
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Joe Raggi (en haut à gauche), en réunion avec une délégation européenne, conduite par le directeur général pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Commission européenne, Stefano Sannino (en haut à droite). Photos publiées par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, a pressé jeudi la communauté internationale d'exercer des «pressions» sur Israël pour l'application de la résolution 1701 de l'ONU, et insisté sur le retour des réfugiés syriens dans leur pays, tout en évoquant le dossier des réformes, en recevant une délégation européenne conduite par le directeur général pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Commission européenne, Stefano Sannino.
M. Raggi a réaffirmé, à cette occasion, « le rejet catégorique par le Liban de l’agression continue d’Israël, de ses attaques quotidiennes dans le Sud et de ses frappes renouvelées à Beyrouth ». Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu qui a mis un terme à plus de 13 mois de conflit entre l'État hébreu et le Hezbollah, en novembre 2024, 127 Libanais ont été tués et 47 raids meurtriers ont été menés, dont 41 au Liban-Sud. Ces derniers jours, la banlieue sud de la capitale a été visée par deux raids, alors que l'armée israélienne se maintient dans cinq positions au Liban-Sud.
Le ministre des Affaires étrangères a demandé à l’Union européenne (UE) et à la communauté internationale d’«exercer les pressions les plus fortes sur Israël afin de le contraindre à se retirer de tous les territoires libanais, à cesser ses attaques et violations de la souveraineté du Liban, à respecter la déclaration de cessation des hostilités et à mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies», qui a mis un terme à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et sert de cadre à l'accord de cessez-le-feu en vigueur.
« Retour rapide vers la Syrie »
Sur un autre plan, tandis que la région du Akkar (Liban-Nord) a franchi mardi la barre des 20 000 nouveaux réfugiés syriens fuyant les massacres sur la côte ouest de la Syrie qui ont commencé le 6 mars essentiellement contre la population alaouite, Joe Raggi a souligné « la nécessité de lancer un processus de retour rapide vers la Syrie et de créer les conditions propices à ce retour », appelant l’UE à « reconsidérer son approche de cette question à la lumière des grands changements intervenus en Syrie ».
Le ministre avait déjà estimé le 17 mars à Bruxelles, où l'UE organisait une conférence des donateurs en faveur de la Syrie, qu'avec la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024, le maintien au Liban des réfugiés syriens qui avaient fui la guerre civile n’avait plus de justification légale. Selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ces réfugiés étaient près d'un million.
M. Raggi a enfin mis l'accent sur « la détermination du gouvernement libanais à poursuivre les réformes » économiques, financières et administratives, et évoqué les relations bilatérales avec l’UE. Il a confirmé «la coopération du Liban avec l’UE pour développer la nouvelle Charte pour la Méditerranée, qui vise à renforcer la coopération stratégique entre la Commission européenne et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée».
Le 28 mars, dans le cadre de la visite du président Joseph Aoun à l'Élysée, un entretien sur la Méditerranée orientale a groupé les dirigeants français, libanais, syrien, chypriote et grec pour aborder « les défis liés à la sûreté maritime » et « l'impact que l'environnement régional peut avoir sur la sécurité », avait expliqué la présidence française.
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