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Actualités - CHRONOLOGIE

Zaïre : la rebellion met le cap sur les riches mines du Shaba (photo)

GOMA (Zaïre), 16 Mars (AFP). — La rébellion zaïroise a mis le cap sur les riches mines de la province du Shaba (Sud), annonçant dimanche à Goma que la capitale provinciale, Lubumbashi, était désormais son «objectif le plus important», après la chute, samedi, de Kisangani. (VOIR P. 8).
«Si les autorités de Kinshasa ne viennent pas négocier, on ira à Lubumbashi et au-delà», a assuré le porte-parole de la rébellion Raphaël Ghenda, rappelant que la ville de Pweto (400 km au nord-est de Lubumbashi), frontalière de la Zambie, était tombée vendredi sous contrôle rebelle.
«La population est acquise au changement. On ne sait pas quelle peut être la réaction de telle ou telle région où nous ne nous sommes pas encore implantés», a-t-il ajouté, faisant implicitement allusion à un soulèvement populaire.
Depuis les premiers combats en septembre dernier, près du Burundi, la rébellion a progressivement pris le contrôle de près d’un quart du pays, soit un territoire de plus de 1.200 km de long, du nord au sud, et de 300 à 500 km de large.
Le Shaba, ex-Katanga, avait fait sécession au lendemain de l’indépendance du Zaïre en 1960 et fait depuis lors figure de province «turbulente».
Souvent qualifiée de «scandale géologique», la province possède de riches gisements de cuivre, cobalt, zinc, uranium et argent, près de Lubumbashi, mais le matériel d’exploitation, peu ou pas entretenu, est vétuste.
La production de cuivre a par exemple chuté à environ 35.000 tonnes et celle de cobalt est tombée à moins de 4.000 tonnes, contre près de 10.000 il y a dix ans.
La rébellion a progressivement pris possession de plusieurs localités dans le nord du Shaba, notamment les ports de Kalémie — relié par une voie de chemin de fer à Lubumbashi — et Moba, tous deux sur le lac Tanganyika.
Les troupes rebelles ont également pris le contrôle de Kongolo et Kabalo, sur le chemin de fer entre le Shaba et la capitale du Maniema, Kindu, tombée le 2 mars. Ces deux agglomérations, tout comme Manono, possèdent des aérodromes.
Elles se trouvent d’autre part aux portes de la province voisine du Kasaï oriental, riche en diamants, où l’armée régulière a récemment envoyé des renforts. Les mercenaires ayant fui Kisangani se sont également repliés dans la province, notamment sa capitale Mbuji-Mayi.
La rébellion de Laurent-Désiré Kabila semble vouloir désormais concentrer ses efforts sur le Sud, tout en continuant sa marche vers l’ouest, après avoir conquis samedi le dernier bastion des forces gouvernementales dans l’Est, Kisangani (500 km à l’ouest de Goma).
«Nous sommes au-delà de Kisangani (500 km à l’ouest de Goma) pour sécuriser toute la région», a indiqué dimanche le porte-parole de la rébellion, sans plus de précision.
Les rebelles se trouvent par ailleurs à 600 km de Gbadolite, village natal du président Mobutu sese Seko. Les principaux aéroports sous contrôle gouvernemental autour de Kisangani se trouvent à Ikela (300 km au sud-ouest) et Buta (250 km au nord).
Profitant de ses succès militaires, M. Kabila a réitéré à Goma son opposition à la signature d’un cessez-le-feu avant des négociations directes avec les autorités de Kinshasa afin qu’elles «donnent le pouvoir» à l’Alliance rebelle.
Pour lui, la fin des hostilités est le résultat et non le préalable des discussions. Cette position est critiquée par la communauté internationale, inquiète de la poursuite des affrontements.
GOMA (Zaïre), 16 Mars (AFP). — La rébellion zaïroise a mis le cap sur les riches mines de la province du Shaba (Sud), annonçant dimanche à Goma que la capitale provinciale, Lubumbashi, était désormais son «objectif le plus important», après la chute, samedi, de Kisangani. (VOIR P. 8).«Si les autorités de Kinshasa ne viennent pas négocier, on ira à Lubumbashi et au-delà», a...