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Nos Lecteurs ont la Parole

Un mauvais musicien se plaint toujours de l’instrument

La plus grande duperie, le plus grand leurre dans lesquels nos politiciens nous ont fait vivre ces quelques dernières années, c’est de nous faire croire, à tort, que le Liban est en pleine crise existentielle de régime (azmit nizam).

Presque tous ces politiciens (en particulier, ceux de la moumanaa et ceux qui gravitent autour) nous ont ressassé, à longueur de journée, que la tare du pays et sa plus grande déficience résident dans le système, le régime, le nizam.

Malgré leurs différences et leurs divergences, ils n’étaient unanimes que sur ce point.

Une rengaine et un leitmotiv adoptés par presque toutes les parties (et tous les partis). Surtout par ceux qui étaient au pouvoir et qui ont, sans jamais l’admettre, échoué dans la gouvernance du pays.

Pour eux, le pays nécessitait une profonde restructuration de fond en comble, et cela sans trop déterminer les modalités, les stipulations et la finalité de cette prétendue restructuration en profondeur. Là, généralement, ils devenaient plutôt évasifs et perdaient leur unanimité.

Des allégations qui peuvent être justifiables vues à travers l’angle de vision de leurs propres intérêts et le prisme de leur tendance endémique à vouloir toujours mettre sur le compte d’autrui la responsabilité de leur propre échec.

Ces derniers ont toujours eu grand intérêt à s’en laver les mains et à mettre sur le dos du régime et du système politique leur incompétence notoire.

Avant de rentrer dans les détails des tenants et des aboutissants de ce raisonnement à la Ponce Pilate, il faut essayer de connaître la véritable signification de ce qu’ils appellent « crise de régime ».

Pour cerner la question, il faut savoir ce que signifie crise de régime ? Que veut dire crise de système politique ? Est-ce en rapport avec les dispositions de la Constitution ou en rapport avec l’application de cette même Constitution ? Est-ce en rapport avec le régime politique ou bien c’est rattaché à notre système confessionnel ?

Trop de questions qui généralement restent avec eux ambiguës et souvent sans réponse.

Au niveau constitutionnel, et sans rentrer dans les détails, il faut reconnaître que notre Constitution – valable en soi et globalement respectueuse des droits et des libertés des individus et des communautés – mériterait probablement quelques ajustements, un délai par-ci, une clarification par-là, une précision quelque part ailleurs... Mais de là à affirmer que le régime doit carrément sauter et qu’une restructuration en bonne et due forme doit s’imposer, personnellement, je trouve que c’est hâtif et surtout excessif.

Les tenants de cette théorie de la tabula rasa considèrent absurdement que le régime doit être remanié en profondeur tout en persistant mordicus à rester, eux-mêmes, à la tête des institutions qu’ils détiennent. Ils veulent, à tout prix, effacer le passé pour repartir, comme ils disent, à zéro et, selon eux, sur de bonnes bases, tout en restant obstinément à leurs postes.

Dans leur système de pensée, c’est entamer le chantier du grand changement, mais à condition de se maintenir en fonction ad vitam aeternam, naturellement.

Une « solution » aberrante et illogique et qui, du fait de leur persistance à s’accrocher à leurs privilèges et prérogatives, ne peut aboutir à un résultat tangible et bénéfique.

Nos crises endémiques successives relèvent en grande partie des personnes beaucoup plus que du système politique.

Si on a le meilleur système politique et qu’on garde les mêmes personnes, les mêmes effectifs, c’est le fiasco total assuré.

En contrepartie, si on a le pire système politique existant et qu’on a en revanche un élément humain capable, compétent et intègre, le pays est apte à se relever afin d’arriver à bon port. Même avec le pire des systèmes politiques, on peut bâtir un État respectable, si l’élément humain adéquat est disponible.

S’il y a au Liban une part de azmet nizam, notre plus grande azmeh, est une azmeh de valeurs, de principes, de bonne foi, de confiance, de droiture, de justice, d’intégrité et en l’occurrence une azmeh d’hommes et de femmes d’État qui ont à cœur la chose publique et l’intérêt supérieur de la nation.

Un mauvais musicien se plaint toujours de l’instrument. Par contre, un grand musicien peut, même avec un violon qui manque de cordes, entamer une remarquable symphonie, sans que le public puisse s’en douter.

La singularité des présidents Joseph Aoun et Nawaf Salam, c’est d’avoir su se démarquer, d’une façon exceptionnelle et dotés d’un élan novateur, en choisissant des personnes ayant un profil qui tente d’introduire des idées et des procédés nouveaux dans leur domaine. Ils ont essayé, autant que faire se peut, de changer les personnes lors de la formation de ce nouveau gouvernement. Changer les personnes pour arriver à changer les mentalités, les modes de réflexion et surtout les méthodes de travail. Une onde de choc salutaire pour notre pays et surtout pour le peuple libanais. Parce qu’il va sans dire que les mêmes causes et, en particulier, le même style de personnes vont nécessairement produire les mêmes effets.

En politique, le repentir n’est pas chose courante et, de nos jours, les « Zachée » convertis se font de plus en plus rares.

Avocat à la cour

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La plus grande duperie, le plus grand leurre dans lesquels nos politiciens nous ont fait vivre ces quelques dernières années, c’est de nous faire croire, à tort, que le Liban est en pleine crise existentielle de régime (azmit nizam).Presque tous ces politiciens (en particulier, ceux de la moumanaa et ceux qui gravitent autour) nous ont ressassé, à longueur de journée, que la tare du pays et sa plus grande déficience résident dans le système, le régime, le nizam. Malgré leurs différences et leurs divergences, ils n’étaient unanimes que sur ce point.Une rengaine et un leitmotiv adoptés par presque toutes les parties (et tous les partis). Surtout par ceux qui étaient au pouvoir et qui ont, sans jamais l’admettre, échoué dans la gouvernance du pays. Pour eux, le pays nécessitait une profonde restructuration de fond...
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