Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan. Photo d'archives Ani
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a adressé une menace à peine déguisée à l’encontre des voix qui réclament le désarmement du Hezbollah, indiquant que toute « erreur » sur ce dossier risquerait de « faire exploser le Liban », ajoutant que toute stratégie de défense nationale devait inclure les forces du parti chiite.
Ces déclarations interviennent alors qu’Israël occupe toujours cinq sites stratégiques au Liban-Sud, bien qu’il était supposé s’en retirer le 18 février, conformément à l’accord de trêve entré en vigueur le 27 novembre et dont les modalités ont été ajustées en cours de route, et effectue toujours des frappes sur le territoire libanais.
Côté libanais, les termes du cessez-le-feu impliquent que le Hezbollah entame la cession de ses armes à l’armée libanaise. Lundi, le président de la République, Joseph Aoun, élu le 9 janvier dernier, a assuré que cette décision « a été prise » et que « sa mise en œuvre se fera par le dialogue, loin de toute forme de recours à la force ». Dans le spectre politique libanais, les Forces libanaises – qui sont représentées au gouvernement – et les Kataëb ont multiplié les appels fermes à déclencher ce processus. Mardi, le chef de l'État a déclaré pour la première fois que les « combattants (du Hezbollah) pourront rejoindre l’armée et suivre des formations d’intégration ».
Cette perspective ne semble pas convenir à Ahmad Kabalan. « La résistance est l’assurance de la souveraineté et de la survie d’un pays, et toute erreur sur la question de la résistance (à Israël) et de ses armes fera exploser le Liban », a déclaré plus précisément le religieux, qui est l'une des figures de référence de la communauté chiite au Liban et qui est considéré comme proche du tandem Amal-Hezbollah.
« La résistance n’est pas une milice »
Il a ensuite estimé que la « résistance » et l’armée libanaise « constituent (ensemble) la force légitime qui garantit la protection du Liban face à l’arsenal et au terrorisme sionistes et au soutien américain inconditionnel à Israël », ajoutant que « quiconque remet en cause cette équation remet en cause le Liban ».
« La stratégie de défense nationale passe par l’exploitation de la force de la résistance et de celle de l’armée », a-t-il poursuivi, ajoutant que démanteler le Hezbollah « expose le Liban au terrorisme israélien », en pointant du doigt les incidents quasi quotidiens impliquant l’armée israélienne « au sud du Litani ». « L’idée d’absorber ou de monopoliser les armes avec un État faible n’a aucun sens », a-t-il encore lancé.
« Pour parler franchement, l’impuissance ne protège pas le pays, et la faiblesse ne permet pas de récupérer les terres occupées », a enchaîné le mufti, reprochant à l’État libanais de « se désengager du sud du fleuve, abandonnant les habitants du Sud à leur sort sans même ciller ». « Nous n’accepterons ni que le Sud ni que le Liban soient livrés à l’ennemi », a-t-il martelé. Il a aussi jugé « étonnant » que « le gouvernement et les instances officielles traitent le Sud, la banlieue sud et la Békaa comme s’ils n’étaient pas libanais ». « Certains même se réjouissent de cette destruction », a-t-il encore lancé. Le Hezbollah est très présent dans ces trois régions, qui ont été lourdement bombardées par Israël pendant la guerre qui a commencé le 8 octobre 2023.
Insistant sur le fait que le Hezbollah s’était substitué depuis sa création à un « État qui n’a jamais été à la hauteur de ses responsabilités en matière de défense du Liban », il a également accusé les pays arabes d’avoir « historiquement ouvert le front libanais » avant que certains d’entre eux ne « se retournent contre lui et cherchent à s’en débarrasser ». « L’option diplomatique est un cimetière pour la nation », a-t-il encore considéré avant de conclure : « La résistance est la résistance, ce n’est pas une milice. Aucun État au monde ne renonce à la force qui l’a libéré. Le moment est venu de protéger le Liban en intégrant la résistance et l’armée dans une stratégie défensive, et non de vendre le pays sur l’autel des illusions. »
La guerre entre le Hezbollah et Israël a fait plus de 4 000 morts au Liban et causé 14 milliards de dollars de dégâts et de pertes économiques. Depuis le début de la trêve, 140 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon notre décompte.
Si le Hezbollah a jamais résisté a quelque chose c'est justement a l’état Libanais car lui ne l'est pas de Libanais. De la bouche de son chef HN le Hezbollah est un gang théocratique soumis au desiderata du Fakih Iranien et donc pas Libanais. Tous ses combats n'était initiés que pour défendre le projet Iranien sans plus ni moins. Il n'a rien libéré du tout et surtout n'a jamais gagné une seule bataille autre que celle contre Amal et cela, comble de l'histoire, avec le soutient d'Israël. Demandez donc aux officiers de l'ALS qui eux connaissent bien les faits.
13 h 50, le 17 avril 2025