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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Retrouvailles à Beyrouth des milieux d'affaires arabes (photos)

Plus de 600 investisseurs arabes et étrangers et quelque 400 investisseurs libanais ont pris part aux travaux d’ouverture de la «7e conférence des hommes d’affaires et investisseurs arabes». Cette conférence, qui se tient à l’hôtel «Summerland», est placée sous le patronage du président de la République, M. Elias Hraoui. Elle est organisée conjointement par la «Ligue arabe», «l’Institut arabe de garantie des investissements», la «Fédération générale des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture des pays arabes» et supervisée par la «Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Liban» (FCCIL).
Invité d’honneur de cette conférence, le premier ministre syrien, M. Mahmoud el-Zohbi, devait axer ses propos sur l’urgence de réaliser «la solidarité et la complémentarité économiques arabes» parce qu’en «réalité il s’agit là d’une lutte pour la survie» et de décider de «notre destin arabe». En somme, une intervention à forte connotation politique et au cours de laquelle le premier ministre syrien devait improviser une attaque — non prévue dans le texte initial de son discours distribué à la presse — contre la Conférence de Doha, la Conférence économique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui doit se tenir dans un mois au Qatar avec la participation d’Israël et qui est boycottée par la majorité des pays arabes.
M. el-Zohbi a ainsi critiqué les pays arabes qui ont accepté de participer à la «Conférence de Doha», «offrant de la sorte une nouvelle récompense à Israël». Ces propos ont entraîné une protestation de la part de l’ambassadeur du Qatar au Liban, M. Mohammad Nouaimé, présent dans la salle. Se levant pour répondre à l’intervention de M. el-Zohbi, M. Nouaimé devait subir une véritable réprimande de la part de M. Hraoui. «Taisez-vous je vous prie et prenez place. Personne ne vous a permis de prendre la parole», devait lui lancer le président libanais.

Une complémentarité
économique

M. el-Zohbi devait également appeler, au cours de son intervention, à l’instauration d’une «zone arabe de libre-échange» qui précéderait le «marché commun arabe», devant tenir lieu d’un bloc économique puissant et compétitif à l’instar des blocs européen et des deux Amériques. La complémentarité économique arabe est d’autant plus importante à réaliser, a estimé le responsable syrien, qu’elle ouvre la voie à des «complémentarités culturelle, sociale, scientifique et politique». Il a ajouté: «La raison pour laquelle nous sommes toujours en Syrie très concernés par toute orientation vers la complémentarité ou vers l’union dans la nation arabe, tient au fait que nous avons acquis, de par notre position et notre histoire, une particularité quant à notre sentiment nationaliste».
Evoquant les efforts actuels du pouvoir syrien à l’effet de libérer son économie et d’élaborer le cadre législatif adéquat permettant d’attirer les investisseurs arabes, M. El-Zohbi a invité les Arabes à profiter, conjointement, des «atouts de la planification et des atouts de l’initiative privée».
Attaquant la politique du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. el-Zohbi a affirmé qu’Israël ne veut pas de la paix dans la région qu’il cherche à soumettre à sa politique. Et de saluer à ce propos la «Résistance nationale libanaise», qui est soutenue par «le Liban dans toutes ses composantes».
Des propos auxquels devait faire écho le président de la République libanaise. M. Hraoui a cependant introduit son intervention en rappelant que le «Liban a toujours été fidèle aux causes arabes». Il est donc juste de le récompenser aujourd’hui par une participation plus engagée des Arabes dans le processus de reconstruction enclenché dans le pays. Estimant qu’Israël tente «d’encercler les potentialités arabes en refusant le principe d’une paix juste et en cherchant à créer des blocs moyen-orientaux avant l’établissement du marché commun arabe», le président Hraoui a rappelé que le Liban a décidé de boycotter la «Conférence de Doha». Il devait insister à son tour sur l’urgence de la «complémentarité économique interarabe» surtout à l’ère de la «mondialisation». Soulignant la nécessité pour le Liban de «développer les investissements avec les pays arabes et les pays étrangers», le chef de l’Etat s’est félicité de l’élection d’un Libanais, M. Adnan Kassar, à la tête de la Chambre de commerce international — en fait M. Kassar est actuellement vice-président de cette Chambre; il occupera le poste de président dans un an et demi.
Appelant à un dialogue interarabe «franc» et à une démarche «réaliste et pragmatique», M. Hraoui s’est interrogé: «Quel est donc le rôle arabe dans le nouveau régime économique mondial? Quels sont les plans des Arabes eu égard au dialogue euro-méditerranéen dans le cadre des deux conférences de Barcelone et de Malte?»
«Quels sont les programmes des pays arabes frères dans le cadre de l’adhésion aux accords du GATT et en prévision de l’impact de l’ouverture du commerce international?»


