
La frappe israélienne ayant visé la vallée entre Beslaya et Kfar Melki, au Liban-Sud, le 6 juillet 2025. Photo obtenue par Mountasser Abdallah
L'armée israélienne a mené dimanche soir une série de frappes israéliennes sur le Liban-Sud et la Békaa, selon nos correspondants locaux Mountasser Abdallah et Sarah Abdallah dans un objectif clair de faire monter la pression sur le Liban à la veille d'une visite, considérée comme cruciale pour l'avenir du cessez-le-feu, de l'émissaire américain Thomas Barrack. D’autres incidents, dont des incursions, ont eu lieu pendant la nuit , selon notre correspondant au Liban-Sud.
Dans le Sud, la majorité de ces frappes ont visé des vallées et collines situées au nord du Litani, alors que la pression s'accentue sur le Hezbollah pour qu'il remette ses armes sur tout le territoire libanais, et pas seulement au sud du fleuve, comme il l'a fait jusqu'à présent. Le parti chiite estime que l'accord de cessez-le-feu conclu fin novembre 2024 après 13 mois de guerre avec Israël prévoit uniquement la remise de son arsenal à l'Etat au sud du Litani, soit dans la bande de territoire longeant la frontière, tandis que la communauté internationale et la plupart de ses détracteurs sur la scène politique libanaise exigent un désarmement total.
Selon le ministère de la Santé et notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah, le bilan de ces frappes s’élève à dix blessés, dont une fillette qui a dû être admise en soins intensifs.
C'est dans ce cadre que Thomas Barrack, émissaire américain, ambassadeur en Turquie d'origine libanaise et envoyé spécial en Syrie, doit venir à Beyrouth lundi pour s'entretenir avec les autorités de leur réponse à la proposition faite par Washington concernant le Liban. Cette proposition exige notamment le désarmement du Hezbollah – et de toutes les factions libanaises et non libanaises – avant le mois de novembre, sur tout le territoire libanais. Le Liban devrait fournir un mécanisme exécutif détaillé pour mettre en œuvre du monopole de l’État sur les armes.
À la veille de la visite de Barrack, le chef du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé que son parti était aussi bien prêt pour la paix que pour la confrontation, mais qu'il n'entendait pas « capituler » face aux pressions israéliennes.
De l'autre côté du spectre politique, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué le fait que le gouvernement n'a pas agi sur la proposition de M. Barrack mais se contente selon lui d'attendre la réaction du Hezbollah. Le Premier ministre, Nawaf Salam, a quant à lui insisté sur l'importance du monopole des armes aux mains de l'Etat et du respect de la souveraineté libanaise pour assurer la sécurité et la stabilité du pays.
Liban-Sud et Békaa
Les frappes israéliennes de dimanche soir ont eu lieu après une journée de calme dimanche. Peu après 21h toutefois, des avions de chasse ont frappé la région de Boudaï, dans la Békaa, ciblée à plusieurs reprises, ainsi que les hauteurs de Janta, dans l'Anti-Liban.
Dans le Sud, des bombardements aériens ont ciblé l'Iklim el-Touffah, entre Beslaya (caza de Jezzine) et Kfar Melki (Saïda), une zone située entre Aïn Cana, Houmine et Sarba, dans le caza de Tyr, la zone dite de Bassatine sur les berges de la rivière Arzi, dans le caza de Saïda, et la périphérie de Bourj Rahhal dans le caza de Tyr.
Deux secouristes ont en outre été blessés au Liban-Sud lorsque leur ambulance s'est renversée en se rendant vers le site d'une frappe.
Commentant ces raids, l'armée israélienne a affirmé avoir lancé des frappes contre « des sites militaires et des infrastructures de stockage et de production d'armes stratégiques » du Hezbollah, « ainsi qu'un site de lancement de roquettes », selon un message sur X du porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee.
En plus de ces frappes, l'armée israélienne a mené deux incursions dans le territoire libanais. Après minuit, plusieurs bulldozers israéliens, accompagnés de chars Merkava, ont pénétré de plus de 200 mètres dans la localité de Kfarkila, atteignant la route principale à proximité de la zone dite de la « Porte de Fatima ». Ils ont procédé à des travaux de terrassement et à l’ouverture d’un chemin de terre, alors que l’armée libanaise était déployée sur place. Les engins israéliens ont ensuite poursuivi leur progression jusqu’à 500 mètres de profondeur, au-delà de la station Shellhoub, où ils ont rasé des maisons déjà détruites à l’intérieur du village. Toujours après minuit, une unité israélienne a également progressé depuis la zone de Khallé Warda jusqu’aux abords de la municipalité de Aïta el-Chaab, dans le caza de Bint Jbeil.
Cette escalade a eu lieu alors que la journée de samedi avait déjà été rythmée par une série de frappes de drone ciblées, qui ont fait un mort et au moins cinq blessés.
Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne continue de frapper quotidiennement le Liban-Sud. Les bombardements et tirs israéliens depuis le 27 novembre 2024 ont fait plus de 250 morts, selon des chiffres compilés par l'ONU.
Notre pays continue de brûler et les fossoyeurs continuent d’exiger et d’imposer en utilisant des menaces qui n’ont pas l’air de beaucoup impressionner l’armée israélienne. Alors il y a en qui menacent et obtiennent le blocage de la situation on ne peut plus désastreuse et les autres qui passent à l’acte et détruisent tout au passage sans que cela n’effraie nos dirigeants qui n’ont peur que des épouvantails qui ont réussi à usurper notre pays avec des index levés et des menaces fantoches. Comment le nouveau pouvoir peut les prendre aux sérieux? Va t-il enfin se réveiller et agir?
14 h 54, le 07 juillet 2025