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Actualités - CHRONOLOGIE

L'économie américaine entre dans sa septième année de croissance

NEW YORK 11 Mars (AFP). — L’économie américaine, timidement sortie de la récession en mars 1991, entame à présent sa septième année de croissance dans des conditions que beaucoup d’analystes décrivent comme les meilleures depuis les années 60.
Selon la firme de prévisions économiques DRI/McGraw-Hill, il faut remonter à 1965 pour trouver une combinaison de croissance aussi forte et d’inflation aussi basse que celle qu’ont connue les Etats-Unis au dernier trimestre 1996.
La reprise, qui est maintenant la troisième la plus longue de l’après-guerre, a créé près de 12 millions d’emplois et, malgré sa longévité, elle ne donne pas de signes d’usure ou de déséquilibre propres à causer une récession.
«L’économie américaine est dans sa meilleure forme fondamentale depuis vingt-cinq ans. Jamais l’inflation n’a été aussi basse à un stade aussi avancé du cycle des affaires», affirme Donald Straszheim, économiste de la maison de titres Merrill Lynch.
Les conditions sont «remarquablement favorables», renchérit Alice Rivlin, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale.
Les progrès réalisés depuis six ans ont permis aux Etats-Unis de tourner la page sur la longue période d’inflation et de dérive budgétaire qui avait suivi la guerre du Vietnam, le flottement du dollar et les deux chocs pétroliers.
Le retour aux années 60 prend diverses formes. Dans l’industrie, la progression des coûts salariaux unitaires est presque nulle, grâce à la modération des augmentations de salaires et aux gains de productivité.
A Wall Street, le terrassement de l’inflation explique en grande partie la flambée spectaculaire des cours: au lieu d’être artificiellement gonflés par la valse des étiquettes, les bénéfices des sociétés sont réels, ils ont doublé en six ans, et les investisseurs sont prêts à payer plus cher pour en toucher leur part.

Un nirvana
permanent?

Les épargnants, qui avaient pris l’habitude de protéger leurs économies dans les fonds monétaires ou les comptes rémunérés, retrouvent leur appétit pour les valeurs mobilières. L’an dernier, ils ont investi 222 milliards de dollars dans les fonds de placement en actions.
Cette conjoncture au beau fixe conduit certains économistes à se demander si l’économie américaine, désormais déréglementée, restructurée et compétitive n’a pas atteint un nirvana permanent, à l’abri des hauts et bas cycliques.
Les causes en seraient le doigté de la politique monétaire menée par la Fed, la réduction du déficit budgétaire à son plus bas niveau depuis 1974, l’exceptionnelle capacité d’adaptation et d’innovation des entreprises, l’avance du pays dans la révolution technologique et les dividendes de la mondialisation pour le capitalisme américain.
Lyrique, l’économiste de la société de bourse UBS Securities Paul McCulley s’interroge sur l’existence d’«un âge d’or dans lequel la croissance fluctue sans fin entre atterrissages en douceur et décollages en douceur».
D’autres, comme M. Straszheim, pensent qu’un déséquilibre se produira inévitablement un jour et sonnera le glas de l’expansion. «A terme, une surchauffe est la cause la plus probable», déclare-t-il.
«Le plus grand risque à court terme pour la poursuite d’une expansion économique solide, avec un marché du travail étroit et une augmentation graduelle des salaires, est une surchauffe engendrant de l’inflation», affirme également Mme Rivlin.
Le président de la Fed Alan Greenspan, qui témoignait la semaine dernière devant le congrès, a estimé pour sa part que l’économie tournait à un rythme «très proche de sa pleine capacité».
Certains économistes en concluent que la banque centrale va relever les taux d’intérêt d’environ un quart de point d’ici le milieu de l’année, afin de préserver la croissance lente mais régulière qui caractérise cette expansion.
Selon d’autres observateurs, comme l’ancien secrétaire au Travail Robert Reich ou le gourou en gestion Peter Drucker, la vraie vulnérabilité de cette reprise est le ressentiment causé par le fossé qui s’est établi entre les cadres et patrons d’entreprise, richement rétribués par la nouvelle économie, et les plus pauvres. «Laissé incontrôlé, ce décalage pourrait saper la stabilité et l’autorité morale du pays», met en garde M. Reich.
NEW YORK 11 Mars (AFP). — L’économie américaine, timidement sortie de la récession en mars 1991, entame à présent sa septième année de croissance dans des conditions que beaucoup d’analystes décrivent comme les meilleures depuis les années 60.Selon la firme de prévisions économiques DRI/McGraw-Hill, il faut remonter à 1965 pour trouver une combinaison de croissance aussi forte...