Projet de Gazoduc nordique pour l'acheminement de gaz russe vers l'Europe

HELSINKI, 24 Janvier (AFP). — Le groupe pétrochimique public finlandais Neste va étudier avec les Russes de Gazprom la possibilité de construire un gazoduc pour l’acheminement de gaz naturel russe vers l’Europe occidentale via la Finlande et l’Europe du Nord, a indiqué vendredi la société
Ce projet de gazoduc transeuropéen nordique, qui pourrait voir le jour en 2005, est soutenu par la Commission de Bruxelles et inclurait dans une deuxième étape un raccord vers les pays baltes.
Neste a signé à cet effet jeudi une lettre d’intention avec Gazprom. L’accord prévoit l’établissement d’une société commune (50/50) pour développer le projet.
Il n’existe pas actuellement de gazoduc au départ de la Finlande vers le reste de la Scandinavie. Le gaz naturel importé par la Finlande de Russie est acheminé par un gazoduc reliant la Sibérie occidentale au terminal de Porvoo, près d’Helsinki. Un réseau parallèle pour augmenter la capacité d’acheminement est en cours de construction.
Le projet d’un nouveau réseau d’adduction de gaz en Europe du Nord s’inscrit dans le double contexte d’un raccord éventuel entre la Russie et les gazoducs de la mer du Nord et d’une réflexion sur les choix énergétiques dans cette région nordique.
Le gaz naturel de la mer du Nord est évoqué comme une alternative à la construction d’un nouveau réacteur nucléaire en Finlande et une discussion est en cours en Suède sur la fermeture de centrales nucléaires.
Jusqu’à présent, l’idée d’un réseau nordique qui relierait la Finlande aux gisements de gaz de la Norvège via la Suède centrale n’a guère progressé en raison de l’opposition des Suédois, encore hésitants.
Le projet de ce gazoduc transeuropéen a cependant obtenu en décembre dernier l’appui du Conseil des ministres de l’Union européenne (UE), qui financera une partie des travaux d’étude.
La joint-venture entre Neste et Gazprom a pour but de définir le meilleur tracé d’un éventuel raccordement avec les pipelines de mer du Nord «en tenant compte de l’évolution du marché du gaz naturel dans les pays nordiques», indique Neste dans un communiqué de vendredi.
Si les études préliminaires sont concluantes et qu’une décision est prise, le gazoduc nordique pourrait devenir une réalité à l’horizon 2005, estime Neste.
«Mais rien n’est encore fait. Il est aussi envisageable de laisser tomber l’option nordique et d’étudier la possibilité d’un raccord avec les pays baltes», a indiqué un porte-parole de Neste.