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Économie - Conjoncture

La Banque mondiale prévoit une croissance de 4,7 % du PIB du Liban en 2025

Ces estimations ne prennent pas en compte les retombées potentielles de la guerre entre l’Iran et Israël.

La Banque mondiale prévoit une croissance de 4,7 % du PIB du Liban en 2025

La route qui longe la corniche de Beyrouth. Mercredi 15 janvier 2024. Photo Mohammad Yassine

L’élection d’un nouveau président de la République et la formation d’un gouvernement au Liban « sont une opportunité cruciale pour s’attaquer aux crises prolongées et multidimensionnelles du pays grâce à un plan global de sortie de crise », estime la Banque mondiale (BM) dans son dernier Lebanon Economic Monitor, intitulé « Inverser la tendance ? »

Le rapport prévoit une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4,7 % en 2025, « soutenue par les progrès attendus en matière de réformes, la reprise du tourisme et de la consommation, ainsi que des entrées de capitaux limitées », entre autres facteurs. Il met cependant en garde contre le fait que les perspectives économiques pour 2025 restent marquées par « une stabilisation fragile du contexte politique et sécuritaire ». Le rapport ne prend également pas en compte les développements géopolitiques récents, notamment la guerre entre Israël et l’Iran, qui échangent des tirs massifs depuis le 13 juin, ni les possibles retombées économiques de ce conflit sur le Liban.

En ce qui concerne les chiffres de croissance pour 2024, l’institution internationale a révisé à la baisse ses estimations, passant d’une récession de 5,1 % à 7,1 %, ce qui porte ainsi la contraction totale du PIB depuis le début de la crise de 2019 à « près de 40 % ».

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La guerre d’un an entre Israël et le Hezbollah et ses conséquences ont « exacerbé la pauvreté et la vulnérabilité au Liban. L’agriculture, le commerce et le tourisme — des secteurs représentant 77 % des pertes économiques — sont des sources de revenus clés pour les travailleurs à faible revenu et ceux de l’économie informelle, désormais en péril », avertit le rapport.

L’inflation pourrait continuer à ralentir

Dans un contexte de dollarisation étendue de l’économie, le rapport estime que l’inflation pourrait baisser à 15,2 %, «en supposant une stabilité continue du taux de change». Après des années de chute libre, la livre libanaise s’est stabilisée autour de 89 500 LL pour un dollar depuis fin 2023.

« Malgré le conflit et un important déficit du compte courant, le taux de change nominal est resté stable, tandis que la Banque du Liban (BDL) a accumulé des réserves en devises étrangères », note la Banque mondiale. Les réserves de la BDL ont augmenté de 447 millions de dollars en 2024 pour atteindre 10,1 milliards de dollars (réserves en or exclues).

Le rapport indique également qu’un excédent budgétaire de 0,5 % du PIB est prévu pour 2024, « en raison de recettes plus élevées que prévu et de dépenses maîtrisées ». Les recettes ont atteint 3 964 milliards de dollars en 2024 (15,3 % du PIB).

« Les flux réguliers de transferts de fonds ont été essentiels pour répondre aux besoins de financement extérieur du Liban en 2024 », observe également le rapport, précisant que les entrées nettes ont représenté 18,7 % du PIB.

Il souligne par ailleurs que le secteur bancaire reste « fragilisé », tout en reconnaissant les efforts récents pour lever le secret bancaire et la validation par le gouvernement libanais d’un projet de loi sur la résolution des banques.

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Impact de l’incertitude croissante sur le commerce mondial

Le rapport met également en lumière les conséquences de la tourmente mondiale liée à la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump, en identifiant ses effets directs et indirects sur le Liban.

S’il estime que les impacts directs « seront probablement limités en 2025 », des effets indirects pourraient toutefois émerger via «des retombées globales, telles qu’une demande extérieure plus faible ou une baisse des investissements». Une diminution des prix des matières premières, notamment du pétrole, « pourrait toutefois améliorer la balance des paiements et réduire les coûts de production, étant donné que le Liban est un importateur net de pétrole ».

Ces prévisions ne prennent toutefois pas en compte les hausses récentes des prix du pétrole dans le contexte de la guerre entre l’Iran et Israël, avec un baril de Brent (référence européenne) atteignant 78,22 dollars le 19 juin en fin de journée, contre 69 dollars le 12 juin, veille de l’escalade des violences entre les deux pays.

La reconstruction post-conflit reste entravée par la crise économique au Liban et le manque de financements extérieurs (ces derniers restant conditionnés à la mise en œuvre de réformes structurelles), souligne le rapport.

La Banque mondiale avait précédemment estimé à 6,8 milliards de dollars les dommages physiques liés à la guerre entre Israël et Hezbollah, « le logement étant le secteur le plus touché, avec des pertes estimées à 4,6 milliards de dollars ». Les pertes économiques, sous forme de baisse de productivité, de revenus non perçus et de coûts d’exploitation, sont estimées à 7,2 milliards de dollars, tandis que les besoins en reconstruction et redressement sont chiffrés à 11 milliards de dollars.

Cependant, le rapport souligne que les flux d’investissement dans le secteur de la construction, «s’ils se concrétisent», pourraient fortement stimuler l’activité économique, « en créant des emplois, en augmentant la consommation, en renforçant la productivité et en dynamisant les chaînes d’approvisionnement ».

L’élection d’un nouveau président de la République et la formation d’un gouvernement au Liban « sont une opportunité cruciale pour s’attaquer aux crises prolongées et multidimensionnelles du pays grâce à un plan global de sortie de crise », estime la Banque mondiale (BM) dans son dernier Lebanon Economic Monitor, intitulé « Inverser la tendance ? »Le rapport prévoit une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4,7 % en 2025, « soutenue par les progrès attendus en matière de réformes, la reprise du tourisme et de la consommation, ainsi que des entrées de capitaux limitées », entre autres facteurs. Il met cependant en garde contre le fait que les perspectives économiques pour 2025 restent marquées par « une stabilisation fragile du contexte politique et sécuritaire ». Le rapport ne prend également...
commentaires (3)

On est le 1er avril?

Moi

10 h 41, le 20 juin 2025

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Commentaires (3)

  • On est le 1er avril?

    Moi

    10 h 41, le 20 juin 2025

  • ??????????????????? CROISSANCE DE 4.7% par rapport a quoi ? a une contraction precedente? dans la situation actuelle? apres que des reformes ont ete appliquees? SERIEUX CA ?

    L’acidulé

    10 h 09, le 20 juin 2025

  • Cet article aurait dû mentionner le PIB attendu en milliards de dollars américains en 2025

    Khalil Chehade

    09 h 22, le 20 juin 2025

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