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Technologies - STRATÉGIE

« Clair Obscur », le coup de fouet français qui réveille l’industrie du secteur

Plus d’un million de ventes en trois jours et des critiques dithyrambiques : le succès mondial du jeu vidéo français « Clair Obscur : Expedition 33 », première production d’une petite équipe de Montpellier (Sud), a pris par surprise ses créateurs et bouscule les certitudes du secteur.

« Le jeu a explosé bien au-delà de nos prévisions », confie Guillaume Broche, directeur créatif et cofondateur du studio Sandfall Interactive.

Ce jeu de rôle au tour par tour, dans un univers postapocalyptique mâtiné d’un esprit « Belle Époque » très français, a suscité une rare unanimité depuis sa sortie. Avec un score de 92 sur 100 selon l’agrégateur d’avis Metacritic, « Clair Obscur : Expedition 33 » est le jeu le mieux noté de l’année par les critiques, saluant notamment son histoire et ses graphismes.

Sur ce même site, il s’offrait aussi la semaine dernière la note record de 9,7 sur 10 selon les joueurs. Et bénéficie d’un bouche-à-oreille très positif sur les réseaux sociaux, où se multiplient les références et des photos de déguisements (cosplay) des personnages.

« C’est un chef-d’œuvre », écrit ainsi un utilisateur de la plateforme de jeux en ligne Steam, tandis qu’un autre se dit « totalement époustouflé » par le jeu, dont une adaptation au cinéma est prévue.

« On est un peu dépassé, mais c’est vraiment fabuleux », souffle Guillaume Broche, alors que le jeu, édité par le Londonien Kepler Interactive, est en rupture de stock dans plusieurs grandes enseignes françaises.

Des choix radicaux

Pour le spécialiste Benoît Reinier, connu sous le pseudonyme Ex Serv sur internet et qui a œuvré comme consultant pour le jeu, ce succès s’explique par les « choix radicaux » pris par le studio, comme une direction artistique très marquée et une difficulté relevée.

Sa proposition originale lui a permis de se faire rapidement remarquer au milieu d’un marché « bouché » par de très nombreuses sorties, affirme M. Reinier, face à des géants de l’industrie régulièrement critiqués pour leur tendance à enchaîner les suites et les remakes.

Chose rare, plusieurs studios concurrents comme l’américain Bethesda (Elder Scrolls, Fallout) ou le japonais Square Enix (Final Fantasy) ont également salué le lancement du titre.

« C’est un succès incroyable » sur lequel « tous les investisseurs vont se pencher », prédit Marc Richter, analyste jeux vidéo au cabinet britannique d’Ipsos.

Face au modèle des triple-A, ces blockbusters aux coûts de développement qui se chiffrent en centaines de millions d’euros, la trentaine de développeurs de Sandfall a prouvé, selon M. Richter, que « de petites équipes passionnées, dotées d’une technologie de pointe, peuvent réaliser des choses incroyables ».

Nouveau départ

En utilisant les capacités de l’Unreal Engine 5, moteur graphique très performant pour créer des jeux vidéo, et en limitant la taille et la durée de leur création, « ils ont réussi à donner le change et à venir concurrencer les gros jeux », affirme Benoît Reinier.

Pour Marc Richter, « Clair Obscur » a également bénéficié de son prix attractif, autour d’une cinquantaine d’euros alors que les mastodontes du secteur se vendent en moyenne 20 à 30 euros de plus, et de sa disponibilité dès sa sortie sur le service d’abonnement Game Pass de Microsoft.

Surtout, les développeurs ont joué à fond la carte de la « French Touch », affublant leurs héros de bérets et de baguettes, et faisant jurer en français son casting de doublage qui réunit entre autres les acteurs britanniques Andy Serkis et Charlie Cox.

Selon M. Richter, certains éditeurs seront sans doute tentés de « répliquer » le succès de « Clair Obscur », en portant des projets plus petits et plus originaux.

« Il faut espérer que ce nouveau départ, cette nouvelle direction, donne un coup de fouet » à une industrie en difficulté depuis deux ans, marquée par des vagues de licenciements et des fermetures de studio, a-t-il ajouté.

De son côté, Guillaume Broche souhaite que les récents succès « dans des genres un peu niches », auxquels vient s’ajouter « Clair Obscur », contribueront à « un changement de mentalité » d’une partie de l’industrie.

« Si ça arrive et que ça trace la voie pour ceux qui viendront après, c’est merveilleux », conclut-il, faisant sienne la devise des héros de son jeu.

Source : AFP

Plus d’un million de ventes en trois jours et des critiques dithyrambiques : le succès mondial du jeu vidéo français « Clair Obscur : Expedition 33 », première production d’une petite équipe de Montpellier (Sud), a pris par surprise ses créateurs et bouscule les certitudes du secteur.« Le jeu a explosé bien au-delà de nos prévisions », confie Guillaume Broche, directeur créatif et cofondateur du studio Sandfall Interactive.Ce jeu de rôle au tour par tour, dans un univers postapocalyptique mâtiné d’un esprit « Belle Époque » très français, a suscité une rare unanimité depuis sa sortie. Avec un score de 92 sur 100 selon l’agrégateur d’avis Metacritic, « Clair Obscur : Expedition 33 » est le jeu le mieux noté de l’année par les critiques, saluant...
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