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Diaspora

Une renaissance dispersée, mais puisant son essence dans tous les continents

« Arz Lebnaan », le magazine des amis du Liban à Tahiti
Ce ne sont certes pas les quelques mois de répit sécuritaire actuels que connaît le Liban ni les tergiversations des responsables locaux et étrangers empoisonnant le quotidien des Libanais qui s’y intéressent qui permettent à notre pays et à ses fils de poursuivre la tête haute leur chemin et leur mission pacifiques. L’essence de la Renaissance libanaise est en effet dispersée à travers le monde, et nos recherches permettent de confirmer aujourd’hui la passion et la fidélité que vouent au Liban ses émigrés et leurs amis. Ils produisent ainsi inlassablement un travail de fond ancrant profondément les racines libanaises dans tous les continents, vibrant au diapason des événements au Liban tout en dépassant les clivages que l’on tente de nous imposer depuis des décennies. Malgré l’absence notable de touristes étrangers, le flux des Libanais et de leurs descendants rentrant au pays continue ainsi de s’amplifier. Peuvent en témoigner les équipages des vols internationaux, empêchés par leurs gouvernements de passer la nuit à Beyrouth pour des « raisons sécuritaires », une situation qu’ils jugent quelque peu absurde alors que les avions sont pleins.
Rendons-nous aujourd’hui en Polynésie française et plus particulièrement à Tahiti, où des dizaines d’enfants, dont plusieurs avaient illustré depuis plusieurs années les couvertures de la revue Arz Lebnaan (Cèdres du Liban) paraissant dans ce pays, ont participé avec leurs parents à des manifestations de solidarité avec la mère patrie lors de l’offensive israélienne de l’été 2006. L’initiative revenait au président de l’association des amis du Liban à Tahiti, Joseph Maroun, réunissant ses membres dans un restaurant de Punuaauia, pour collecter des médicaments et des fonds afin de venir en aide aux enfants du Liban, premières victimes du conflit. Cette vague de générosité n’aurait pu se dérouler sans l’action continue de l’association libano-tahitienne axée sur la publication annuelle d’Arz Lebnaan, revue en français qui porte haut les principes défendus par l’association. Plusieurs écrivains, éditeurs, journalistes et universitaires du Fenua participent à la rédaction de ce magazine de 40 pages, rendant la réflexion plus riche et plus constructive. Parmi les sujets déjà traités, figurent l’environnement, les enfants, le tourisme, la francophonie, l’art et la culture. Le dixième numéro, paru en 2007, a été consacré à la démocratie, donnant la parole au président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, et au président de l’Assemblée de Polynésie, Édouard Fritch, avec un texte sur Khalil Gibran et des articles de Dominique Morvan, Amin Maalouf, Yves Haupert, Sémir al-Wardi, Louis Bresson, Sylvie André, Thierry Durigneux, Simon Abi-Saab, Pia Avvenenti-Hiro, Pierre Audi et Bab Calza.
La couverture d’Arz Lebnaan est régulièrement réalisée par des artistes polynésiens, comme le plasticien Jean-Charles Hyvert, et sa sortie accompagnée d’un cocktail de présentation. Arz Lebnaan est tiré à 2 500 exemplaires distribués dans tous les services et administrations de l’État et du pays. Ce magazine, disponible gratuitement dans toutes les librairies de Tahiti, est également envoyé dans les établissements scolaires de la Polynésie française. Le contenu du prochain numéro, qui portera sur l’identité, sera dévoilé fin mai au cours d’une grande conférence de presse réunissant personnalités et journalistes dans le prestigieux hôtel Tahiti Beachcomber International. Nous laisserons le mot de la fin au président Joseph Maroun qui, dans l’avant-propos de l’édition 2007 d’Arz Lebnaan, s’exprimait en ces termes émouvants :
« Plus que jamais, l’association Les amis du Liban-Tahiti, créée en 1991 pour encourager l’amitié et la compréhension des hommes et des sensibilités, a toute sa raison d’être. Plus que jamais nous défendons la francophonie, la promotion des échanges culturels entre nos deux pays et surtout la défense et le respect des diversités, c’est-à-dire les valeurs universelles de respect, de solidarité et de fraternité. Car en fait, la Polynésie française, le Liban et leurs peuples respectifs sont les enfants de deux nations certes lointaines et pourtant si proches, marquées par leur diversité, amoureuses de la démocratie, deux terres qui partagent une même soif d’avenir bâtie sur les bases de la liberté. Le bonheur des enfants de la terre devrait être le but recherché. Et il semble, quand la violence des hommes se déchaîne, bien illusoire de croire que la démocratie naît du combat contre l’illettrisme, de l’exclusion et de la misère. Mais nous croyons, nous, en l’homme. Œuvrer pour la paix dans le monde et pour le dialogue des cultures, sauver les libertés, redonner les vraies dimensions à la démocratie dans le monde. Lutter contre toutes les formes d’extrémisme, de haine et de racisme : voici nos engagements, que nous renouvellerons jusqu’au bout de notre chemin. Je veux croire en l’humanité. Je veux croire en la vérité. Je veux croire en la justice. Je voudrais partager une pensée, un instant d’émotion pour ma ville Beyrouth, capitale lumière, qui symbolise aujourd’hui, plus que jamais, le courage et la liberté.»
Ce ne sont certes pas les quelques mois de répit sécuritaire actuels que connaît le Liban ni les tergiversations des responsables locaux et étrangers empoisonnant le quotidien des Libanais qui s’y intéressent qui permettent à notre pays et à ses fils de poursuivre la tête haute leur chemin et leur mission pacifiques....