Rechercher
Rechercher

Politique - Liban

Salam : Pas de stabilité sans retrait israélien et monopole des armes aux mains de l'État

En tournée dans la Békaa, le Premier ministre libanais a appelé à un développement « équilibré » entre les régions, sans lequel il ne peut y avoir de relance économique.

Salam : Pas de stabilité sans retrait israélien et monopole des armes aux mains de l'État

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam (g.), et le député Yassine Yassine, à Ghazzé, dans la Békaa-Ouest, le 6 juillet 2025. Photo obtenue par notre correspondante Sarah Abdallah

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a effectué dimanche une tournée dans la Békaa, marquée par plusieurs visites auprès de responsables locaux et députés, au cours de laquelle il a une nouvelle fois affirmé que la stabilité du Liban, malgré les réformes en cours, ne peut être atteinte sans retrait de l'armée israélienne du Liban-Sud et monopole des armes aux mains de l'État. Lors de sa visite, il a également reconnu que la Békaa faisait partie des régions « marginalisées » des projets de développement, plaidant pour un meilleur équilibre de ces initiatives.

M. Salam a entamé sa visite dans les régions de la Békaa-Ouest, centrale et de Rachaya par une rencontre à la résidence du député Yassine Yassine, issu de la contestation, dans son village de Ghazzé, en présence du ministre de l'Économie, Amer Bsat, et de personnalités locales et religieuses.

Les réformes économiques en cours

S'exprimant à cette occasion, le président du Conseil a affirmé que malgré la courte durée de son mandat, à savoir jusqu'aux prochaines législatives théoriquement prévues en mai prochain, son gouvernement a lancé plusieurs réformes économiques attendues, notamment par la communauté internationale, pour débloquer des aides financières, parmi lesquelles la loi sur le déficit financier, et rappelé que la loi sur le secret bancaire avait été adoptée par le Parlement. Ce texte, approuvé en avril dernier, autorise les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations » sans fournir de raison particulière et s'applique de manière rétroactive pendant dix ans, soit depuis avant le début de la crise économique, alors que les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

« Il y a 20, 50 ou 60 ans, le secret bancaire était une bénédiction pour le Liban et cela lui permettait d'attirer des fonds. Aujourd’hui, il est devenu un fléau », a lancé Nawaf Salam. Il a en outre souligné que le projet de loi sur la restructuration du secteur bancaire est à l'étude par le législatif, tout comme la loi sur le déficit financier, qui permettra notamment « la restitution des dépôts », bloqués en banque depuis 2019. « Sans un secteur bancaire sain, il n’y aura pas d’investissements au Liban : l’argent n’arrive pas dans des valises, il passe par les banques », a-t-il ajouté.

La fin de la « marginalisation » de la Békaa

Le Premier ministre a encore prôné la fin de la « marginalisation » de la Békaa des plans de développement. « Cette réalité est malheureusement bien établie », a-t-il déploré, insistant sur l'importance d'un « développement équilibré » à travers toutes les régions. Selon lui, « la Békaa n'a pas obtenu tous ses droits et est aujourd'hui en droit de les obtenir », sachant que le Liban « ne pourra pas se relever si la relance économique ne repose pas sur un développement équilibré ». Ce plan de développement devrait être lancé dans un avenir proche, selon M. Salam, ancien président de la Cour internationale de justice, qui a évoqué un délai «d'un mois, deux mois, six mois, un an…»

Dans son discours, le député Yassine a souligné « l'espoir » porté par la visite de M. Salam en une renaissance de la Békaa. Il a évoqué, dans ce cadre, une série de revendications régionales concernant le secteur agricole et l'irrigation, l'économie et l'industrie locales, l'intérêt pour le tourisme rural et la réhabilitation des infrastructures publiques, qu'il s'agisse des routes, de la gestion de l'eau ou de l'approvisionnement en électricité. Le parlementaire a encore appelé à « trouver une solution à la crise » des migrants et réfugiés syriens en assurant leur retour sûr dans leur pays et au contrôle des postes frontaliers illégaux. Il a enfin encouragé le gouvernement à accélérer l'élaboration des lois sur les dossiers financier et bancaire.

Pas de stabilité sans respect de la souveraineté

M. Salam a également présidé la cérémonie de pose de la première pierre du Centre islamique dans la Békaa centrale, à Chtaura, en présence du mufti de la République Abdellatif Deriane. À cette occasion, il a déclaré que la région de la Békaa pourrait connaître « un véritable essor », à la condition que les projets prévus soient « planifiés en dehors des intérêts partisans ». Il a insisté sur le fait que « l’État ne peut exister sans souveraineté, laquelle suppose que la décision de guerre et de paix, ainsi que le port d’armes, relèvent uniquement de son ressort ». Réitérant que son gouvernement est actuellement occupé à mener des réformes administratives, financières et à renforcer l'indépendance du pouvoir judiciaire, il a toutefois souligné que ces mesures « ne suffiront pas sans stabilité, laquelle passe par un retrait israélien complet, le respect de la souveraineté libanaise, la fin de la prolifération des armes et l’édification de véritables filets de sécurité sociale ».

