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Actualités - CHRONOLOGIE

Helsinki : les USA ont fait entendre raison à la Russie

HELSINKI, 21 Mars (AFP). — Les Etats-Unis ont obtenu vendredi de la Russie, malgré le maintien symbolique de son opposition à l’ouverture à l’est de l’OTAN, qu’elle se fasse une raison et accepte quand même de renforcer sa coopération avec l’Occident, notamment dans le domaine du contrôle des armements.
Comme les Etats-Unis eux-mêmes l’avaient prédit avant ce sommet d’Helsinki entre les présidents Bill Clinton et Boris Eltsine, et comme les deux chefs d’Etat l’ont proclamé, il n’y a pas eu, au sens littéral du terme, d’«accord» sur l’OTAN, dans la mesure où aucun des deux pays n’a changé d’avis sur le bien-fondé de l’élargissement de l’Alliance.
Malgré sa conviction, M. Clinton n’est donc pas parvenu à persuader son homologue russe que l’entrée dans l’Alliance militaire occidentale de pays qui furent, jusqu’en 1989, des satellites de Moscou, ne constituait pas une menace pour la Russie.
Cette avancée de l’OTAN vers les frontières russes «est une faute, et une faute sérieuse», a lancé M. Eltsine lors d’une conférence de presse commune.
Mais cela ne veut pas dire qu’il y a eu «échec» pour Washington, bien au contraire. Car au-delà de cette réaffirmation solennelle de ses principes, M. Eltsine a cédé dans la pratique sur tous les points, admettant ouvertement le caractère inexorable de l’élargissement de l’OTAN.
Pour commencer, il a accepté que l’accord que la Russie négocie actuellement avec l’OTAN soit seulement cela, un accord politique, et n’ait pas la force d’un traité, comme il l’exigeait encore il y a quelques jours.
Cet accord sera vraisemblablement signé lors d’un sommet spécial avant le sommet de Madrid des 8 et 9 juillet, au cours duquel les noms des premiers pays de l’Est admis au sein de l’Alliance seront annoncés.
M. Clinton n’a pas non plus cédé un iota sur aucune des autres «conditions» posées par le président russe à l’élargissement, qu’il s’agisse d’une garantie qu’aucun des Etats européens issus de l’éclatement de l’ex-URSS ne puisse être admis un jour au sein de l’OTAN ou d’une promesse de ne pas construire de nouvelles infrastructures militaires sur le territoire des nouveaux membres.
Les Russes «n’aiment toujours pas l’ouverture de l’OTAN, mais ils vont se faire une raison», a commenté le conseiller de M. Clinton à la sécurité nationale, Sandy Berger.
Un haut responsable américain, qui parlait sous couvert de l’anonymat, a résumé ainsi la volte-face opérée par le président russe à Helsinki concernant l’OTAN: «Il reconnaît maintenant que c’est quelque chose d’inévitable et que c’est donc la sagesse d’essayer de conclure» le meilleur accord possible entre l’OTAN et la Russie.
En fait, M. Eltsine, dont le pays a perdu la guerre froide et est en position de demandeur sur le plan économique, savait qu’il ne pouvait pas empêcher l’élargissement de l’OTAN. Mais son pari était que les Occidentaux n’oseraient pas aller de l’avant en passant outre à ses objections, de peur des conséquences.
Il avait ainsi insinué lundi, pour la première fois, qu’une ouverture de l’OTAN contre la volonté de la Russie pourrait faire capoter l’accord START II sur la réduction des armements nucléaires signé en 1993, que la Douma (Chambre basse du Parlement russe) n’a toujours pas ratifié.
Mais M. Eltsine n’a pas mis ses menaces à exécution à Helsinki. Bien au contraire, il a accepté des propositions américaines destinées à amadouer la Douma pour qu’elle abandonne son opposition à START II — en repoussant légèrement la date d’application du traité — et à lancer ensuite des négociations pour un 3e traité START.
Il a aussi accepté un accord de principe qui, s’il est appliqué, devrait mettre fin à l’interminable contentieux russo-américain sur l’interprétation du traité ABM de 1972 sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques.
En échange de tout cela, M. Eltsine a surtout obtenu une promesse d’aide économique, à savoir des garanties d’investissements d’un montant de quatre milliards de dollars, ainsi qu’une vague élévation du statut de la Russie par le G-7, le club des sept pays les plus riches du monde, à la porte duquel Moscou frappe depuis plusieurs années.
M. Clinton a ainsi annoncé que le «rôle» de la Russie serait accru «de manière substantielle» lors du prochain sommet de Denver, désormais baptisé «sommet des Huit».
Mais cette mesure s’applique pour l’instant seulement à Denver. Et même là, la Russie ne sera pas admise à participer à toutes les discussions économiques.
HELSINKI, 21 Mars (AFP). — Les Etats-Unis ont obtenu vendredi de la Russie, malgré le maintien symbolique de son opposition à l’ouverture à l’est de l’OTAN, qu’elle se fasse une raison et accepte quand même de renforcer sa coopération avec l’Occident, notamment dans le domaine du contrôle des armements.Comme les Etats-Unis eux-mêmes l’avaient prédit avant ce sommet...