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Actualités - REPORTAGE

Le ballet de chambre de Prague au TDB jusqu'au 31 janvier Quatre tableaux pour une large palette de sentiments (photos)

Le Ballet de chambre de Prague est au Théâtre de Beyrouth jusqu’au 31 janvier. Une quinzaine de danseurs, quatre tableaux variés, deux heures de spectacle... Sur des musiques aussi différentes que le «Stabat Mater» de Dvorak, les chansons sur la solitude de Jacques Brel, la composition slovaque d’Ilia Zelinca ou encore le «Divertimento» de Mozart, la chorégraphie garde une harmonieuse cohérence: les gestes sont vifs et précis, les corps parlent un langage universel...
Le «Stabat Mater» égrène ses tristes accords, les danseurs défilent sur scène les yeux bandés, tout de gris vêtus... En ouverture, l’on assiste à un enterrement. Anton Dvorak, compositeur tchèque, a écrit cet oratorio à la suite du décès de ses deux enfants. Les notes emplissent l’espace d’une tristesse quasi palpable. Et les danseurs, comme envoûtés par cette douleur, en reproduisent tantôt la violence, tantôt l’abattement qu’elle ne manque pas de provoquer...
Les scènes qui se succèdent expriment tour à tour la violence de la mort, la souffrance d’une séparation définitive. Poignante cette femme qui tente de protéger l’enfant, d’en éloigner les mauvais esprits...
Le deuxième tableau met en scène une dizaine de chansons de Jacques Brel sur la solitude.
Jacques Brel et Petr Kolar dialoguent sur la solitude... en solitaires. Les rimes du premier trouvant leur expression dans les mimes du second. Comme un fil d’Ariane, les strophes de «Seul» enchaînent les textes les uns aux autres... «On est deux mon amour, Et l’amour chante et rit, Mais à la mort du jour, Dans les draps de l’ennui, On se retrouve seul»... «La ville s’endormait», «Quand on n’a que l’amour», «L’ivrogne», «On n’oublie rien», «Ne me quitte pas», «Les marquises»... Et le danseur, également enchaîné, se laisse aspirer par cette profonde spirale... Une chorégraphie qui arrive à bien reproduire l’oppressant sentiment de solitude...
Après les thèmes tragiques des deux premiers tableaux, l’atmosphère s’allège, une joie de vivre printanière envahit la scène. C’est sur une composition d’Ilia Zelinka que les danseurs se sont élancés sur les planches. Une musique slave toute en gaieté mise en scène par des habits clairs, un éclairage lumineux et des mouvements aériens. Les danseurs qui se font légers et mutins s’enroulent et se déroulent dans des draps blancs. Place à la dextérité.
Enfin, comme un feu d’artifice final, la troupe en shorts et tee-shirts exécute un numéro de glissade sur eau... sur les notes ludiques du «Divertimento» de Mozart.
Les seaux d’eau valsent, éclaboussant tout ce qui se trouve sur scène et dans les environs... Les planches se transforment en patinoire. Et c’est à celui qui fera le plus de pirouettes. Debout, assis ou carrément étendus, les danseurs s’amusent comme des gamins, dans une cohue qui rappelle les fêtes de village.
Même si ce dernier tableau donne l’impression d’une cour de récréation, l’ensemble garde une certaine homogénéité... à défaut d’une homogénéité certaine.
Le Ballet de chambre de Prague a donné son premier spectacle — «Comment faire du ballet» — le 19 novembre 1975, au théâtre Roccolo de Prague. De nombreux danseurs s’étaient regroupés autour de Pavel Smok qui signait la chorégraphie. Après cette expérience, Smok a réussi à constituer une troupe de danse qui s’est produite dans différents festivals. Depuis 1989, la troupe de Smok est devenue «Ballet de chambre de Prague», relevant du gouvernement tchèque.
Cette troupe est constituée de 18 danseurs et compte à son répertoire danses classiques et contemporaines.
Aline GEMAYEL
Le Ballet de chambre de Prague est au Théâtre de Beyrouth jusqu’au 31 janvier. Une quinzaine de danseurs, quatre tableaux variés, deux heures de spectacle... Sur des musiques aussi différentes que le «Stabat Mater» de Dvorak, les chansons sur la solitude de Jacques Brel, la composition slovaque d’Ilia Zelinca ou encore le «Divertimento» de Mozart, la chorégraphie garde une...