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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le séminaire sur les libertés syndicales a inauguré ses travaux hier Ferzli : la plupart des erreurs à l'égard de la CGTL sont voulues

Alors que la menace de poursuites judiciaires continue à peser sur lui, M. Elias Abou Rizk a inauguré hier un séminaire de trois jours sur les libertés syndicales, sous le parrainage du vice-président de la Chambre et avec la collaboration de l’Organisation internationale du travail (OIT). Pour le chef de la centrale syndicale-indépendante (selon l’appellation de l’ANI, ce qui est en soi une première), il s’agit bien plus que d’un défi.
Il tient surtout à montrer que la lutte se poursuit et il cherche à se présenter comme un ultime rempart, face au danger d’un dérapage sécuritaire, selon lui inévitable tant que le gouvernement ne modifie pas sa politique face aux revendications syndicales. Sans le nommer, M. Abou Rizk fait ainsi allusion au mouvement de cheikh Sobhi Toufayli qui pourrait faire boule de neige dans plusieurs régions. Si la coopération de l’OIT, en la personne de son représentant à Beyrouth, M. Walid Hamdane, est assez compréhensible, vu que l’instance internationale n’a pas caché son appui à la centrale dite opposante, depuis les élections du 24 avril dernier, la participation de M. Elie Ferzli n’a pas manqué de soulever de nombreux points d’interrogation. Comment faut-il l’interpréter, d’autant que le président de la Chambre, M. Nabih Berry, était plutôt favorable à la centrale loyaliste présidée par M. Ghanim Zoghbi, car celle-ci avait accepté l’adhésion de 5 nouvelles fédérations proches du mouvement Amal?

Pour un avenir meilleur

Dans ces conditions, quelle portée faut-il donner au parrainage du vice-président de la Chambre qui a, par ailleurs, prononcé une allocution critique, aussi bien à l’égard du gouvernement que de la CGTL, affirmant que les atteintes aux libertés syndicales étaient tout à fait voulues, mais que la centrale syndicale doit sortir du passé et se tourner résolument vers le futur.
A dix heures précises, à l’hôtel Commodore, le séminaire sur «les droits et les libertés des syndicats» s’est ouvert en présence du bureau exécutif de la centrale «indépendante», de MM. Ferzli et Hamdane et de l’ancien député Issam Naaman ainsi que de nombreux syndicalistes.
M. Yasser Nehmé, secrétaire général de la centrale opposante, a prononcé une courte allocution de bienvenue, avant de céder la parole à M. Elias Abou Rizk.
Ce dernier, dont c’est la première apparition publique depuis son retour de Genève, a précisé que la «rencontre est destinée à montrer la détermination de la CGTL à défendre son indépendance et continuer à se battre pour un avenir meilleur». En fait, a-t-il poursuivi, le 24 avril dernier, la CGTL a décidé de se défendre et de se protéger des ingérences gouvernementales. M. Abou Rizk a toutefois rappelé que c’est une lutte longue et difficile et que les droits se gagnent et ne se donnent pas comme un cadeau.
Le responsable syndical a ensuite précisé que la CGTL a été prise pour cible parce qu’elle est «forte, intègre et parce qu’elle est en mesure de rassembler un grand nombre de personnes».
M. Abou Rizk a aussi affirmé que la CGTL ne nourrit pas de rancœur. «Elle se tourne vers l’avenir et ne se perdra pas dans des conflits secondaires. Elle veut s’atteler à réorganiser ses structures, toujours dans le respect de son indépendance et elle lance un appel au dialogue afin de trouver les solutions nécessaires, bien que le pouvoir ait toujours refusé un tel dialogue préférant parler avec son écho et sa claque». Enfin, M. Abou Rizk a souligné qu’il n’est pas possible d’ouvrir les prisons aux honnêtes gens et d’en faire une arme de répression, tout en ajoutant que «si l’on ne s’organise pas rapidement pour lutter contre l’actuelle politique du gouvernement, il y a de grands risques d’explosion totale, incontrôlable...»
M. Walid Hamdane, représentant de l’OIT à Beyrouth, a ensuite pris la parole pour dénoncer les atteintes aux libertés syndicales au Liban et dans le monde arabe, rappelant qu’il est nécessaire d’appliquer la convention de 1987 sur la protection des libertés syndicales. M. Hamdane a aussi précisé que l’action syndicale ne doit pas se limiter à des revendications sociales, mais doit s’étendre à la protection des libertés en général, l’égalité, la protection des droits de l’homme, et l’édification d’une société civile juste où tous les citoyens participent à la vie publique. «La protection des libertés, notamment syndicales, est inévitable si l’on veut relever les défis du futur, réduire les inégalités et l’exploitation dans nos sociétés...»

L’honneur d’aller
en prison

M. Elie Ferzli a prononcé ensuite une allocution dans laquelle il a souligné le fait que l’action syndicale doit forcément connaître des moments de répression. «C’est ce qui fait sa grandeur, a-t-il ajouté, et le fait que vous avez été emprisonné, M. Abou Rizk, est tout à fait en votre honneur».
Tout en affirmant que «la plupart des erreurs commises envers la centrale syndicale sont voulues», M. Ferzli a fait valoir que tout le monde doit «œuvrer pour la victoire de l’Etat de droit et des institutions. La CGTL doit sortir du passé et se tourner vers l’avenir... Au Parlement, nous n’accepterons pas un mouvement syndical qui dépasse les revendications sociales pour atteindre des objectifs politiques, comme ce fut le cas des manifestations du 6 mars 1992 (qui avaient abouti à la chute du gouvernement présidé par M. Omar Karamé)... Nous souffrons de voir les dissensions au sein du mouvement syndical et nous pensons que cette situation peut servir provisoirement les intérêts de tel ou tel responsable politique, mais, en fait, elle dessert le régime. En d’autres termes, elle nuit à l’édification d’un Etat institutionnalisé et moderne...»
Le séminaire a clôturé sa première journée vers 17 heures. Aujourd’hui, trois séances de travail sont prévues sur le rôle du pouvoir législatif dans la protection de l’action syndicale, l’histoire de la lutte syndicale au Liban et la situation sociale et les revendications syndicales. Il faudra attendre jeudi pour que les résolutions de ce séminaire soient annoncées.
Alors que la menace de poursuites judiciaires continue à peser sur lui, M. Elias Abou Rizk a inauguré hier un séminaire de trois jours sur les libertés syndicales, sous le parrainage du vice-président de la Chambre et avec la collaboration de l’Organisation internationale du travail (OIT). Pour le chef de la centrale syndicale-indépendante (selon l’appellation de l’ANI, ce qui est en...