
Le président libanais Joseph Aoun s'entretenant avec le chef des Forces libanaises Samir Geagea au palais de Baabda, le 24 juin 2025. Photo tirée du compte X de la présidence libanaise
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé mardi, à l’issue de sa rencontre avec le président de la République Joseph Aoun au palais de Baabda, que ce dernier « a toute la volonté et la détermination de faire émerger un véritable État au Liban » et que « des avancées significatives ont été réalisées en ce sens ».
Lors d’une conférence de presse, le leader chrétien a souligné que « pour qu’un État existe au Liban, il doit y avoir une seule armée, et les décisions de paix et de guerre doivent relever du gouvernement. C’est à l’État seul qu’il revient de trancher ».
« Il est temps qu’un véritable État voie le jour au Liban, c’est dans l’intérêt de tous les Libanais, avant même d’être une exigence extérieure », a souligné Samir Geagea.
ll a indiqué ne pas avoir perçu « le moindre signe de corruption au sein du mandat de Joseph Aoun » qui avait pris ses fonctions le 9 janvier 2025. Il a assuré par ailleurs être en communication permanente avec le chef de l’État et avoir discuté avec lui des « derniers développements » dans la région, notamment des « décisions à prendre au niveau interne ».
Le rétablissement du monopole de l'État sur les armes, qui passe par le désarmement des milices comme le Hezbollah et des camps palestiniens, fait partie des objectifs majeurs de la présidence de Joseph Aoun, élu en janvier dernier et du gouvernement formé dans la foulée par Nawaf Salam. Les FL, qui sont l'une des principales voix politiques opposées au Hezbollah, sont représentées au sein du cabinet après des années d'absence du gouvernement. Le leader chrétien a critiqué à plusieurs reprises le gouvernement pour la lenteur du processus, notamment au lendemain des dernières frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, début juin.
En avril dernier, Joseph Aoun avait pour sa part affirmé que la décision concernant le monopole des armes par l’État « a été prise » et que « sa mise en œuvre se fera par le dialogue, loin de toute forme de recours à la force ».
Dans la nuit de lundi à mardi, le président américain Donald Trump a annoncé une trêve destinée à mettre fin à la guerre opposant Téhéran à Tel-Aviv depuis le 13 juin. Alors que la scène politique redoutait une potentielle implication du Hezbollah, allié de Téhéran, dans ce conflit de douze jours, Samir Geagea a assuré qu’un "consensus total à 100 %" avait été atteint entre lui et le locataire de Baabda.
En réponse à une question, Samir Geagea a estimé qu’« il y avait une situation anormale dans la région, de la guerre au Yémen jusqu’au Liban, et cela ne pouvait pas durer ». « Je crois que nous parviendrons à un accord sérieux entre les États-Unis et l’Iran, fondé sur une vision conforme à nos intérêts suprêmes au Liban », a-t-il poursuivi.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Nawaf Salam s'est félicité depuis Doha, au Qatar, où il effectue un déplacement officiel, que le Liban ne se soit pas impliqué dans le conflit.
A quoi a t il vu ça ?
18 h 25, le 24 juin 2025