Les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure ! Qu’ils soient d’un côté ou de l’autre du sèche-linge politique, les ministres reviennent toujours à leur vieux dada combinard. À chaque fois que cet État en éternel devenir a besoin de se refaire une santé, il se fabrique une petite taxe de derrière les fagots qu’il ira chercher jusqu’au tréfonds des gorges des grouillots parmi ses citoyens. Oyez, oyez, braves gens !
Notre gouvernement a repéré les oies à plumer...
Piloté à la vitesse de l’éclair par la ministre de l’Environnement Tamara el-Zein, miraculeusement catapultée en intérimaire de son collègue à l’Énergie en mission aux États-Unis, le laboratoire libanais carbure à plein gaz et l’on est prié de savourer religieusement la nouvelle entourloupe qui vient d’éclore. Au départ, comme il se doit, un véritable coup tordu comme seuls les Libanais savent en produire : comme il est hors de question de tripatouiller le budget pour y adjoindre une nouvelle taxe, il suffisait de gonfler les prix des carburants, ce qui aura un effet boule de neige sur le panier de la ménagère… et toute la batterie des casseroles financières qui s’en suivra. Mais bon, l’argent ne fait pas le bonheur. Surtout s’il n’y en a plus !
Joseph 1er du Château et Tonton Nawaf ne voulant pas trop porter le chapeau de cette nouvelle rançon, c’est la ministre des Brocolis qu’on a envoyée au charbon sous l’œil goguenard de ses compères. Diable ! Faut bien parer au plus pressé et trouver de la fraîche pour continuer à gaver la fonction publique. Un petit remake de la « grille des salaires » qui avait conduit à la baffe économique de 2018-2019.
Il reste que ce ne sont pas les bénéficiaires de cette combine dont les revendications sont on ne peut plus légitimes qui sont en cause, mais cette méthode scélérate consistant à se rabattre sur le plus facile : racketter les gueux pour ne pas avoir à réfléchir à d’autres sources de financement. C’est facile, rapide et n’expose pas à craquer pour surmenage. Aussi, pas un seul ministre n’a suggéré ne serait-ce qu’en bégayant une cure d’amaigrissement et une baisse du train de vie de cette administration foireuse et inutile.
Au lieu de vidanger les trois quarts de la fonction publique et de privatiser les officines poubelles, la seule dérobade que trouvent régulièrement les responsables pour consoler les manants est l’éradication prochaine de la corruption. Cause toujours ! La corruption a déjà gangrené l’Asie, l’Afrique, le monde arabe, l’Amérique latine et même l’Europe et les États-Unis, et on nous promet de la supprimer dans le seul pays où elle est portée au pinacle de l’intelligence pratique et du savoir-faire. Bonne chance ! Qu’ils nous sonnent quand ce sera fait…
Faut croire que dans cette affaire de taxe sur les carburants, seuls les neurones du gouvernement carburent à tarif réduit. À ce stade, ce n’est plus le couteau qu’on remue dans la plaie, mais plutôt la brosse dans la cuvette des WC.
gabynasr@lorientlejour.com
Éminemment Génial; " la corruption a déjà gangrené l’Asie, l’Afrique, le monde arabe, l’Amérique latine et même l’Europe et les États-Unis, et on nous promet de la supprimer dans le seul pays où elle est portée au pinacle de l’intelligence pratique et du savoir-faire. Bonne chance " et puis... "Faut croire que dans cette affaire de taxe sur les carburants, seuls les neurones du gouvernement carburent à tarif réduit. À ce stade, ce n’est plus le couteau qu’on remue dans la plaie, mais plutôt la brosse dans la cuvette des WC."
02 h 38, le 08 juin 2025