
Des voitures calcinées dans le voisinage de Wadi el-Nahlé, proche du camp de Beddaoui. Photo fournie par notre correspondant, Michel Hallak
Un calme précaire règne dans le camp palestinien de Beddaoui et dans la région de Wadi el-Nahlé, mardi matin, au Liban-Nord, après des affrontements armés nocturnes entre d’une part, les réfugiés palestiniens de Beddaoui, et d’autre part, des habitants libanais de Wadi el-Nahlé, connus pour faire partie des tribus arabes du pays. Une situation qui a nécessité le déploiement de l’armée dans la région, rapporte notre correspondant au Liban-Nord, Michel Hallak.
Lundi après minuit, la situation sécuritaire s’était brusquement dégradée dans le voisinage. Des tirs en provenance du camp de Beddaoui ont d’abord visé la maison d’A.S., surnommé « al-Askari », qui était récemment apparu dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, selon des sources locales. Dans celle-ci, l’homme de Wadi el-Nahlé racontait comment il avait confisqué un camion d’aides alimentaires fournies par l’État iranien au camp de Beddaoui et l’avait détourné au bénéfice des résidents de Wadi el-Nahlé. La vidéo a provoqué la colère des habitants de Beddaoui. S’en sont suivis des échanges de tirs qui ont duré jusqu’à l’aube, blessant un proche d’A.S. à Wadi el-Nahlé, appartenant à la famille Seif, et provoquant d’importants dégâts matériels. Le blessé a été transporté à l’Hôpital islamique de la région. Ses jours ne semblent pas en danger, selon notre correspondant.
Les affrontements ont nécessité une intervention de l’armée libanaise, qui s’est déployée dans la zone de confrontation et a érigé des barrages sécuritaires. L’armée a également fait exploser une grenade qui n’avait pas détoné à Beddaoui et poursuit son opération de déminage. Une enquête a été ouverte pour comprendre les dessous du conflit et identifier les personnes qui ont ouvert le feu en premier.
À la suite des incidents, l’Union des tribus arabes a publié un communiqué invitant les différentes parties de Wadi el-Nahlé « à la retenue, pour préserver la sécurité des habitants et empêcher les effusions de sang ».
Le communiqué a insisté sur le rôle de l’armée et des services sécuritaires de l’État dans le contrôle de la situation et le rétablissement du calme, rappelant que le monopole des armes revient à l’État libanais et rejetant les armes incontrôlées qui menacent la paix civile.
La situation au Liban-Nord est inflammable depuis plusieurs smeaines en raison des événements qui sont survenus en Syrie depuis la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de rebelles islamites qui ont pris le pouvoir. Il y a une dizaine de jours, des affrontements sanglants dans l'ouest syrien entre combattants loyaux à Assad et nouvelles forces de sécurité syriennes ont causé la mort de plus de 1.225 civils selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dont une majorité d'alaouites, la minorité confessionnelle à laquelle appartenait le président déchu. Des milliers de réfugiés ont fui vers le Akkar. D'autres tensions à la frontière libano-syrienne ont également exacerbé la situation.
Dans ce cas de figure, quoi qu'il en soit, les Palestiniens n'ont pas le droit de descendre dans nos rues armés. S'Ils veulent se plaindre il devraient le faire a travers les canaux officiels de l’état et la justice. C'est fini le temps du matamorisme a la Arafat. L’armée ne devrait enquêter sur quoi que ce soit avant d'avoir retiré toutes les armes d’entre les mains des Palestiniens. Par la suite rechercher les responsables qui qu'ils soient et les juger. Les Libanais sont chez eux, les Palestiniens ne le sont pas et se doivent de respecter nos lois.
09 h 25, le 19 mars 2025