Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Cri de détresse à l’intention des présidents Joseph Aoun et Nawaf Salam

Cela fait maintenant plusieurs années que le Liban a commencé sa chute libre vers l’abîme, ou tout carrément, et pour appeler les choses par leur nom, sans équivoque ni détours hypocrites, sa descente vertigineuse aux enfers.

Ce Liban était un joyau de la Méditerranée, connu pour ses paysages époustouflants qui s’étendent de ses côtes sablonneuses à ses sommets de montagne couverts d’un manteau blanc.

Certains vont même jusqu’à considérer qu’il est le plus occidental des pays orientaux, étant un carrefour des civilisations et un pont entre l’Orient et l’Occident.

Notre pays est également (heureusement ou malheureusement ?) un puzzle de communautés. Par conséquent, il aspire à vivre, au cœur même de cette mosaïque de confessions, en bonne entente, malgré les périls et les défis. Un pays aussi exigu avec tellement de rites et de religions.

Ce même Liban, aux innombrables caractéristiques, avantages et qualités, a été, durant ces dernières années, victime d’une mauvaise gouvernance notoire et d’une gestion incorrecte et malintentionnée de la chose publique.

Les raisons de cet effondrement et de cette déchéance manifeste sont nombreuses. Mais la principale étant, à quelques rares exceptions près, la détention du pouvoir par une médiocratie avide, corrompue et sans moralité.

Et, comble de l’absurde et de l’incroyable, toutes les « solutions », ou plutôt les pis-aller retenus faute de mieux, pour garantir la pérennité de cette médiocratie au pouvoir, ont été décrétés au détriment du peuple, aux dépens des citoyens uniquement et nul autre. Citoyens qui sont, comme toujours et en définitive, le dernier maillon faible de cette chaîne déclinante.

Des palliatifs imposés qui ne prennent pas en considération les attentes des gens. En particulier celles des classes moyennes et pauvres, des travailleurs, des fonctionnaires publics (c’est pour cela, entre autres, que notre administration publique est en plein délabrement), des personnes en situation d’invalidité et aux besoins spécifiques, des jeunes qui recherchent ardemment un meilleur avenir, sous des cieux plus cléments et plus respectueux des droits...

La liste des abus, des injustices et des illégalités est longue. Il suffit de voir, à titre d’exemple non limitatif, comment les dossiers du vol des avoirs bancaires des déposants et celui de la catastrophe de l’explosion du port, de triste mémoire, ont été gérés pour comprendre et toucher du doigt notre décadence actuelle.

Une exhortation au président Joseph Aoun et au Premier ministre Nawaf Salam et au Conseil des ministres s’impose donc intensément. Il s’agit d’éviter au maximum de prendre des décisions impopulaires. S’éloigner, autant que faire se peut, des résolutions et des mesures qui vont à l’encontre des désirs du peuple, de ses aspirations et de ses attentes légitimes. Déjà que ce que nous avons vécu, ces derniers temps, est accablant et, par la force des choses, suffisant.

Surtout que la confiance populaire générale manque cruellement vis-à-vis de cette pauvre dawlé en décrépitude. Une confiance populaire primordiale, bien avant celle formelle et ambiguë des parlementaires.

Une supplication, oui une supplication, pour la simple raison que le bilan (et le Liban) de ces quelques dernières années n’était rien de plus nuisible au niveau des atteintes aux droits fondamentaux des citoyens, à leurs libertés essentielles et surtout aux droits de l’homme (et de la femme). Un pouvoir, très souvent, à l’origine de l’État policier croissant ces derniers temps. Un État policier sans limites, rien que pour protéger la caste politique. Au lieu de défendre, avant tout, les citoyens, la société et leurs intérêts capitaux. Citoyens et société dont ce même pouvoir devait initialement avoir la charge et protéger.

Les Libanais que nous sommes méritons, à coup sûr, un sort meilleur qui prenne en compte nos sollicitations, nos intérêts, nos aspirations et nos attentes.

En espérant, Messieurs les Présidents Aoun et Salam, que cette exhortation, ce cri de détresse et du cœur soit pris en considération. Surtout que nous avons le droit de vivre en paix, de respirer et de croquer la vie à pleines dents.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Cela fait maintenant plusieurs années que le Liban a commencé sa chute libre vers l’abîme, ou tout carrément, et pour appeler les choses par leur nom, sans équivoque ni détours hypocrites, sa descente vertigineuse aux enfers. Ce Liban était un joyau de la Méditerranée, connu pour ses paysages époustouflants qui s’étendent de ses côtes sablonneuses à ses sommets de montagne couverts d’un manteau blanc. Certains vont même jusqu’à considérer qu’il est le plus occidental des pays orientaux, étant un carrefour des civilisations et un pont entre l’Orient et l’Occident. Notre pays est également (heureusement ou malheureusement ?) un puzzle de communautés. Par conséquent, il aspire à vivre, au cœur même de cette mosaïque de confessions, en bonne entente, malgré les périls et les défis. Un pays aussi exigu...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut