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Actualités - CHRONOLOGIE

La bombe humaine du Hamas a fait 63 tués et 46 blessés à Tel-Aviv Un nouveau coup à un processus de paix Moribond (photos)

Trois Israéliens ont été tués et 46 blessés vendredi par un kamikaze palestinien, qui a porté un nouveau coup à un processus de paix déjà moribond en se faisant sauter sur la terrasse bondée d’un café à Tel-Aviv. Le Palestinien, apparemment venu de Cisjordanie, portait une charge de trois kilos d’explosifs bourrée de clous, qu’il a fait sauter au milieu des nombreux clients du café Apropo, rue Dizengoff, au moment de la joyeuse fête du carnaval juif de Pourim.
«Le sang des juifs continue à couler à flots, quel que soit le gouvernement au pouvoir», s’est exclamée, incrédule, un témoin, Mme Orit Raphaëli. «Je n’arrive pas à le croire. Nous sommes un pays à la dérive».
Des dizaines de clients, certains accompagnés d’enfants déguisés, étaient attablés à la terrasse du café chic lorsque la déflagration a fait voler en éclats vitres, chaises de bois, repas et beaux parasols blancs.
Quelques dizaines de personnes ont manifesté sur les lieux en brandissant des panneaux contre «cette paix qui nous tue» et en vociférant «Mort aux Arabes, mort à Arafat, mort aux médias».
Le premier ministre Benjamin Netanyahu, confronté à la première attaque-suicide à la bombe en Israël depuis son élection il y a dix mois, a immédiatement tenu l’Autorité palestinienne de M. Yasser Arafat pour responsable de l’attentat. Il a accusé M. Arafat d’avoir incité les intégristes palestiniens à passer à l’action.
M. Arafat a pour sa part condamné l’attentat et appelé au téléphone le président israélien Ezer Weizman pour présenter ses condoléances.
Le bilan des tués risque de s’alourdir car un blessé est dans un état désespéré, a indiqué la police. Parmi les blessés se trouvent un bébé de six mois et une fillette de 7 ans gravement brûlée.
L’attaque a été revendiquée au nom du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) par un interlocuteur anonyme qui a appelé la télévision israélienne. Il a présenté l’attentat comme des représailles à la décision d’Israël de mettre en chantier une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est annexée.
M. Netanyahu a interdit jusqu’à nouvel ordre l’accès du territoire israélien et de Jérusalem-Est aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.
Il n’a cependant pas fermé la porte au dialogue avec M. Arafat, en l’appelant à prouver qu’il est un «partenaire de paix».

Accélérer les négociations

«Nos services de sécurité nous ont fait savoir il y a deux jours de façon claire que les terroristes du Hamas, du Jihad islamique et d’autres organisations avaient compris qu’ils avaient obtenu le feu vert de l’Autorité palestinienne, et de celui qui est à sa tête, pour commettre des crimes comme celui de vendredi à Tel-Aviv», a affirmé M. Netanyahu.
«Il est évident que nous considérons que l’Autorité palestinienne est responsable car elle n’a pris aucune mesure contre ces terroristes. Au contraire, elle en a libéré, ce qui ne pouvait qu’encourager les terroristes», a-t-il poursuivi.
M. Netanyahu a cependant maintenu sa proposition d’accélérer les négociations sur le statut final des territoires palestiniens. «Cela reste une bonne idée», a-t-il affirmé.
Les responsables palestiniens ont condamné l’attentat. «La position claire des Palestiniens est que nous condamnons et abhorrons toutes les violences contre des civils»,
a affirmé le secrétaire général du Cabinet palestinien, M. Ahmad Abdel Rahmane.
«Cela met le processus de paix en danger et cela va sans doute nous replonger dans un cycle de violences», a déclaré de son côté le ministre palestinien de l’Education supérieure Hanane Achraoui.
Les Palestiniens avaient mis en garde à l’avance contre une flambée de violences après la décision de M. Netanyahu de mettre en chantier, mardi, la colonie de Har Homa.
M. Arafat, tout en dénonçant la construction de la colonie, avait cependant appelé publiquement les Palestiniens à ne pas recourir à la violence. En revanche, le Hamas et le Jihad islamique, les deux principaux mouvements intégristes, avaient demandé aux Palestiniens de reprendre la lutte contre Israël.
Le Hamas et le Jihad islamique avaient revendiqué les quatre attentats-suicide à la bombe qui avaient fait 58 morts en février-mars 1996 en Israël et affecté durablement le processus de paix.

Un attentat
prévisible hier

Il reste que les observateurs étaient unanimes hier à considérer que l’attentat suicide était prévisible tant la tension entre Israéliens et Palestiniens n’a cessé de monter ces dernières semaines.
Le dernier épisode de la dégradation des relations s’est produit mardi dernier lorsque M. Benjamin Netanyahu a donné son feu vert à la construction d’un onzième quartier juif à Jérusalem-Est annexée, malgré la condamnation de la communauté internationale.
Tous les services de sécurité israéliens avaient mis en garde ces derniers jours le gouvernement contre d’éventuelles émeutes ou une reprise des attentats-suicide, comme ceux qui avaient fait 58 morts en février-mars de l’an dernier.
Par précaution, l’armée et la police avaient été mises en état d’alerte à Jérusalem, mais aussi sur le territoire palestinien. Les responsables israéliens n’ont cessé de proclamer qu’ils étaient «prêts à faire face à toute éventualité».
M. Netanyahu s’était ainsi efforcé de ne pas être pris par surprise comme cela avait été le cas en septembre dernier après l’ouverture d’un tunnel archéologique dans la vieille ville de Jérusalem. A l’époque, les affrontements avaient fait plus de 80 morts.
Quelques heures seulement avant l’attentat de Tel-Aviv, le chef du Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, Ami Ayalon, a évoqué devant le conseil hebdomadaire des ministres les risques de violences.
Auparavant, la patience des Palestiniens avait déjà été poussée à bout par la décision de M. Netanyahu de limiter la première étape du retrait militaire israélien de zones rurales en Cisjordanie à 9% de la superficie de cette région, alors que les Palestiniens demandaient 30%.
Pour marquer son exaspération, l’Autorité palestinienne a refusé de prendre le contrôle de ces secteurs. Les négociations sur le statut final, qui devaient commencer dimanche dernier, ont également été reportées à une date ultérieure.
Trois Israéliens ont été tués et 46 blessés vendredi par un kamikaze palestinien, qui a porté un nouveau coup à un processus de paix déjà moribond en se faisant sauter sur la terrasse bondée d’un café à Tel-Aviv. Le Palestinien, apparemment venu de Cisjordanie, portait une charge de trois kilos d’explosifs bourrée de clous, qu’il a fait sauter au milieu des nombreux clients du...