La tempête ne soufflera plus à Tele Liban

Fin d’une série-culte: le dernier épisode (le 176e!) de «la tempête souffle deux fois» a été projeté mercredi soir, alors qu’une vraie tempête éclatait au dehors. Ce feuilleton avait démarré sur Télé Liban en mars 1994. Une saga qui, avec des hauts et des bas, a rarement laissé les spectateurs indifférents.
Alors que les lettres du mot fin s’inscrivaient sur la scène finale de Nader se réconciliant avec sa femme Jamal, nombreux ont été ceux qui ont ressenti un pincement au cœur. Voir se terminer une histoire qui tient le public en haleine depuis tant de temps c’est triste… La voir s’achever sur une note aussi mièvre, c’est navrant. Les fabricants de cette série nous avaient habitués à un style plus réaliste, souvent percutant dans sa dénonciation de la société et de ses travers.

Réflexion sur la société et sa dure réalité

Petit flash-back. Dans la «Assifa», rien n’allait jamais bien. Se voulant un concentré de la réalité, ce feuilleton n’hésitait pas à aborder des thèmes tels que l’adultère, la drogue, la mafia, la corruption… Dans un style qui mariait bien critique et moralisation, il donnait beaucoup à réfléchir sur la société libanaise.
Voilà que pour le dernier épisode, tous les «méchants» se retrouvent en prison, leurs manigances déjouées, leurs mauvaises actions punies. Avec des scènes de dénonciation tragi-comiques. On avait l’impression d’assister à une caricature des séries américaines où tout fini forcément bien…
Quant aux «gentils», ou à ceux qui se sont repentis, ils ont eu droit au paradis… ou presque. Avec à la clé, mariages et remariages... Nous sommes passés à un doigt de la bague au susdit, avec la cérémonie et le folklore de circonstance!
A ce «happy ending», n’ont échappé ni personnages ni spectateurs. Avec de bons sentiments, dit l’adage, on ne fait pas de bonne littérature. Pas de tempête électrisante non plus...
Mais baste, si ça finit bien, c’est bien fini...

Aline GEMAYEL