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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Au cours d'une conférence de presse tenue hier N. Lahoud appelle à la dépolitisation des élections municipales (photo)

Dans une tentative de relever le niveau du débat actuel qui nage en pleine médiocrité, M. Nassib Lahoud a défini hier, au cours d’une conférence de presse, les critères qui, selon lui, devraient régir les prochaines élections municipales. Il a notamment précisé que, dans cette échéance, les impératifs du développement devraient prévaloir sur l’aspect politique et que les élections municipales ne devraient pas se transformer en confrontation entre les loyalistes et les opposants.
Tout en ajoutant que, non seulement il n’est pas candidat, mais que, de plus, il n’a pas ses propres candidats pour ces élections, M. Lahoud a exprimé le souhait que le gouvernement ne tombe pas dans la même erreur que lors de l’échéance législative en intervenant dans toutes les étapes du scrutin. «Je crois, a-t-il dit, que les électeurs peuvent choisir leurs représentants municipaux librement, sans que cela constitue une menace pour la «sûreté nationale».
Devant un nombre impressionnant de journalistes (peu d’hommes politiques peuvent d’ailleurs en mobiliser autant de nos jours), M. Nassib Lahoud, toujours égal à lui-même, a exposé hier, dans son bureau à Sin el-Fil, sa conception des élections municipales, prévues pour juin prochain. Et si l’équipe de la MTV s’est retirée avant la fin du débat qui a suivi la conférence, les autres journalistes, eux, ne se lassaient pas de poser des questions, tant les propos tenus leur semblaient différents...

Assurer un
avenir meilleur

Tout en soulignant l’importance de ce scrutin, après 34 ans d’interruption, M. Lahoud a estimé qu’il «constitue la pierre angulaire de l’édification de la démocratie» parce que, selon lui, ces élections partent de la base pour atteindre le sommet. Il a, par conséquent, encouragé les citoyens à y participer massivement, car il estime que c’est par là que commence l’émergence des forces du changement et des leaderships en mesure d’assurer un avenir meilleur aux générations futures.
«En relevant le niveau des élections municipales, nous participons activement à l’évolution et à la consolidation de la démocratie», a-t-il affirmé. Selon lui, le régime politique ne peut se perpétuer et se renouveler avec seulement 128 personnes élues par le peuple. «Nous avons besoin de milliers de délégués, habilités à parler au nom du peuple et à exprimer ses aspirations», a-t-il encore déclaré.
Pour M. Lahoud, le régime actuel a terriblement besoin d’une légitimité populaire qui se traduirait par la construction d’un réseau de représentants locaux qui tireraient leur pouvoir de leur élection par les citoyens et qui dialogueraient avec l’Etat, notamment au sujet des projets de développements régionaux, de manière à les adapter aux aspirations de la population.
Tout en appelant à une confrontation démocratique, M. Lahoud a souhaité l’émergence, à travers ces élections, d’équipes dynamiques, ayant une vision globale et un projet détaillé qui placent l’intérêt général au-dessus de toute autre considération. Naturellement, cela suppose une définition de l’intérêt général, par rapport notamment aux intérêts particuliers.
M. Lahoud précise ensuite les critères selon lesquels les représentants municipaux devraient être choisis. Selon lui, il y en a cinq: l’intégrité, l’indépendance, l’efficacité, la vision et la consultation permanente de la base pour toutes les décisions qui intéressent la communauté.

Des équipes
harmonieuses

Ce fut ensuite le tour des questions des journalistes qui se sont succédé, chevauchées et parfois neutralisées. Avec son calme habituel, M. Lahoud a répondu à tout le monde. Il a ainsi déclaré qu’à son avis, il est désormais un peu tard pour élaborer une nouvelle loi sur les municipalités, mais rien n’empêche les députés de se pencher sur le sujet après la tenue de ces élections. Interrogé sur le fait que ce sont les conseils municipaux qui choisiront le président et le vice-président de chaque municipalité, M. Lahoud a trouvé que pour l’instant, cette disposition a du bon puisqu’elle permettra l’arrivée d’équipes de travail (relativement) harmonieuses. Il a aussi souligné, à cet égard, que, présentement, dans les villages, il y a beaucoup de candidats pour les postes de président, mais très peu pour ceux de membres des conseils municipaux.
Tout en affirmant qu’il n’est pas lui-même candidat et qu’il n’a pas non plus de candidats, M. Lahoud a déclaré qu’il appuyait tous ceux qui sont d’accord avec les principes qu’il a énoncés. Il a toutefois ajouté qu’il était opposé à l’adoption d’une loi interdisant aux députés et ministres de se présenter aux élections municipales, car elle limiterait surtout le choix de l’électeur. Mais il a solennellement demandé aux responsables, aux députés et aux ministres de ne pas se présenter pour ouvrir la voie aux jeunes et aux nouvelles figures. Il a aussi souhaité que le gouvernement n’intervienne pas sur le cours de ces élections, comme il l’avait fait pour les législatives de l’été dernier qui, selon lui, «n’ont certes pas renforcé la crédibilité du Liban à l’étranger».
Enfin, M. Lahoud a estimé qu’il ne faut pas transformer ces élections en une confrontation entre les opposants et les loyalistes et que la dimension de développement devrait prévaloir sur l’aspect politique.

S.H.
Dans une tentative de relever le niveau du débat actuel qui nage en pleine médiocrité, M. Nassib Lahoud a défini hier, au cours d’une conférence de presse, les critères qui, selon lui, devraient régir les prochaines élections municipales. Il a notamment précisé que, dans cette échéance, les impératifs du développement devraient prévaloir sur l’aspect politique et que les...