
Le cheikh Yasser Audeh. Photo prise de sa page Facebook
Le cheikh Yasser Audeh, connu pour ses positions critiques à l’égard du Hezbollah, a été roué de coups mardi lors de son passage dans le quartier de Haret Hreik, fief du parti chiite dans la banlieue sud de Beyrouth. L’incident, rapporté par le site Janoubia, hostile aux politiques du Hezbollah, a été qualifié par ce dernier de « tentative de meurtre ».
Contacté par L’Orient-Le Jour, le fils de la victime a indiqué que son père, blessé à la mâchoire, était dans l’incapacité de s’exprimer. « Mon père sortait d’une permanence religieuse au bureau de sayyed Mohammad Hussein Fadlallah (haute autorité religieuse chiite, ndlr) lorsqu’il a été abordé par le frère d’un moukhtar proche du Hezbollah, Kamel Chahrour », raconte-t-il. Selon lui, cet homme l’a accusé à haute voix d’avoir insulté l’ancien secrétaire général du Hezbollah assassiné, Hassan Nasrallah, avant de le frapper violemment. D’autres personnes, dont le moukhtar et plusieurs jeunes, se seraient ensuite joints à l’agression. « Mon père n’a jamais insulté Nasrallah. Ce n’est pas son style d’attaquer qui que ce soit, et il n’y avait eu aucune provocation », poursuit son fils.
Le cheikh Audeh se trouve actuellement à son domicile. Bien que souffrant, ses jours ne seraient pas en danger. Il n’a pas encore porté plainte, mais envisagerait de le faire contre son principal agresseur.
Une source au sein du Hezbollah interrogée par L’OLJ assure que le parti « dénonce fortement l’incident » et « ne tolère aucune agression contre les hommes religieux ». Selon cette source, « l’incident est individuel et a découlé d’une dispute verbale, sachant que le jeune homme en question n’a pas respecté l’habit du religieux ». « Dans cette affaire, il faut laisser la justice prendre son cours », a conclu cette source.
Museler toute voix dissidente
De son côté, Ahmad el-Amine, directeur du site Janoubia et opposant politique au parti chiite, met cet incident dans le contexte du « refus du Hezbollah de tolérer la présence de n’importe quelle voix non alignée sur son positionnement ». Il précise à L’OLJ que le cheikh Audeh est connu pour sa courtoisie et sa modération, et qu’il est soucieux de ne pas provoquer qui que ce soit dans la banlieue-sud.
Tout comme le fils de la victime, Ahmad el-Amine estime que le religieux a été pris dans une embuscade soigneusement organisée. Pour Janoubia, l’incident s’inscrit dans une logique de durcissement à l’égard de toute voix dissidente au sein de la communauté chiite, et appelle l’État libanais « à protéger ces personnes ».
L’avocat de Yasser Audeh, Me Hassan Bazzi a déclaré, selon Janoubia, que « ce qu’a fait le moukhtar Kamel Chahrour est une tentative de meurtre pour des motifs suspects qui, dans ces circonstances, ne servent que les intérêts de l’ennemi israélien, et c’est dans cette optique qu’il faut suivre ce dossier ». Interrogé par la chaîne al-Jadeed, l'avocat a assuré avoir notifié le ministère de l'Intérieur et s'apprêter à porter plainte contre le moukhtar et son frère auprès du Parquet.
Une source au sein du Hezbollah interrogée par L’OLJ assure que le parti « dénonce fortement l’incident » et « ne tolère aucune agression contre les hommes religieux » Ça laisse entendre due ce parti ne dénonce aucune agression de civils et en général des non religieux…quelle éloquence
21 h 13, le 12 juin 2025