Le Liban, pays
propice à
l’investissement
et à l’emploi

Intervenant en premier à la séance d’ouverture, le président de la FCCIL, M. Adnan Kassar devait appeler à une véritable «coopération économique et commerciale au sein de la communauté arabe dont le PIB atteint près de 530 milliards USD et dont le total des investissements s’élève, chaque année, à plus de 100 millions USD».
M. Kassar a poursuivi: «Les Chambres arabes et leur fédération générale, le secteur privé arabe sont, ensemble, appelés à collaborer avec les gouvernements arabes, en vue d’élaborer les législations adéquates et de proposer les initiatives susceptibles d’orienter les structures économiques dans le sens de l’élargissement du commerce, de l’investissement et de la croissance entre les pays arabes».
Evoquant ensuite les particularités de la place de Beyrouth et les atouts «libéraux» du Liban, M. Kassar a poursuivi: «Tout cela, ajouté à l’initiative de son secteur privé, font du Liban un lieu propice à l’investissement et à l’emploi».
Prenant ensuite la parole, M. Jannik Lindbaek, l’adjoint exécutif du président de la «Société financière internationale» (SFI) devait exposer la stratégie régionale de cette entreprise.
Indiquant que l’engagement de la SFI dans les pays de la région, par le biais de crédits accordés à des entreprises et à travers des investissements dans des compagnies s’élevait fin juin à une valeur totale de 1,8 milliard USD, M. Lindbaek a affirmé: «Nous avons approuvé, au cours de la seule année dernière, 41 nouveaux projets».
Evaluant la situation économique de ces pays, M. Lindbaek devait se féliciter des efforts de réforme et de libéralisation entrepris dans la plupart d’entre eux à l’instar du train de privatisations enclenchées en Egypte et en Jordanie. M. Lindbaek devait rappeler à ce propos que la SFI soutient les secteurs à «avantages comparatifs», surtout le secteur «touristique», «générateur principal» de revenus.

La paix économique
dépend de la
paix politique

Prenant la parole, le directeur général de «l’Institut arabe de garantie des investissements», M. Ma’amoun Hassan Ibrahim, devait relancer tous les «symboles» accompagnant le choix du Liban pour la tenue de la conférence et tout ce que les Arabes doivent à ce pays. Axant son intervention sur le rôle du secteur privé arabe, M. Hassan Ibrahim a appelé au dynamisme de ce secteur pour développer le commerce bilatéral interarabe. La moyenne annuelle des échanges commerciaux bilatéraux entre les pays arabes qui était de près de 280 millions USD pour la période entre 1985 et 1989 s’est élevée à près de 2 milliards USD en 1996, a affirmé le responsable arabe.
De son côté, le secrétaire général de la «Ligue arabe», M. Ahmad Ismat Abdel Méguid, devait introduire ses propos en qualifiant le Liban de «terre de la résistance arabe». M. Abdel Méguid devait ensuite développer un double axe politique et économique. Affirmant que «la paix économique dépend de la paix politique», et ne peut donc la précéder, le secrétaire général de la «Ligue arabe» s’en est pris à la politique israélienne. «Israël, a-t-il dit, tente d’exporter son terrorisme vers les pays arabes avoisinants, violant de la sorte tous les principes moraux et ceux de la légitimité internationale».
Evoquant ensuite le volet économique, M. Abdel Méguid devait souhaiter un plus grand dynamisme des investisseurs arabes en vue de développer des partenariats et des investissements dans le cadre du monde arabe, cela dans tous les secteurs.

Les séances
«d’information»
sur l’investissement

Deux grandes séances «d’information» sur les investissements, au Liban pour la première séance, et dans les pays arabes pour la seconde, devaient suivre la séance inaugurale. Le ministre libanais de l’Economie et du commerce M. Yassine Jaber a introduit la première séance. M. Jaber devait exposer les particularités du libéralisme libanais qui font du pays un «vrai paradis fiscal», selon sa propre expression. Ce fut ensuite au tour de M. Youssef Choucair, président de l’IDAL, l’Institut libanais pour la promotion des investissements, de présenter toutes les possibilités offertes à des investisseurs potentiels, d’investir dans des projets publics ou privés au Liban. Examinant des prototypes d’investissement — dont les projets de LINORD, du Palais des congrès et de la zone franche de l’aéroport de Beyrouth — M. Choucair s’est voulu clair dans son exposé en trois parties:
— «Dans quel projet ou secteur peut-on investir?
— Les incitations à l’investissement
— Les autorités et institutions concernées».
La séance d’information sur le Liban devait être clôturée par l’intervention de M. Maher Beydoun, vice-président de Solidere, qui a passé en revue le projet de développement du centre-ville de Beyrouth et les évolutions en cours.
Un déjeuner offert par l’Association des banques du Liban devait précéder la seconde longue séance de l’après-midi. Dans son intervention, le président de l’ABL, M. François Bassil, devait souligner la nécessité d’une «coopération plus étroite entre les détenteurs de capitaux arabes en vue d’activer la croissance et le développement arabe économique et social».
L’investissement en Arabie Séoudite devait être le premier thème examiné, dans le cadre de la séance consacrée à l’investissement dans les autres pays arabes, cela par le ministre séoudien du Commerce M. Oussama Jaafar Fakih. Les cas syrien, égyptien, tunisien, algérien et marocain devaient être ensuite successivement examinés par MM. Mohamed el-Imadi, ministre syrien de l’Economie et du commerce extérieur, Ibrahim Faouzi, directeur exécutif de l’«Agence publique pour l’investissement» en Egypte, Fathi el-Merdassi, ministre d’Etat tunisien de la «Coopération internationale et l’investissement étranger», Bakhti Bel-Eid, ministre algérien du Commerce, Abdel Rahim el-Hajjouji, président de «l’Union générale des entrepreneurs du Maroc».

Nayla ABI KARAM
Plus de 600 investisseurs arabes et étrangers et quelque 400 investisseurs libanais ont pris part aux travaux d’ouverture de la «7e conférence des hommes d’affaires et investisseurs arabes». Cette conférence, qui se tient à l’hôtel «Summerland», est placée sous le patronage du président de la République, M. Elias Hraoui. Elle est organisée conjointement par la «Ligue arabe»,...