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Société - Liban-Nord

Tensions à Tripoli en raison de la présence supposée d'un ancien officier du régime Assad

Des jeunes de Bab el-Tebbané ont fait irruption dans l'hôpital gouvernemental de la grande ville du Nord, l'armée libanaise a dû intervenir. 

Tensions à Tripoli en raison de la présence supposée d'un ancien officier du régime Assad

Des marchands ambulants et des boutiques dans une rue de Tripoli. Photo Sandrine Frem

Des tensions ont éclaté jeudi soir à l'hôpital gouvernemental de Tripoli, au Liban-Nord, après que des informations ont circulé sur des groupes WhatsApp selon lesquelles un patient de l'établissement serait un officier syrien lié à l'ancien régime de Bachar el-Assad. 

Selon les informations de notre correspondant local Michel Hallak, l'homme avait été identifié comme étant un ancien officier alaouite, hospitalisé depuis un certain temps pour une blessure par balle. La précision des messages échangés, dans une ville sous tension depuis de récents massacres sur le littoral syrien, allait jusqu'à indiquer le numéro de la chambre dans laquelle se trouvait le patient. 

Pour mémoire

Massacres en Syrie : quid de la situation sécuritaire à Tripoli ?

Un groupe de jeunes originaires de Bab el-Tebbané, quartier à majorité sunnite de Tripoli, et de Kobbé, se sont alors rendus sur les lieux et ont vérifié ses papiers. Ils auraient retrouvé une carte de service militaire datant de 2016. 

Intervention de l'armée libanaise

Lorsque la situation a dégénéré, l'armée libanaise et les services de renseignement sont intervenus, imposant un cordon de sécurité à l'intérieur de l'hôpital. L'accès à la chambre de l'officier syrien présumé, qui résidait à Tripoli, a été bloqué et celle-ci a été fermée.

Contacté par L'Orient-Le Jour, l'hôpital gouvernemental de la ville n'était pas joignable pour donner de plus amples détails sur cet incident. 

Repère

Qui sont les alaouites, adeptes de cet « autre islam » ?

Les massacres sur la côte-est de la Syrie, perpétrés par des éléments des nouvelles forces de sécurité syriennes, majoritairement issues d'ex-groupes rebelles jihadistes désormais dissous, ont fait, selon des chiffres du Syrian Network for Human Rights et de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, entre 1.000 et près de 1 400 morts parmi les civils, majoritairement alaouites. Ils ont en outre relancé les tensions à Tripoli, où se sont réfugiés des Syriens ayant fui ces tueries. La grande ville du Liban-Nord est régulièrement secouée par des affrontements liés à la guerre en Syrie, et maintenant aux nouveaux développements à l'ombre du pouvoir actuel à Damas, notamment entre les alaouites du quartier de Jabal Mohsen et les habitants du quartier sunnite de Bab el-Tebbané. 

Nouvelle réunion chez Mikati

Face à ces tensions, le nouveau ministre libanais de l'Intérieur, les forces de sécurité et les autorités locales avaient mis en place un énième plan de sécurité pour la ville, coïncidant avec le début du mois de ramadan, sans toutefois parvenir à empêcher les fusillades qui ont fait plusieurs morts ces deux dernières semaines. 

L'ancien Premier ministre Nagib Mikati, originaire de Tripoli, a pour sa part tenu en début de journée une réunion à son domicile avec des responsables locaux pour relancer les discussions sur les « questions sécuritaires et sociales ». En présence de personnalités politiques, sécuritaires et religieuses, il a abordé le « problème croissant de la criminalité, la prolifération des armes et l'expansion du phénomène de la drogue », selon un communiqué transmis par notre correspondant. Il a appelé à une « coordination renforcée entre les agences de sécurité et les collectivités locales » afin d’assurer une réponse efficace face à ce fléau.

M. Mikati a aussi insisté sur la nécessité de mettre en œuvre certaines mesures de sécurité, notamment en renforçant l'armée et les différents services dans la ville, avec une intensification des patrouilles.

Une semaine auparavant, une rencontre similaire s'était tenue chez lui, rassemblant plusieurs figures politiques et religieuses. Les échanges avaient porté sur « les répercussions au Liban de la situation en Syrie » et sur la nécessité du retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Des tensions ont éclaté jeudi soir à l'hôpital gouvernemental de Tripoli, au Liban-Nord, après que des informations ont circulé sur des groupes WhatsApp selon lesquelles un patient de l'établissement serait un officier syrien lié à l'ancien régime de Bachar el-Assad. Selon les informations de notre correspondant local Michel Hallak, l'homme avait été identifié comme étant un ancien officier alaouite, hospitalisé depuis un certain temps pour une blessure par balle. La précision des messages échangés, dans une ville sous tension depuis de récents massacres sur le littoral syrien, allait jusqu'à indiquer le numéro de la chambre dans laquelle se trouvait le patient.  Pour mémoire Massacres en Syrie : quid de la situation sécuritaire à Tripoli ? Un groupe de jeunes originaires de Bab el-Tebbané,...
commentaires (2)

Alors Mikou ? Entre les Islamistes de la Jamaa, qui sont tes plus fideles electeurs, et tes amis de toujours Baasistes, ton coeur balance ?

Michel Trad

17 h 43, le 21 mars 2025

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Commentaires (2)

  • Alors Mikou ? Entre les Islamistes de la Jamaa, qui sont tes plus fideles electeurs, et tes amis de toujours Baasistes, ton coeur balance ?

    Michel Trad

    17 h 43, le 21 mars 2025

  • Pour éviter à l’armée de se démultiplier pour faire régner la sécurité dans notre pays, il n’y a qu’une solution. Empêcher tous les clandestins de rentrer dans notre pays sous prétexte de fuir leur tortionnaire. Le Liban n’est pas un refuge pour les anciens barbares et repris de justice. Suffit le laxisme notre pays devrait tenir ses frontières s’il aspire à une neutralité future. Des poches de résistance des uns aux autres se multiplient et il serait impossible de les contrôler à l’avenir si en amont on n’arrête pas le flux des faux réfugiés.

    Sissi zayyat

    11 h 43, le 21 mars 2025

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