et même déborder le cadre du village». Dans cette perspective, le Dr Abdo Kahi a précisé: «La société civile n’est pas un état, mais un processus et une dynamique. La question fondamentale pour l’action de l’ONG est la suivante: Cette action est-elle menée suivant un processus démocratique ou est-elle catapultée chez les gens en tant que figurants ou pour leur exploitation?»

Ni contradiction,
ni dualité

Y a-t-il contradiction ou dualité entre société civile et Etat? Il ressort des débats que cette problématique, quand elle existe, témoigne d’une situation conflictuelle et non démocratique. M. Hussein Maged précise à ce sujet: «Le développement harmonieux est un acte politique que confirme l’expérience libanaise dans les années 60». Le coordinateur du séminaire, le professeur Antoine Messarra, a affirmé: «L’Etat est le régulateur de la société, mais si les conditions pour l’exercice de la fonction régulatrice font défaut, les organisations sociales ne doivent pas démissionner mais, au contraire, s’armer de patience, parce que l’histoire exige de la patience». Mme Nadia Tawtel, directrice du Centre de développement de Bourj Barajneh relevant du ministère des Affaires sociales, a analysé le rôle du ministère des Affaires sociales dans l’interaction avec les ONG. L’expérience a été étendue à 26 régions, avec la perspective que le nombre des centres atteindra 86 dans toutes les régions du pays.
Il ressort des conclusions du séminaire, la nécessité de dépasser la structure formelle d’une association et des activités pour se pencher sur la finalité de l’ONG, son impact et les valeurs civiles qu’elle propage. Des ONG pourraient se trouver plongés dans des projets, des programmes et des activités qui ne développent pas l’initiative et la participation à l’intérêt général, alors qu’il s’agit, selon Mme Bouchra Jabre, «de passer de la prestation de service au développement».
Le développement exige la perception de la chose publique. Le professeur Antoine Messarra a précisé durant la séance de synthèse que «le Libanais, et l’Arabe en général, ne sent pas que la chose publique se répercute sur sa vie privée». «La raison en est qu’il n’acquiert pas cette perception au moyen de la socialisation scolaire et des médias, a-t-il déclaré. Les manuels scolaires d’histoire du Liban ne relatent pas la vie quotidienne des Libanais et la dialectique de leurs rapports avec les gouvernants. Quant aux moyens d’information, ils n’expliquent pas les effets d’une nouvelle loi sur les loyers ou d’un amendement fiscal sur le budget familial du lecteur moyen, de manière qu’il puisse ressentir que la chose publique n’est ni lointaine, ni étrangère à ses préoccupations quotidiennes».

Dimension relationnelle
et continuité

Il ressort des travaux du séminaire qu’il faut désormais mettre l’accent sur les dimensions relationnelles et civiles dans l’action des ONG, ce qui implique le rejet des approches dogmatiques. Mme Irène Lorfing, chef de programme à Mercy Corps International, a souligné dans ce cadre: «Les caractéristiques de civilité, dont la liberté, l’autonomie, la solidarité et la participation à la chose publique, sont prioritaires. Ces caractéristiques peuvent se manifester dans un petit projet et manquer à un vaste programme à l’échelle de tout le pays».
Le projet de la fondation libanaise pour la paix civile permanente, en coopération avec Mercy Corps International, s’inscrit dans le cadre d’un programme de la fondation pour 1997-1999 sur «le développement de la société civile au Liban». Le projet joint la recherche fondamentale à l’application et au suivi sur le terrain. Il se caractérise par une vision globale, même dans de petits projets et des cas sectoriels. L’ensemble des travaux paraîtront dans les publications de la fondation.
On rappelle que de la fondation a obtenu en mai 1997 le prix du programme des Nations Unies pour le développement en coopération avec la fondation Joseph Moghaizel pour «la paix civile et les droits de l’homme», et cela parmi vingt associations participantes.
La «Fondation libanaise pour la paix civile permanente» a clôturé samedi son séminaire organisé en collaboration avec «Mercy Corps International» sur le thème «le développement de la société civile au Liban: composantes, valeurs et applications». Le séminaire, qui avait ouvert ses travaux vendredi dernier, s’est tenu en présence des représentants de plus de vingt-cinq...