L'opposition soudanaise rejette toute réconciliation avec Khartoum

ASMARA, 23 mars (AFP). — L’Alliance Nationale Démocratique (AND) qui regroupe l’opposition soudanaise, a refusé toute réconciliation avec le régime de Khartoum, à l’issue de son conseil suprême où elle s’est affirmée comme une alternative au président Omar al-Béchir.
Dans un communiqué, l’opposition indique n’accepter d’initiatives en faveur de la paix que dans le cadre de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) qui regroupe sept pays d’Afrique de l’est (Soudan, Erythrée, Ethiopie, Ouganda, Kenya, Djibouti, Somalie).
«L’IGAD est le seul cadre de référence», indique le communiqué, alors que les combats se poursuivent au Soudan.
Trois des pays membres de l’IGAD, l’Erythrée, l’Ethiopie et l’Ouganda, sont accusés par Khartoum de soutenir les forces de l’opposition soudanaise qui ont lancé une première offensive en janvier dernier dans l’est du pays, puis une seconde, en cours, dans le sud où l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) menace la principale ville, Juba.
Cette annonce de l’opposition intervient au moment où le président soudanais Omar-al Bechir effectue une visite à Abou Dhabi. Il y a rencontré vendredi le président des Emirats Arabes Unis Cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nahyane qui s’était déclaré prêt en février à entreprendre une médiation entre l’opposition et Khartoum.

“Résolutions”

Au cours d’une conférence de presse à Asmara, le général Fethi Ahmed Ali, vice-président de l’AND, a déclaré que le conseil suprême de l’AND, réuni de mardi à jeudi soir, avait pris «des résolutions sur deux points: le renforcement de la lutte pour renverser le régime de Khartoum et l’analyse de ce qu’il faut faire après son renversement».
«L’Alliance n’est pas seulement une force d’opposition, mais une alternative à l’actuel gouvernement», a affirmé de son côté le Dr Mansour Khaled, représentant la SPLA, qui a insisté sur le développement d’un mouvement populaire.
«L’AND mettra tous les moyens matériels et spirituels nécessaires en faveur du succès d’un soulèvement populaire», a-t-il dit.
L’opposition soudanaise mettra fin au régime de Khartoum dans quelques mois, avait affirmé l’ancien ministre soudanais de l’Information Bona Malwal qui a participé à la réunion.