Sfeir : l'abolition des titres n'élimine pas la discrimination (photo)

«L’abolition des titres honorifiques est une bonne décision puisqu’elle place tous les Libanais sur un pied d’égalité. Mais ces titres sont-ils seuls à l’origine de la discrimination?»
C’est ce qu’a déclaré samedi le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à son départ de Beyrouth pour Alexandrie via Le Caire, où il participera, durant une semaine, aux travaux de l’Assemblée des patriarches catholiques d’Orient. Ont notamment embarqué sur le même avion en partance pour l’Egypte: les patriarches syrien et arménien-catholiques, NN.SS. Ignace II Hayek et Jean-Pierre XVIII Kasparian. Représentant le président Elias Hraoui, le ministre Michel Eddé a accompagné les prélats à l’aéroport.
En réponse à une question concernant l’abolition éventuelle des titres honorifiques des responsables spirituels, Mgr Sfeir a ajouté: «Pourquoi pas? (...) mais si les titres sont abolis, cela ne signifie pas que les détenteurs du pouvoir perdent pour autant leur dignité».

Le RPR s’élève contre l’abolition

Interrogé sur la situation dans le pays, le patriarche maronite a souhaité qu’elle s’améliore.
M. Albert Moukheiber, président du Rassemblement pour la République (RPR), a critiqué hier l’abolition des titres honorifiques.
M. Moukheiber a estimé que «la proposition du président de la République, qui abolit les titres honorifiques, est une grosse erreur». «Les Libanais vivent le temps des surprises, car tous les jours le gouvernement leur en réserve une», a-t-il déclaré. «Alors qu’ils attendaient les résolutions du Conseil des ministres et les nominations judiciaires, les Libanais ont constaté que ces résolutions ont été reportées». a-t-il souligné. «La priorité du Conseil des ministres était remplacée par la proposition du président de la République M. Elias Hraoui, qui portait sur l’abolition des titres honorifiques, estimant que ces titres sont lourds et sont les résidus de l’empire ottoman», a-t-il poursuivi. M. Moukheiber a affirmé que «ce ne sont pas les titres qui sont lourds mais le pouvoir lui-même». Il a noté que «le peuple libanais refuse cette abolition, et toutes les autres car elles visent à marginaliser le Liban». En conclusion, le président du RPR a déclaré «que Dieu nous préserve de l’avenir».