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Actualités - CHRONOLOGIE

Impliqués dans le meurtre à Beyrouth d'un opposant à Saddam Hussein Les 3 diplomates irakiens expulsés vers Bagdad via la Syrie

Les trois diplomates irakiens, impliqués dans le meurtre en 1994 d’un opposant irakien à Beyrouth, ont été expulsés samedi vers Bagdad par la route, via Damas.
Les trois hommes, qui avaient été pris en charge par la Sûreté générale après la décision jeudi de la justice libanaise de les relâcher, ont été secrètement convoyés jusqu’à la frontière libano-syrienne.
Les diplomates irakiens, Mohammad Farès Kamel, Ali Sultan Darwiche et Hadi Hassoun Najm, étaient accusés de l’assassinat de Taleb Souheil, membre dirigeant du «Conseil de l’Irak libre», un groupe d’opposants au régime du président irakien Saddam Hussein, basé à Londres.
Dans les milieux diplomatiques arabes à Beyrouth, on estime que leur libération pourrait préluder à un rétablissement des relations entre le Liban et l’Irak, rompues unilatéralement par Beyrouth une semaine après l’assassinat de Taleb Souheil, titulaire d’un passeport jordanien.
Selon ces milieux, un tel développement révèle également un réchauffement des relations syro-irakiennes.
Amman a vivement protesté contre la décision du Liban de libérer les trois diplomates irakiens, estimant que «la libération de criminels est une violation de l’engagement du Liban à combattre le terrorisme».
De source informée, on indique que Taleb Souheil était un proche du palais royal jordanien et que son clan en Irak, al-Tamim, entretenait d’excellentes relations avec le royaume hachémite.
Beyrouth a qualifié la protestation jordanienne d’«inacceptable sur le fond et la forme».
Des sources du ministère des Affaires étrangères ont accusé Amman de vouloir «empêcher une amélioration des relations libano-irakiennes et, partant, de saboter une relance des échanges commerciaux entre le Liban et l’Irak», dans l’optique d’une levée à terme de l’embargo international imposé à Bagdad depuis plus de six ans.
Des responsables libanais faisaient valoir récemment en privé que de nombreux pays étaient en train de «se placer» sur le futur marché irakien, alors que le Liban «en est rayé» tant que le contentieux des trois diplomates ne serait pas réglé.

Avant la guerre, l’Irak représentait un débouché très important pour les marchandises libanaises et celles qui arrivaient en transit par le port de Beyrouth.
Les trois diplomates irakiens sont rentrés dans leur pays en traversant le poste-frontière syro-irakien d’Abou Kamal, fermé depuis 1980, date de la rupture des relations entre Damas et Bagdad.
«En donnant son aval à un rapprochement libano-irakien, la Syrie, dont les négociations avec Israël sont actuellement bloquées, brandit du même coup la menace de son propre rapprochement avec Bagdad», commente notamment un diplomate arabe cité par l’AFP.

Selon ce dernier, «il s’agit d’un message de la Syrie aux Etats-Unis pour faire pression sur Israël afin que ce pays fasse des concessions dans les négociations de paix».
Le passage par Damas des trois diplomates irakiens constitue une péripétie rare dans les relations entre la Syrie et l’Irak.
Une délégation officielle irakienne ayant participé le 10 février 1996 à Damas à une réunion sur l’eau avait traversé ce poste-frontière, rentrant directement à Bagdad sans passer par la Jordanie.
En outre, il y a un an, le leader noir musulman américain Louis Farakhan, en visite à Bagdad, avait quitté le territoire irakien via Damas.
Les trois diplomates irakiens, impliqués dans le meurtre en 1994 d’un opposant irakien à Beyrouth, ont été expulsés samedi vers Bagdad par la route, via Damas.Les trois hommes, qui avaient été pris en charge par la Sûreté générale après la décision jeudi de la justice libanaise de les relâcher, ont été secrètement convoyés jusqu’à la frontière libano-syrienne.Les...