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Diaspora

Dîner débat à Beyrouth sur les Phéniciens et la « Fondation Tyr »

Le dernier dîner débat de RJLiban s’est tenu à Beyrouth le 25 janvier en présence d’une quarantaine de personnes, dont un ami français du Liban qui a tenu à souligner son attachement au pays du Cèdre : « Chers amis libanais, il faut garder espoir et aborder les événements actuels avec un flegme anglais, cette maîtrise de soi-même qui seule permettra de sortir du cycle de violence actuel, dont le but est de décourager les Libanais, de leur faire perdre leur cohésion et même de les amener à quitter le pays… La nature a horreur du vide : dans un pays aussi beau que ce pays, où les gens sont aussi gentils, où les femmes sont aussi féminines, où l’environnement, même s’il est parfois abîmé, est aussi charmeur, où la population fait corps avec son environnement, je vous supplie de faire des enfants, de bons petits Libanais fiers de leur culture véritable, et de les élever dans ce merveilleux pays. »
Naji Farah, membre fondateur de RJLiban, a tenu à préciser que le dîner avait était maintenu malgré les circonstances tragiques qui ne doivent pas entraver le rythme de vie des Libanais appelés à résister sur place. Il a remercié le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, M. Nagib Aoun, et son épouse, pour leur présence, ainsi que Mme Maha Chalabi, soulignant que la collaboration actuelle de l’association RJLiban avec L’Orient-Le Jour et l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr est un signe d’ouverture que toutes les institutions et associations œuvrant pour le Liban doivent adopter, pour faire face au nouveau cycle de violence que le Liban connaît depuis 2004. « Le Liban pour lequel nous luttons, le Liban démocratique, pluriculturel, au-delà des susceptibilités communautaires et politiques, est en train de se désagréger devant nos yeux, a déclaré M. Farah. Pire encore, il n’intéresse plus personne. Sauf nous, à savoir les Libanais, les descendants de Libanais dans les pays de l’émigration et bien sûr les amis du Liban, et notamment les amis français du Liban. Mais nous sommes très nombreux. »
M. Farah a poursuivi, évoquant la diffusion de l’information culturelle et touristique dès la création de l’association RJLiban et l’importance de sa stratégie en communication. « Notre journal d’informations fonctionne depuis 20 ans, a-t-il indiqué. En effet, le Liban a été le second pays au monde en ligne, sur le Network, après la France, grâce à Minitel Liban sur 3614 puis 3615 RJLiban, élaboré avec Habib Maaz en 1988 à partir d’un studio à Paris. Et bien avant l’Internet, nous échangions ainsi des messages en direct avec des Libanais du Togo ou de Guadeloupe. Notre journal s’est par la suite développé sur Internet, à partir de 1997, et nous avons depuis mai dernier un service, unique pour le Liban, d’informations en sept langues : français, anglais, espagnol, portugais, italien, allemand et arabe. » M. Farah a ensuite annoncé que « la carte des Amis du Liban élaborée depuis un an, va être diffusée très bientôt sur Internet, en 45 langues, sur www.rjliban.com . Elle permettra en premier lieu une parution individuelle, avec une description professionnelle, par ville de résidence et ville d’origine, dans l’annuaire des Amis du Liban que les membres pourront consulter sur Internet dans les sept langues officielles. » 

Le développement de la « Fondation Tyr »
Maha Chalabi a ensuite évoqué la question de la ville de Tyr, pour laquelle la dernière grande campagne de l’Unesco a été lancée, afin de sauvegarder le patrimoine de ce site historique. Rappelant les difficultés à mettre en application ce programme sur place, elle a évoqué le dernier symposium sur Tyr réalisé début novembre à Paris, alors que s’ouvrait l’exposition à l’Institut du monde arabe sur « Les Phéniciens, de Tyr à Carthage ». « Le dîner de gala qui a clôturé ce symposium a permis, grâce à la collecte de fonds réalisée, de combler toutes les dépenses en gardant une somme importante pour constituer la “Fondation Tyr”, a-t-elle ajouté. Cette Fondation, basée à Genève, aura pour but de soutenir la campagne internationale pour Tyr. Parmi ses projets, figure la création d’un Musée et d’un institut d’histoire et d’archéologie à Tyr, ainsi que d’un centre pour le développement de l’artisanat dans ses diverses disciplines. »
Mme Chalabi a rappelé que plus de 300 villes ont été fondées par les Phéniciens autour de la Méditerranée, sur l’océan Atlantique et même sur la mer Baltique, au nord de l’Europe, et peut-être même jusqu’en Amérique du Sud. « Nous voulons mettre en valeur ce que les Phéniciens ont donné, et constituer aussi une Ligue des villes phéniciennes et puniques, a-t-elle dit. Nous réfléchissons à long terme, et croyons non seulement au Liban du passé et du présent, mais aussi à celui du futur. »

L’épopée de l’émigration libanaise
Auteur de nombreux ouvrages sur la Phénicie et le Liban, frère Ildefonse Sarkis, qui fait partie du comité libanais de l’Association pour la sauvegarde de Tyr, a rendu hommage à Mme Maha Chalabi qui « rebâtit Tyr et son passé glorieux que nous ignorions tous, après qu’Élissa ait bâti Carthage ». « Les élèves libanais ont besoin de connaître le Liban et son passé, a-t-il dit. Je défie aucun pays au monde d’avoir donné à la civilisation autant que ce petit Liban qu’on peut difficilement marquer sur une mappemonde. » Il a ajouté que le miracle grec est reconnu dans toutes les encyclopédies, mais c’est du Liban que tout est parti : les mathématiques, les sciences, la philosophie, la musique ! « Je n’invente rien, je me réfère à des historiens qui datent d’il y a deux mille ans, a insisté le frère Sarkis. Thalès et Pythagore sont des libanais de Tyr, des habitants de ce petit Liban qui s’ignore. On doit à la Grèce d’avoir conservé les documents sur ces nombreux personnages, dont ceux également de la mythologie : Bacchus qui est un descendant de Cadmos, Phèdre, sœur d’Ariane et toutes deux filles d’Europe, Œdipe, Dédale et bien d’autres. »
« Quant aux Libanais d’aujourd’hui, a-t-il conclu, ils perpétuent l’œuvre de leurs anciens avec de nouvelles inventions et découvertes, depuis la science et la médecine, jusqu’au monde spatial : plus de 500 Libanais travaillent à la NASA et trois grands chercheurs sont des Libanais, dont deux anciens élèves de l’École des frères, Georges Hélou et Riad Choueiri. Il faut apprendre cela non seulement à nos élèves, mais aux “grands” politiciens de ce pays. »

Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’association RJLiban.
E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com
Le dernier dîner débat de RJLiban s’est tenu à Beyrouth le 25 janvier en présence d’une quarantaine de personnes, dont un ami français du Liban qui a tenu à souligner son attachement au pays du Cèdre : « Chers amis libanais, il faut garder espoir et aborder les événements actuels avec un flegme...