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Liban - Éclairage

Nasrallah lance des messages à la nouvelle administration américaine

Le secrétaire général du Hezbollah a pris jeudi tout le monde de court. Profitant d'une « journée de la liberté », censée célébrer la libération des otages libanais en Israël le 29 janvier 2004, mais qui n'avait jamais été annoncée officiellement, il a affirmé que le dossier des détenus libanais en Israël n'est pas clos, montrant ainsi qu'il existe encore de nombreux points de conflits à régler avec Israël. Selon les sources proches de la formation, il a surtout voulu adresser un message à la nouvelle administration américaine, et en particulier à l'émissaire du président Obama George Mitchell.
Sayyed Nasrallah a aussi réitéré ses attaques contre l'Égypte et a affirmé que l'agression contre Gaza se poursuit. En clair, il s'agirait de dire à la nouvelle administration : on ne peut pas tourner aussi vite la page des 22 jours de bombardements et revenir à un règlement préétabli, selon les conditions israéliennes. Le conflit israélo-palestinien ne se résume pas à une question de contrôle du trafic d'armes à la frontière avec l'Égypte, tout comme le conflit libano-israélien ne se limite pas, à ses yeux, aux fermes de Chebaa. Il y a bien d'autres points en suspens, dont le dossier des détenus ou de leurs dépouilles. Pour Hassan Nasrallah, on ne peut pas faire comme si la résistance du Hamas qui a tenu bon face à l'une des plus terribles agressions n'avait pas existé. Et toute tentative de compromis devrait tenir compte de ces nouvelles réalités. Selon les sources proches du Hezbollah, il s'agirait donc de montrer à Mitchell le conflit israélo-arabe dans toute sa complexité puisque, selon le président Obama lui-même, il a été envoyé dans la région pour s'informer, avant de présenter des propositions de solution. Si George Mitchell est plutôt bien perçu dans les milieux palestiniens - il avait rédigé en 2002 un rapport dénonçant la multiplication des colonies israéliennes -, le Hamas, le Hezbollah et leurs alliés ne cachent pas de leur côté une certaine appréhension à l'égard de la nouvelle administration américaine et de ses projets pour la région.
Les sources proches du Hezbollah précisent ainsi que si la dernière offensive israélienne à Gaza a abouti à une victoire incontestable du Hamas, la défaite d'Israël n'est quand même pas radicale et éclatante. C'est pourquoi il faudrait très vite tenter de couper court à toute tentative de détourner cette semi-défaite et de la transformer en victoire politique pour Israël. Pour cela, il est, d'une part, important de soulever de nouveaux dossiers conflictuels et surtout de maintenir la pression sur les régimes arabes enclins à favoriser un compromis peu avantageux pour le camp dit de la résistance.
Les sources proches du Hezbollah déclarent ainsi que la division libanaise entre 14 et 8 Mars s'est étendue aux Arabes, et entre eux, le fossé est aussi profond, sinon plus, qu'entre les protagonistes libanais. Elles rappellent à cet égard que la fameuse réconciliation entre le roi Abdallah d'Arabie et le président syrien Bachar el-Assad est restée limitée aux deux hommes et l'équipe du roi n'a pas suivi, puisqu'elle a menacé de se retirer si le communiqué final du sommet arabe du Koweït n'adoptait pas son point de vue. De même, Bachar el-Assad n'a pas adressé la parole au président égyptien Hosni Moubarak en dépit de la photo prise où on les voit tous ensemble. C'est dire que le conflit demeure entier, et la suite des événements dépendra largement des contacts bilatéraux au cours des prochaines semaines et avant le sommet de Doha à la fin du mois de mars. D'ailleurs, les sources proches du Hezbollah voient dans les derniers propos du chef du Courant du futur Saad Hariri la preuve que la réconciliation avec la Syrie n'est pas encore devenue une réalité, en raison notamment de divergences au sein de l'équipe régnante saoudienne.  
Entre les Arabes, le bras de fer se poursuit, mais « le camp de la résistance » bénéficie désormais de l'appui de deux puissances régionales, l'Iran bien sûr, mais aussi la Turquie. Pour l'instant, l'enjeu de la bataille est d'attirer de son côté la nouvelle administration américaine et de l'empêcher de soumettre un plan de solution qui ne tienne pas compte des nouvelles réalités sur le terrain ni surtout des exigences du « camp de la résistance », en attendant l'issue des élections israéliennes et iraniennes.
Au Liban, comme chez les Palestiniens, cela se traduit par un durcissement des positions internes des deux camps : le Hamas ne veut pas de Mahmoud Abbas et exige la formation d'un gouvernement d'union nationale, et, au Liban, la tendance vers une bataille électorale décisive se précise, alors que les chances du bloc centriste semblent plus réduites.
Le secrétaire général du Hezbollah a pris jeudi tout le monde de court. Profitant d'une « journée de la liberté », censée célébrer la libération des otages libanais en Israël le 29 janvier 2004, mais qui n'avait jamais été annoncée officiellement, il a affirmé que le dossier des...
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