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Actualités - REPORTAGE

A Adma, le plus grand centre réeducatif de la région (photos)

Défier la misère, et lutter contre le destin d’hommes, de femmes et d’enfants handicapés… Les aider à trouver un certain bien-être social, c’est la mission de l’«Institution-Mgr Cortbawi» dirigée par la Congrégation des Saints-Cœurs. A Adma, les nouveaux bâtiments étalés sur 41.000 m2 et les équipements médicaux constituent au Moyen-Orient le plus grand établissement spécialisé dans la rééducation fonctionnelle. Il sera inauguré ce soir par le chef de l’Etat M. Elias Hraoui.
Entrepris depuis 11 ans, au rythme des contributions, les travaux de la première phase viennent d’être terminés. Ils comprennent des dizaines de sections comme l’hydrothérapie avec piscine chauffée; le sauna; le jacuzzi et ses équipements annexes; la physiothérapie; l’électrothérapie; l’ergothérapie; l’orthophonie; la parafingothérapie; un quartier d’orthèses et de prothèses; plusieurs salles de traitements (rééducation générale, rééducation en neurologie, en cardio-vasculaire, en thoraco-pulmonaire, en rhumatologie). Et un hôpital de 88 lits dont 44 seront fonctionnels à partir de demain… Cet établissement de réhabilitation projette de travailler avec tous les hôpitaux du Liban dans une optique de complémentarité, en mettant à leur disposition son personnel et ses installations. Ainsi, une première convention a été établie avec l’Hôtel-Dieu de France. Les équipements médicaux ou électromécaniques sont «ce qu’il y a de mieux au monde» disent les responsables. Mais on trouve aussi à Adma un snack, des réfectoires et une cuisine qui peut servir jusqu’à 1.500 repas par jour.
Par ailleurs, le centre comprend un institut de physiothérapie où les étudiants venus d’horizons différents peuvent acquérir, grâce à la proximité de l’hôpital, une formation pratique et se familiariser avec les équipements les plus sophistiqués. De même, un institut de formation technique donnera aux jeunes handicapés la possibilité de poursuivre leurs études. Cet institut prépare aux diplômes B.P. (Brevet professionnel) en sténographie, aide-comptable, électronique et électricité. Mais aussi aux diplômes T.S. (Technique supérieure) en électronique, information de gestion, génie civil et topographie, information industrielle, mécanique industrielle, mécanique automobile, hôtellerie, comptabilité… En bref, l’établissement de la Congrégation des Saints-Cœurs a voulu des solutions pratiques pour secourir toute détresse, et limiter la dépendance en réintégrant les handicapés dans la vie active.

Un esprit de cité

Le centre est construit avec des matériaux simples. Les jeux de couleurs, les formes et la volumétrie lui confèrent un cadre de vie à la fois fonctionnel et chaleureux. «Le concept, dit l’architecte Ghassan Chaccour, était d’ériger des bâtiments gravitant autour d’un forum tel un village libanais, avec ses jardins, ses gradins, ses arcades, des sentiers sous forme de passages couverts où patients, soignants, étudiants et enseignants se rencontrent et forment une société homogène. Le souci de favoriser l’esprit de cité se retrouve donc au niveau de l’architecture… Loin d’être cloisonnées, les différentes activités sont conçues dans une perspective de lien et d’échange».
Notons que la seconde phase du projet comprendra un amphithéâtre, un foyer pour les religieuses et une église.
Pour l’histoire, rappelons que l’Institut-Mgr Cortbawi a été créé en 1942. Jeune enseignant au Collège du Sacré-Cœur de Gemmayzé, le R.P. Antoine Cortbawi, frappé alors par le nombre d’enfants démunis qu’il croise dans le quartier, décide de s’en occuper en leur apprenant un métier. C’est ainsi que naît l’«Œuvre des Apprentis Libanais». Sur un terrain mis à leur disposition à Hazmié par le patriarcat maronite, des locaux sont aménagés pour le foyer et les ateliers techniques. En 1953, le père Cortbawi répond à une nouvelle urgence en décidant la création du premier centre de traitement pour handicapés au Liban et dans la région. Quatre ans plus tard, l’institution est transférée à Aley, dans des locaux plus vastes… Au cours de la guerre, les bâtiments ayant été dévastés, les malades et le personnel trouvent refuge chez les Sœurs des Saints-Cœurs à Harissa, puis à Cherfeh, au séminaire du patriarcat des syriens catholiques. En 1979, Mgr Cortbawi meurt en laissant une œuvre humanitaire considérable que les sœurs des Saints-Cœurs poursuivent. En 1981, l’Institution est reconnue d’utilité publique.

M. M.
Défier la misère, et lutter contre le destin d’hommes, de femmes et d’enfants handicapés… Les aider à trouver un certain bien-être social, c’est la mission de l’«Institution-Mgr Cortbawi» dirigée par la Congrégation des Saints-Cœurs. A Adma, les nouveaux bâtiments étalés sur 41.000 m2 et les équipements médicaux constituent au Moyen-Orient le plus grand établissement...