Cette prise de position intervient après la décision du Conseil des ministres mercredi dernier de créer une faculté de tourisme et de l’hôtellerie à l’UL et la désignation de trois doyens sur une base confessionnelle.
Dans son communiqué publié à l’issue de la réunion, le conseil exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps de l’UL a souligné que «la désignation d’un doyen qui n’enseigne pas à l’UL, d’un autre qui n’obéit pas aux critères académiques requis et d’un troisième pour lequel est créée spécialement une faculté montre la tragédie que vit l’UL à cause de la politique des hommes au pouvoir».
Le conseil exécutif a décidé de tenir lundi prochain à 16h à son siège une conférence de presse au cours de laquelle il rendra publique sa position au sujet «d’une réforme de l’université qui la libérera de la tutelle des politiciens et de leurs interférences sectaires». Il annoncera également certaines mesures d’escalade, en l’occurrence la mobilisation en vue de la participation massive à la journée de protestation de l’UL prévue le 3 avril.
Par ailleurs, il a tenu à souligner que les assemblées plénières des enseignants tenues dans les différentes sections de l’UL ont apporté leur appui «à toutes les mesures qui seront adoptées par le conseil exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps de l’UL y compris l’appel à une grève ouverte si les responsables devaient poursuivre leur politique de marginalisation de l’université et de négligence de ses intérêts».
Harb: Décision
contraire à la loi
Le député Boutros Harb a affirmé que «la décision du gouvernement de créer une faculté du tourisme et de l’hôtellerie à l’UL et de désigner trois nouveaux doyens est contraire à la loi». Il a estimé que «de telles mesures ne peuvent paver la voie à l’abolition de l’Etat confessionnel et à l’édification de l’Etat laïc auquel nous aspirons». Il a appelé le gouvernement à réviser sa politique suivie à l’égard de l’Université libanaise.
Dans une déclaration à la presse, M. Harb a estimé que «la création d’une nouvelle faculté à l’UL doit être justifiée et se baser sur une étude d’utilité publique. Mais il s’est avéré que sa création n’obéit qu’à des critères d’ordre confessionnel. Le gouvernement ayant tenté de satisfaire une communauté en créant une nouvelle faculté à la tête de laquelle il a désigné un doyen appartenant à cette même communauté».
Le député de Batroun a vivement condamné le fait que les nominations des doyens aient eu lieu sans en référer aux conseils de l’université ou aux comités représentatifs qui, selon le décret réglementaire de l’UL, sont habilités à proposer les noms des professeurs pressentis aux postes de doyen.
Il a par ailleurs déploré que la désignation des doyens se soit limitée à trois laissant les autres postes vacants en attendant une entente dans l’avenir entre les hommes au pouvoir au sujet de leur répartition confessionnelle.
M. Harb a condamné la politique confessionnelle suivie par le gouvernement à l’égard de l’UL en rappelant les décisions du Conseil des ministres au sujet de la réunification des sections de l’UL qui a «comporté plus d’une lacune».
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