
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan. Photo ANI
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, politiquement proche du tandem chiite Amal-Hezbollah, a appelé dimanche dans un communiqué à un « partenariat fort avec l'Iran », quelques heures après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, qu'il a minimisées.
« Les États-Unis, malgré tout leur poids et leur arsenal, n’ont mené qu’une frappe démonstrative sur les installations nucléaires iraniennes, sans résultat stratégique, simplement pour acheter un semblant de prestige et empêcher une riposte iranienne massive » a estimé le cheikh, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Un haut responsable israélien a affirmé au journaliste d'Axios Barak Ravid dimanche qu' « il est trop tôt pour savoir exactement quels sont les résultats de la frappe américaine en Iran », ajoutant cependant qu'il est «certain (...) que le programme nucléaire iranien a été retardé de plusieurs années».
« Nous ne voulons pas être en dehors de l’Histoire »
Une semaine après avoir appelé les pays arabes et musulmans à se « solidariser massivement avec l'Iran » à la suite de l'offensive israélienne contre la République islamique, tout en soulignant alors que le Liban est « par nécessité, d'abord concerné par sa propre protection », Ahmad Kabalan s'est cette fois-ci directement adressé aux Libanais: «Où se tient le Liban face à cette légende nommée Iran, qui l’a sauvé des griffes de la pire occupation sioniste depuis 1982? Le moment est historique et nous ne voulons pas être en dehors de l’Histoire. Or il n’y a pas d’Histoire libre sans partenariat fort avec Téhéran » a-t-il jugé.
Le Hezbollah, parrainé par l'Iran et ennemi juré d'Israël, n'a pas mené d'attaque contre l’État hébreu en riposte aux frappes israéliennes quotidiennes sur l'Iran depuis la nuit du 12 au 13 juin. Le parti chiite, après des pressions des autorités libanaises, avait affirmé qu'il ne lancerait pas unilatéralement d'offensive contre le territoire israélien, mais son chef Naïm Kassem avait affirmé la semaine dernière qu'il était prêt à réagir « de la manière que le parti jugerait appropriée » et réaffirmé sa solidarité avec Téhéran. Le parti chiite avait ouvert seul en octobre 2023 un front de soutien au Hamas, suite à la riposte israélienne sanglante à l'attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre. La guerre de 13 mois qui s'en était ensuivie, avec deux mois d'escalade violente entre fin septembre et fin novembre 2024, a fait des dégâts considérables au Liban, tué plus de 4 000 personnes et lourdement affaibli le Hezbollah.
Le mufti Kabalan s'est en outre félicité des « missiles iraniens, qui nous ont rappelé que la patrie, c’est la souveraineté, l’honneur et une force qui protège, loin de l’asservissement des régimes de la région que Trump traite comme des esclaves », dressant une dichotomie entre deux blocs dans la région, l'un « allié États-Unis, en proie aux symptômes d’une sénilité mortelle, et un allié de Téhéran, qui écrit l’Histoire de cette région avec ses missiles souverains lourds, sans l’aide d’aucune autre force sur cette planète ».
Plus tôt, le député du Hezbollah Hussein Jechi avait prononcé également une diatribe contre les États-Unis, estimant que leurs frappes sur les installations nucléaires étaient une « agression contre tout le monde islamique et tous ceux qui restent libres par leur refus de l’hégémonie américaine ».
Le mufti jaafarite a en outre prédit une « reconfiguration politique de la région, après cette guerre (...) clairement favorable à Téhéran ». « Toute négociation future verra inévitablement l’Américain s’échiner à obtenir quelques maigres garanties pour Tel-Aviv, qui vit désormais sous les décombres des lourds missiles iraniens » a-t-il ajouté.
Samedi, le vice-président du Conseil supérieur chiite (CSC) à Beyrouth, le vice-président, le cheikh Ali el-Khatib, a lui aussi prédit une « victoire de l'Iran », lors d'un rassemblement religieux sur la route de l’aéroport, rapporte l'ANI. «L’Iran est le vrai soutien des Arabes et des musulmans face à l’agression occidentale» a-t-il affirmé, ajoutant que « nous (Libanais) sommes unis avec l’Iran dans cette guerre », la République islamique n'ayant « jamais lâché (le Liban) face à Israël depuis sa révolution » en 1979.
Il fait appel à qui et pourquoi? Qu’il aille en Iran pour leur prêter main forte s’il est aussi convaincu de les sauver et aussi fort pour arrêter les américains et les israéliens, ou de les vaincre sans plus attendre. Qu’il arrête surtout de dire des âneries alors qu’il pense le contraire de ce qu’il prêche. Comment ces gens osent ils encore parler après la raclée qu’ils ont reçu?
14 h 27, le 23 juin 2025