
Des soldats syriens à bord d'un véhicule militaire se dirigent vers la frontière libano-syrienne, à Qousseir, en Syrie, le 17 mars 2025. REUTERS/Karam al-Masri
Le Liban et la Syrie ont convenu lundi soir d'un cessez-le-feu à la frontière libano-syrienne, après que l’armée libanaise a riposté aux tirs en provenance de Syrie, conformément aux ordres donnés par le président libanais Joseph Aoun. En deux jours, ces tirs ont fait sept morts et 52 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Le ministre libanais de la Défense, Michel Menassa, s'est entretenu avec son homologue syrien, Mourhaf Abou Qasra, et selon le communiqué du ministère libanais, « les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu tout en maintenant la communication entre la direction du renseignement de l'armée libanaise et les services de renseignement syriens, afin de prévenir toute détérioration de la situation à la frontière et d’éviter des victimes civiles innocentes ».
Plus tôt, l'armée libanaise avait indiqué que « la région de Hoch el-Sayyed Ali (Hermel) a été la cible d'un bombardement intensif en provenance du côté syrien ». « Les unités militaires ont riposté aux sources de tirs avec les armes appropriées et œuvrent à renforcer leur position défensive afin de stopper les attaques contre le territoire libanais, avait ajouté l'armée. Les contacts se poursuivent entre le commandement de l'armée libanaise et les autorités syriennes afin de rétablir le calme et de maîtriser la situation dans la zone frontalière ». Auparavant, une source de l’institution avait indiqué à L’Orient-Le Jour que de violents affrontements impliquant une lourde artillerie ont opposé l'armée libanaise et des groupes syriens aux abords de Hoch el-Sayyed Ali, localité frontalière dans la région du Hermel.
Ordres de Joseph Aoun
En début de soirée, notre correspondante rapportait également que les affrontements à la frontière ont fait des blessés parmi les habitants des localités libanaises de Machrafé et Hoch el-Sayyed Ali. Un certain nombre d’habitants de cette dernière localité ont dû fuir. Hoch el-Sayyed Ali est un village frontalier à cheval entre le Liban et la Syrie. Une grande partie de la localité se trouve sur le territoire syrien et est considérée comme quasi-abandonnée en raison du faible nombre de ses habitants. Si l'armée syrienne est entrée dans la zone de Hoch el-Sayyed Ali située sur le territoire syrien, l’armée libanaise est elle positionnée du côté libanais de la localité, tout comme les clans qui se trouvent également dans la partie libanaise, précise notre correspondante.
Le président libanais Joseph Aoun avait ordonné dans la journée du lundi à l'armée libanaise de riposter aux sources de tirs à la frontière libano-syrienne. « Ce qui se passe aux frontières orientales et nord-est ne peut plus durer, et nous ne (le) tolérerons pas, a déclaré M. Aoun. J'ai donné des instructions à l'armée libanaise pour répondre aux sources de tirs. » La troupe avait annoncé qu'elle avait mis en place « des mesures de sécurité exceptionnelles et mené des contacts intensifs » depuis dimanche soir, ce qui a permis de restituer les corps des trois membres des forces de sécurité syriennes aux autorités de leur pays. Elle a indiqué que des localités libanaises frontalières avaient été « bombardées depuis le côté syrien ». Des contacts permanents sont en cours entre « le commandement de l'armée et les autorités syriennes pour maintenir l'ordre », a-t-elle ajouté.
M. Aoun a également contacté le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, actuellement à Bruxelles, et lui a demandé de prendre contact avec la délégation syrienne présente à la conférence annuelle des donateurs « afin de résoudre ce problème dans les plus brefs délais, tout en garantissant la souveraineté des deux États et en empêchant une détérioration de la situation », a rapporté la présidence libanaise.
Le Hezbollah nie toute responsabilité
Des combats ont éclaté tard dimanche dans la région frontalière dans l'est du Liban. Les nouvelles autorités syriennes ont accusé le Hezbollah d'avoir enlevé et exécuté trois soldats syriens après les avoir emmenés au Liban, ce que le parti chiite a « formellement nié ». « Les tensions ont commencé après que trois membres de la sécurité générale syrienne ont pénétré en territoire libanais dans le village de Qasr, où ils ont été abattus par des hommes armés locaux liés à une famille impliquée dans la contrebande », a indiqué une source de sécurité libanaise à l'AFP.
Commentant les affrontements à la frontière libano-syrienne, le député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan a nié « toute responsabilité » de son parti, dans une déclaration à l'agence de presse russe Sputnik. Il a affirmé que « ces événements sont le résultat d'attaques menées par des hommes armés contre des citoyens libanais » et a souligné « la nécessité pour l'État libanais de défendre ces citoyens, exposés à des bombardements et à des meurtres ». « Les habitants des villages frontaliers du nord-est ne font que se défendre, et ces attaques doivent cesser au plus vite », a-t-il ajouté.
Notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah rapportait lundi également que l'artillerie de l'armée syrienne a ciblé la localité de Machrafé, adjacente à la région de Qoussair, à l'est de la ville de Hermel, bombardant toutes les maisons présentes dans le village. L’intensité des affrontements s'accroît aux abords de la localité frontalière d’al-Qasr.
En outre, deux obus lancés depuis la région de Qousseir en Syrie sont tombés dans les environs d'al-Qasr (Baalbeck-Hermel) puis un tir de roquette, cette fois en provenance du Liban, a blessé un journaliste et un photographe près du barrage de Zaïta (rif de Homs), selon l’agence de presse officielle syrienne Sana. Commentant ces tirs, le ministère syrien de l'Information a dénoncé un « ciblage » de journalistes et appelé l'État libanais à demander des comptes aux auteurs de l'attaque, évoquant également une implication du Hezbollah. L'armée syrienne s'est par ailleurs déployée le long de la frontière avec le Liban après avoir envoyé des renforts militaires, rapporte la chaîne al-Arabiya.
Les nouvelles autorités syriennes avaient annoncé en février le lancement d'une campagne de sécurité dans la province de Homs, frontalière du Liban, visant à fermer les routes de contrebande avec ce pays. Elles ont accusé le Hezbollah, allié du président renversé Bachar el-Assad, de lancer des attaques et de soutenir des groupes de contrebandiers.
Attention au piège tendu par le Hezbollah. Ce sont des MENTEURS et manipulateurs. ATTENTION, ils seraient derrière ces « habitants » ça n’étonnerait personne. La MOLLESSE de SALAM va nous coûter chère. La mollesse envers les ARMES DE CETTE MILICE Hezbollah dont les commanditaires sont à Téhéran. M SALAM… M. AOUN …RÉVEILLEZ-VOUS bon sang !!!!!!! Ne tombez pas dans le piège tendu pour que le liban et le nouveau régime syrien deviennent « ennemis ». Ce qui garantira la présence armée de l’Iran/Hezbollah au Liban voire même son retour partiel en Syrie.
10 h 19, le 18 mars 2025