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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Japon se prépare à un possible effondrement de la Corée du Nord

TOKYO, 24 Janvier (AFP). — Les avis divergent au Japon sur la date de l’effondrement de la Corée du Nord, mais celui-ci paraissant désormais inéluctable, le Japon a entamé depuis l’an dernier une réflexion pour se préparer à cette échéance redoutée, soulignent des experts du dossier.
Lorsqu’ils sont interrogés sur la question, les responsables du gouvernement japonais reconnaissent que le Japon a commencé en mai 1996 l’étude des mesures à prendre pour faire face à une situation de crise qui ferait venir au Japon un grand nombre de réfugiés.
Mais du fait du caractère sensible de ce dossier pour les relations avec la Corée du Sud, ils précisent aussitôt que cette étude, placée sous la tutelle du cabinet du premier ministre Ryutaro Hashimoto, n’est pas liée à un pays en particulier ni à un scénario de crise concret.
«Ce n’est pas vrai du tout. Il n’y a pas de lien avec la Corée du Nord. Nous essayons simplement d’identifier les besoins en cas d’une arrivée massive de réfugiés et s’il nous faut évacuer d’urgence des ressortissants japonais dans une zone proche du Japon», explique un diplomate japonais.
«Nous devons étudier aussi quelle serait notre coopération avec les forces américaines en cas de situation d’urgence dans le cadre du traité de sécurité nippo-américain», ajoute ce diplomate qui veut rester anonyme.
En août 1996, le secrétaire général du gouvernement Seiroku Kajiyama avait publiquement parlé du «scénario épouvantable» d’une crise dans la péninsule coréenne. «Un grand nombre de réfugiés pourraient venir» avait-il dit, évoquant même la possibilité de «combats de rue» au Japon entre organisations favorables à la Corée du Nord et du Sud.
Devant la colère suscitée par ces propos à Séoul, il s’était plus tard excusé pour ses remarques «inappropriées».
M. Kazuhiro Araki, expert de l’Institut de la Corée moderne, un organisme privé, est formel: mis à part une crise en Chine ou un conflit hypothétique entre la Chine et Taiwan, le seul scénario de crise véritablement crédible en Asie de l’Est est un effondrement de la Corée du Nord, accompagné ou non d’une attaque du Nord contre le Sud.

L’afflux de
«boat people»

La chute du régime néo-stalinien à Pyongyang est proche, quelques années tout au plus, et elle pourrait provoquer l’arrivée de jusqu’à 300.000 «boat people» au Japon, l’archipel étant distant de 350 km à peine des côtes nord-coréennes les plus proches, estime M. Araki.
Parmi ces «boat people» potentiels il y a quelque 93.000 Coréens résidents au Japon qui sont allés en Corée du Nord dans les années cinquante et soixante à l’appel du «grand dirigeant» Kim II-Sung et qui pourraient être tentés de revenir avec leurs conjoints et leurs enfants.
Devant un tel afflux de réfugiés, il faudrait que le Japon puisse rapidement procurer des logements temporaires, de la nourriture et des soins médicaux, explique M. Araki.
Pour M.. Hideshi Takesada, expert à l’Institut national des études de défense, le chiffre de 300.000 réfugiés au Japon est largement exagéré car les candidats au départ par la mer n’auraient pas assez de bateaux. La plupart des réfugiés de Corée du Nord, jusqu’à un million, iraient plutôt à pied vers la Chine voisine, dit-il.
D’autre part, la disparition du régime nord-coréen n’est pas imminente. «Je pense que la Corée du Nord va survivre plus de cinq ans», affirme M. Takesada. «Nous avons besoin de nous préparer au problème des réfugiés et de l’évacuation de citoyens japonais, mais il s’agit plutôt d’une étude sur le long terme», ajoute-t-il.
Bien que les officiels japonais refusent d’évoquer publiquement le lien avec les difficultés de la Corée du Nord, celles-ci sont bien un des facteurs à l’origine du réexamen en cours des règles régissant la coopération militaire entre le Japon et les Etats-Unis.
Cette étude, commencée lors de la visite du président Bill Clinton à Tokyo en avril 1996, doit déboucher sur des mesures concrètes à l’automne prochain pour faire face «à des situations qui peuvent survenir dans des zones autour du Japon».
TOKYO, 24 Janvier (AFP). — Les avis divergent au Japon sur la date de l’effondrement de la Corée du Nord, mais celui-ci paraissant désormais inéluctable, le Japon a entamé depuis l’an dernier une réflexion pour se préparer à cette échéance redoutée, soulignent des experts du dossier.Lorsqu’ils sont interrogés sur la question, les responsables du gouvernement japonais...