Cette photo distribuée par l'Agence de Presse Saoudienne (SPA) le 27 mars 2025 montre une réunion entre le ministre de la Défense d'Arabie Saoudite, Khaled ben Salmane (au centre), le ministre de la Défense de Syrie, Mourhaf Abou Qasra (à gauche), et le ministre de la Défense du Liban, Michel Menassa, à Djeddah. Photo AFP/ HO / SPA.
Les ministres libanais et syrien de la Défense ont conclu un accord en Arabie saoudite soulignant l'importance de « faire face aux menaces sécuritaires et militaires » sur leur frontière commune, a annoncé vendredi l'agence de presse officielle du royaume.
Le ministre libanais, Michel Menassa, et son homologue syrien, Mourhaf Abou Qasra, se sont rencontrés jeudi à Djeddah en présence du ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane ben Abdel Aziz, « pour discuter de questions d'intérêt mutuel visant à instaurer la sécurité et la stabilité entre la Syrie et le Liban », a indiqué l'agence SPA.
Démarcation de la frontière et coordination libano-syrienne
À la mi-mars, des affrontements avaient fait dix morts dans l'est du Liban, à la frontière avec la Syrie. Les deux pays partagent une frontière de 330 kilomètres, sans démarcation officielle en plusieurs points ce qui la rend poreuse et propice à la contrebande.
L'accord signé jeudi souligne « l'importance stratégique de la démarcation de la frontière » et de « l'activation de mécanismes de coordination pour faire face aux menaces sécuritaires et militaires, en particulier celles qui trouvent leur origine le long de la frontière », selon SPA. Les deux pays ont convenu de « tenir une réunion de suivi en Arabie saoudite à l'avenir », d'après la même source.
« Le grand rôle du Royaume » saoudien
La signature de cet accord, et surtout la médiation de Riyad, a été saluée par plusieurs députés sunnites libanais. Walid Baarini (ex-Courant du Futur, Akkar), a écrit sur son compte X que cette signature « confirme le grand rôle du Royaume (saoudien, ndlr) dans la résolution des questions arabes ».
De son côté, Fouad Makhzoumi (indépendant, Beyrouth II) a estimé sur X également que le texte signé « sous les auspices généreux de l'Arabie saoudite permettra de contrôler la sécurité et de parvenir à la stabilité des deux côtés de la frontière avec la Syrie ». « Le Liban revient dans le giron arabe par la porte de l'Arabie et d'autres capitales arabes soucieuses de sa souveraineté et de sa stabilité », a salué M. Makhzoumi, qui a remercié les dirigeants saoudiens.
Dans l'après-midi, le Premier ministre Nawaf Salam a présidé une réunion sécuritaire qui a porté sur la rencontre syro-libanaise de Djeddah. Le ministre de la Défense, le directeur général de la Sûreté générale, Hassan Choucair, le secrétaire général du Conseil suprême de la Défense, Mohammad Moustafa, le directeur des renseignements, Tony Kahwaji, et le directeur du Bureau de coopération et de coordination de l'armée libanaise, Michel Boutros ont participé à la réunion.
Visite à Damas reportée
Une visite du ministre libanais prévue mercredi à Damas avait été reportée sine die à la demande de la partie syrienne, selon un responsable libanais et une source gouvernementale syrienne. Selon cette source, le report était dû aux « préparatifs pour la formation d'un nouveau gouvernement » en Syrie. Les nouveaux dirigeants syriens avaient annoncé que le pays se doterait le 1er mars d'un gouvernement pour succéder à l'actuel cabinet intérimaire, mais sa formation n'a toujours pas été annoncée.
Michel Menassa devait être le premier responsable libanais à se rendre à Damas depuis la formation d'un gouvernement à Beyrouth en février.
À la mi-mars, Damas avait accusé le Hezbollah, allié du président déchu syrien Bachar el-Assad, d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement libanais pro-iranien avait formellement nié. Sept Libanais ont par la suite été tués dans des bombardements depuis la Syrie, selon les autorités. Les violences avaient commencé après que Damas avait accusé le Hezbollah d'avoir kidnappé et éliminé trois soldats syriens. Du côté libanais, les sources locales avaient, elles, fait état d'une « infiltration » de ces éléments armés en territoire libanais. Les deux pays ont ensuite annoncé être parvenus à un cessez-le-feu.
Le manque de confiance entre la Syrie et le Liban est tel que la présence des seoudiens est nécessaire. Le hezballah est entrain de faire en sorte que le nouveau liban officiel ressemble á l'ancien. Au Nord tout comme au Sud l'action de l'Etat Libanais est bridée.
15 h 54, le 28 mars 2025