Les gesticulations liées aux municipales ne sont même pas terminées que déjà on prépare le populo au prochain crêpage de touffes entre banquiers, déposants et gens du pouvoir, autour du projet de résolution bancaire. D’ores et déjà, quelques experts du FMI se sont amusés à caviarder le torchon de loi qu’Istiz Nabeuh a envoyé croupir dans une sous-commission Théodule du Parlement, en attendant de l’utiliser pour caler un vieux dressoir à vaisselle de son clapier à Aïn el-Tiné.
Du coup, on ne compte plus les spécialistes en économie, finances, gestion budgétaire et administrative, qui viennent parader sur les plateaux télé et les réseaux pour nous éclairer de leurs saillies. Tellement bien d’ailleurs, qu’il nous tarde de savoir comment ils vont s’y prendre pour nous expliquer demain pourquoi ce qu’ils ont prédit hier n’est pas arrivé aujourd’hui.
Heureuse époque où les argentiers juraient la main sur le coffre-fort que le système bancaire libanais était plus solide que jamais. D’ailleurs, comment aurions-nous hésité à confier notre argent à des établissements qui, au départ déjà, enchaînaient au comptoir leurs stylos à bille…
Pourtant la recette du FMI est archiconnue, et pour cause, il n’en a pas d’autre. À savoir, dans l’ordre ou le désordre : tour de vis supplémentaire à l’étranglement bancaire, ratiboisage des salaires, ratissage des pensions, écumage des subventions. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, suivront aussitôt : gonflette fiscale et boursouflure des prix. Autant de joyeusetés en échange de quelques milliards de biftons verts dont pas un clampin ne verra la couleur. Bref, une véritable attaque à main armée !
Évidemment, quelques vieux kroums politiques promettront pour la millionième fois de privatiser les poubelles publiques. Chiche ! Si l’État arrive à fourguer son Électricité, son Eau et son Téléphone enrichis de leurs fonctionnaires planqués, sa compagnie aérienne aux tarifs indexés sur les réserves de la Banque d’Angleterre, son Casino aux caisses bourrées de jetons et dont l’administration déborde de faux jetons, sa Régie de tabac grande pourvoyeuse d’infarctus et de cancer du poumon, et si par-dessus le marché il arrive à récolter 1 000 livres symboliques de ce tas d’ordures, c’est que les financiers qui y seraient intéressés se shootent au captagon.
Mais les temps changent, et il y a aujourd’hui comme un frémissement d’espoir. Sauf que tous sont maintenant d’accord : le dollar ne reviendra plus jamais à son cours d’avant. Traduction pour les niaiseux : la monnaie nationale restera encore longtemps sous le signe du singe.
Libanais, retenez-vous, ne faites pas de folies !
gabynasr@lorientlejour.com
‘’La monnaie nationale restera encore longtemps sous le signe du singe’’. Je ne dénonce pas, mais l’éditorial de M. Nasr est d’une violence, pitié Seigneur. Mais pour : ‘’ce ne sont pas tes oignons’’, il faut savoir aussi que l’oignon désigne un organe du corps humain d’où sortent quelques fragrances, disons pour être dans les clous, malodorantes. La puanteur de la situation donc, si l’on peut encore parler de situation, est que notre monnaie restera celle du singe, qu’on regarde hilare au Zoo, toujours à ciel ouvert, quand il est perché sur l’arbre, se gratte l’oignon sans gêne.
19 h 44, le 23 mai 2025