Prêche politique dans une mosquée chiite à Bahrein

NICOSIE, 3 Janvier (AFP). — Un dignitaire chiite a prononcé vendredi un prêche politique devant des milliers de fidèles rassemblés devant une mosquée chiite à Manama lors de la prière hebdomadaire sans que la police intervienne, selon des habitants de la capitale.
Dans son prêche à la mosquée de Ras al-Rommane, attaquée vendredi dernier par les forces antiémeutes, l’imam Sayyed Jawad al-Wedaï a notamment souligné l’importance de réformes politiques à Bahrein, ont indiqué à l’AFP ces habitants interrogés par téléphone depuis Nicosie.
L’imam Wedaï a également évoqué les «sacrifices» consentis par cheikh Abdel Amir al-Jamri, principal dirigeant de l’opposition chiite arrêté au début de l’année dernière par les autorités bahreinies.
Les fidèles, venus de divers villages chiites de l’archipel, ont scandé des slogans réclamant la restauration du Parlement dissous en 1975 et la libération de cheikh al-Jamri. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour disperser la foule, selon les habitants.
Au début 1996, les autorités avaient sommé les dignitaires chiites de ne plus faire de prêches politiques dans les mosquées.
Par ailleurs, les autorités ont fermé la mosquée chiite de Issa Town, qui a été encerclée par les forces antiémeutes. Les autres mosquées chiites ont été autorisées à ouvrir, contrairement aux trois vendredis précédents. La fermeture visait à prévenir toute manifestation antigouvernementale.
Vendredi dernier, les forces antiémeutes avaient attaqué les fidèles rassemblés dans la mosquée de Ras al-Rommane, la plus grande de Manama. La police avait tiré des balles en caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène, provoquant l’évanouissement de plusieurs centaines de fidèles, notamment des vieillards et des enfants, selon des témoins.