Le règlement de la crise à l'UL s'annonce difficile Le président du Conseil italien demain à Beyrouth

Les relations économiques entre le Liban et l’Italie, ainsi que le rôle européen dans le processus de paix, seront les deux grands titres des entretiens du président du Conseil italien, M. Romano Prodi, au Liban. M. Prodi arrive demain à Beyrouth pour une visite de 12 heures. Il en repartira le même jour, après avoir déjeuné à la table de M. Rafic Hariri (VOIR AUSSI PAGE 3). Le président du Conseil avait invité son homologue italien au Liban lors de sa dernière visite en Italie, en février. L’Italie, rappelle-t-on, est le premier fournisseur commercial du Liban, et l’un des principaux partenaires économiques du Liban.
Par ailleurs, plusiuers points d’ordre administratif, économique et social seront en vedette cette semaine. Le président de la République, M. Elias Hraoui, a reçu hier matin M. Hariri avec lequel il a examiné l’agenda de la prochaine réunion du Conseil des ministres, ainsi que celui de certaines nominations administratives.
MM. Hraoui et Hariri cherchent en particulier une issue honorable à la crise qui a éclaté à l’Université libanaise après les récentes décisions du Conseil des ministres relatives au licenciement ou au transfert administratif des professeurs surnuméraires de l’UL. Pour ce dossier en particulier, la conciliation entre la rationnalisation économique — et, en l’occurrence, académique —, et les impératifs sociaux, s’avère particulièrement délicate.
Ailleurs, la contradiction dont fait preuve la politique gouvernementale est flagrante. Ainsi, à l’heure où le gouvernement adopte de nouvelles «orientations économiques» dans le but de relancer les investissements et de créer des emplois, le voici qui prend des mesures d’expulsion contre les familles déplacées occupant illégalement l’habitation d’un tiers, avant qu’un nouveau toit ne leur soit assuré. Le tollé provoqué à ce sujet par des cas d’expulsion, la semaine dernière, pourrait amener le gouvernement à réviser cette disposition antisociale en contradiction flagrante avec les orientations du ministère des Déplacés.

Le verdict du Conseil constitutionnel

Par ailleurs, le pays retient son souffle en attendant une échéance capitale pour la santé de sa démocratie: le verdict du Conseil constitutionnel dans 17 recours en invalidation d’élections législatives. Du nouveau est attendu, dans ce domaine, dans la semaine qui vient ou, au plus tard, la semaine prochaine. Ce dossier, qui s’est constitué voici cinq mois, à la fin des Législatives de l’été dernier, a été prématurément catapulté, la semaine dernière, sur le devant de la scène, par un quotidien qui avait anticipé, assez maladroitement, sur le verdict du Conseil. Aussi bien le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, que l’un des députés dont le mandat est en question, M. Emile Naufal, ont souligné hier le caractère «illégal» de toute anticipation, de quelque nature que ce soit, sur le verdict d’une instance jouissant d’un crédit d’intégrité qu’il est inimaginable de brader.
A l’approche de la fin mars, la nécessité d’une prorogation du délai de présentation des demandes de carte électorale se fait de plus en plus sentir, d’autant que les demandes effectives sont loin du compte: la population ne réagissant pas encore comme elle le devrait à la nouvelle possibilité qui lui est offerte de choisir ses représentants, cette fois au niveau municipal.
Notons pour finir que le président de la République assistera, aujourd’hui, à une courte cérémonie organisée au centre d’octroi de la nouvelle carte d’identité libanaise, à Badaro. M. Hraoui recevra, à cette occasion, le premier exemplaire de ce nouveau document. La confession religieuse ne figurera pas sur la nouvelle carte d’identité, rappelle-t-on.