À Rachaya, le Premier ministre a été accueilli par le député Wael Abou Faour. Il a réaffirmé que « la reconstruction de l’État passe par l’application complète de l’accord de Taëf, notamment la décentralisation élargie et le développement équilibré », ajoutant : « Aucun État ne peut exister sans le monopole de la détention des armes. » La visite s’est conclue par une rencontre dans la résidence du député Bilal Hocheïmi à Taalabaya.

Cette tournée a eu lieu alors que le Liban doit répondre à une proposition américaine, élaborée par le secrétaire d'État Marco Rubio et remise à Beyrouth en juin dernier, qui prévoit des objectifs et un calendrier précis sur la manière de désarmer le Hezbollah et de redresser l'économie du Liban. 

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a effectué dimanche une tournée dans la Békaa, marquée par plusieurs visites auprès de responsables locaux et députés, au cours de laquelle il a une nouvelle fois affirmé que la stabilité du Liban, malgré les réformes en cours, ne peut être atteinte sans retrait de l'armée israélienne du Liban-Sud et monopole des armes aux mains de l'État. Lors de sa visite, il a également reconnu que la Békaa faisait partie des régions « marginalisées » des projets de développement, plaidant pour un meilleur équilibre de ces initiatives.M. Salam a entamé sa visite dans les régions de la Békaa-Ouest, centrale et de Rachaya par une rencontre à la résidence du député Yassine Yassine, issu de la contestation, dans son village de Ghazzé, en présence du ministre de...
commentaires (5)

On a compris depuis longtemps les phrases prononcées et nous peinons à voir les actions de cet état pour y parvenir. Ça n’est pas en répétant tous les jours qu’ils évitent de froisser les usurpateurs de peur, d’ aller savoir quoi, que notre pays retrouverait sa souveraineté et l’état son autorité. On attend des actes concrets au lieu des scénarios loins d’être compréhensibles pour les libanais impatients de voir un pouvoir qui ne tremble plus face à des usurpateurs, de surcroît vendus et battus sans aucune perspective de ressusciter ni se remettre sinon grâce à la lâcheté des nouveaux venus.

Sissi zayyat

14 h 48, le 07 juillet 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • On a compris depuis longtemps les phrases prononcées et nous peinons à voir les actions de cet état pour y parvenir. Ça n’est pas en répétant tous les jours qu’ils évitent de froisser les usurpateurs de peur, d’ aller savoir quoi, que notre pays retrouverait sa souveraineté et l’état son autorité. On attend des actes concrets au lieu des scénarios loins d’être compréhensibles pour les libanais impatients de voir un pouvoir qui ne tremble plus face à des usurpateurs, de surcroît vendus et battus sans aucune perspective de ressusciter ni se remettre sinon grâce à la lâcheté des nouveaux venus.

    Sissi zayyat

    14 h 48, le 07 juillet 2025

  • Il aurait du dire "pas de prospérité". Les voyous raqueteurs par les armes des autres libanais comprendront mieux.

    Moi

    12 h 12, le 07 juillet 2025

  • Ce n'est pas en nous saoulant et répétant son BLA BLA à longueur de semaines et de mois que cela va se faire. Bougez vous bon sang au lieu de nous baratiner des phrases creuses et vides de tout sens sur le terrain. En théorie : vous répétez le même refrain. En réalité? Vous attendez l'accord du hezbollah pour appliquer votre bla bla . Accord qui ne viendra JAMAIS si vous ne vous bougez pas ( cad l'armée libanaise qui doit faire appliquer cet accord que le hezbollah a négocié à l'époque).Cessez de baisser votre froc et de vous laisser guider par cette milice qui ne fonctionne que par la force.

    LE FRANCOPHONE

    11 h 59, le 07 juillet 2025

  • -SALAM, L,ACCORD SIGNE, -PAR LES TROIS MOUS-QUE-TERRES, -LES KASSEM ET PERCHE, -ET MIKO DES PARTERRES, -DIT QU,AU DESARMEMENT, -SUIT LA DISSOLUTION, -AVANT TOUT OFFICIEL, -PUIS RETRAIT D,ISRAEL. =PAS DE CHARRIOT NOUVEAU, -AU DEVANT DES CHEVAUX.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EN PERIL.

    08 h 52, le 07 juillet 2025

  • Bla Bla Bla..

    Emile

    19 h 04, le 06 juillet 2025

Retour en haut