Pour le dernier adieu à la journaliste Hoda Chedid, qui faisait partie de la famille de la LBCI mais aussi de L’Orient-Le Jour dont elle était correspondante depuis de nombreuses années, une foule de confrères et consœurs et de personnalités politiques et sociales se sont joints dimanche à ses amis et sa famille, notamment son père, ses deux frères et ses six sœurs, pour pleurer sa disparition et célébrer sa vie et sa longue carrière. Les funérailles ont eu lieu à la cathédrale Saint-Georges au centre-ville de Beyrouth.

La messe des obsèques a été donnée par l’archevêque maronite de Beyrouth Boulos Abdel Sater, représentant le patriarche maronite Béchara Raï, avant l’inhumation au village natal de Hoda Chedid, Kefraya, dans le caza de Zghorta (Liban-Nord). Le ministre de l’Information Paul Morcos représentait les présidents de la République Joseph Aoun, du Parlement Nabih Berry, et du conseil des ministres Nawaf Salam.

La LBCI a relayé d’émouvants témoignages émanant de personnalités se rendant à l’église pour présenter leurs condoléances à la famille, qui ont tous insisté sur le professionnalisme, la bonté, l’humilité et le caractère rassembleur de la journaliste décédée.

Hoda Chedid avait été diagnostiquée d'un cancer pour la première fois en 2014, une épreuve qu'elle avait surmontée après plusieurs séances de chimiothérapie, avant de connaître une période de rémission. Cependant, ces dernières années, elle a dû de nouveau faire face à cette maladie. Née en 1965, Hoda s’était mariée à 22 ans avec Ziad Saadé, qui décède quelques mois plus tard d’un cancer. Elle avait alors commencé une longue carrière de journaliste qui s’est étendue sur une trentaine d’années. Elle était entre autres correspondante au palais présidentiel de Baabda, mais aussi une exceptionnelle journaliste de terrain qui a couvert tous les événements marquants de toutes ces années. Le président de la République Joseph Aoun lui avait rendu un vibrant hommage il y a deux semaines à peine au palais de Baabda, en présence de ses proches.

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Une culture de paix

Le mot du patriarche maronite Mgr Béchara Raï a été lu au cours de la cérémonie, résumant le parcours de la journaliste, depuis sa naissance et son enfance dans le caza de Zghorta, jusqu’à son bref mariage et son veuvage, puis sa carrière qui en a fait un visage apprécié des médias libanais.

Son frère Tony Chedid a prononcé un mot au nom de la famille. Il a mis l’accent sur le caractère rassembleur de sa sœur qui était entourée de personnes de différentes communautés et de différentes régions du pays, qui lui vouaient tous une amitié sans faille. « Je vois l’amour que vous portiez à Hoda et qui va continuer avec vous », a-t-il dit. Il a rendu hommage à ses sœurs et à son père, remerciant le PDG de la LBCI, Pierre Daher, pour tout son soutien.

« Je suis sûr que la culture de paix chère à Hoda va triompher à la fin, ce qui explique pourquoi l'amour qu'elle a semé couvre aujourd'hui les bruits de guerre, car le Liban ne veut plus que la paix », a-t-il déclaré.

Pierre Daher, visiblement ému, s’est exprimé lui aussi. « Hoda n’est plus parmi nous, mais l’exemple qu’elle donnait aux gens du métier demeure, et nous dirons souvent suivez l’exemple de Hoda Chedid », a-t-il dit. Il a rendu hommage à son sens de la précision, le sentiment de responsabilité qui caractérisait « Hoda l’exceptionnelle », et son professionnalisme.