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Économie - Rapport

Pour l’IFI, le Liban peut espérer plus de 12 milliards de dollars d’aide, s’il se réforme sérieusement

Plus du tiers de cette enveloppe pourrait être déboursé par les pays du Golfe, anticipe l’Institut de la finance internationale dans son scénario le plus optimiste. 

Pour l’IFI, le Liban peut espérer plus de 12 milliards de dollars d’aide, s’il se réforme sérieusement

La route principale de Roueissat-Jdeidé, dans le nord du Metn, qui borde une des banlieues chiites du pays. Philippe Hage Boutros/L’Orient-Le Jour

L’Institut de la finance internationale, organisation regroupant plusieurs grands groupes bancaires à travers le monde, a estimé dans un récent rapport que l’économie libanaise pourrait retrouver son niveau d’avant la crise si ses dirigeants engageaient des réformes profondes, comme le demandent ses partenaires et soutiens à l’étranger.

Le département de recherche de l’IFI considère en effet que le Liban pourrait espérer plus de 12,5 milliards de dollars d’aides si la nouvelle administration, née dans le sillage de l’élection de Joseph Aoun le 9 janvier dernier et de la formation du gouvernement de Nawaf Salam un mois plus tard, réussissait là où les exécutifs précédents ont échoué, notamment depuis le début de la crise qui a éclaté fin 2019.

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Ce montant, alloué à la reconstruction du pays détruit par plus de 15 mois de guerre entre le Hezbollah et Israël, mais aussi au redressement de son système financier miné par la crise, serait déboursé selon le scénario le plus optimiste en matière de réformes imaginé par l’IFI, et qui a 50 % de chances de se réaliser. Il serait décaissé sur plusieurs années, selon les explications fournies dans le rapport.

Plus du tiers de cette enveloppe, soit 4,5 milliards de dollars, pourrait être déboursé par les pays du Conseil de coopération du Golfe, 3 milliards par le FMI dans le cadre d’un programme d’aide, 3 autres milliards par la Banque mondiale via plusieurs projets, et enfin 2 milliards financés par plusieurs « pays européens majeurs ». Mais cela ne s’arrêterait pas là, poursuit l’organisation, qui s’attend également à ce que 10 milliards d’investissements directs étrangers puissent potentiellement être attirés une fois que la machine sera lancée, sur la période allant de 2025 à 2029. Le tourisme, malmené par les conflits locaux et régionaux, les exportations – notamment vers l’Arabie saoudite, qui a longtemps fermé ses portes aux produits libanais sur fond de tensions géopolitiques – et les investissements publics, asséchés par la crise, suivront.

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Dans le cas où ce scénario se réalise, le PIB réel pourrait alors croître à un rythme moyen de 6,2 % jusqu’à fin 2029, contre une contraction tournant au tour de 6 % (5,7 % selon la dernière projection de la Banque mondiale publiée en décembre dernier), entre autres paramètres.

Scénario intermédiaire

Le paquet de réformes concernées englobe 7 piliers, selon l’IFI : atteindre la stabilité politique et rétablir la sécurité dans le pays ; réformer le système judiciaire pour renforcer la lutte contre la corruption ; adopter un régime de change flottant flexible qui permette de rétablir la confiance dans la livre libanaise ; assainir la politique budgétaire ; restructurer le système bancaire et restituer une majorité de dépôts ; et enfin renforcer la protection sociale.

Dans le cadre d’un scénario intermédiaire, qui a également 50 % de chances de se réaliser aux dires de l’IFI, le gouvernement Salam, dont le mandat arrivera à terme après les législatives de mai 2026, aurait du mal à concrétiser les objectifs des 7 piliers. Dans ce cas de figure, l’IFI s’attend à ce que le pays affiche une croissance moyenne de 3 % de 2025 à 2029.

À noter que l’organisation ne table pas sur un scénario plus pessimiste, ce qui traduit une certaine confiance dans le momentum que connaît le pays depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah et les développements qui ont eu lieu sur la scène politique depuis. Une confiance qui a poussé à la hausse la valeur des eurobonds, des titres de dette libanaise en dollars que l’État a arrêté de rembourser en mars 2020 et qu’il n’a toujours pas restructurés. Longtemps bloquées entre 6 et 7 cents de dollar depuis le début de la crise, ils ont repris des couleurs depuis l’automne dernier, et cette embellie s’est accélérée depuis l’élection de Joseph Aoun, qui a mis fin à plus de deux ans de vide présidentiel. Ces titres gravitent actuellement au-dessus de 18 cents pour un dollar (18,6 cents mardi à la clôture).

L’Institut de la finance internationale, organisation regroupant plusieurs grands groupes bancaires à travers le monde, a estimé dans un récent rapport que l’économie libanaise pourrait retrouver son niveau d’avant la crise si ses dirigeants engageaient des réformes profondes, comme le demandent ses partenaires et soutiens à l’étranger.Le département de recherche de l’IFI...
commentaires (2)

Le Liban ne beneficiera d'aucune aide internationale sans l'aval du FMI. Cet aval est soumis a des conditions de reforme du secteur financier dont un des postes principaux est l'unification des taux de change. C.a.d. l'abolition de la circulaiire scelerate BDL 151, dont les crapules bancaires font leur choux gras depuis 4 ans.

Michel Trad

13 h 41, le 19 février 2025

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Commentaires (2)

  • Le Liban ne beneficiera d'aucune aide internationale sans l'aval du FMI. Cet aval est soumis a des conditions de reforme du secteur financier dont un des postes principaux est l'unification des taux de change. C.a.d. l'abolition de la circulaiire scelerate BDL 151, dont les crapules bancaires font leur choux gras depuis 4 ans.

    Michel Trad

    13 h 41, le 19 février 2025

  • Le budget militaire annuel israelien est 2 fois ça. Il faut arreter de faire de faire guerre non-étatique impossible à gagner, désarmer les milices et rompre les relations diplomatiques avec l'Iran. Concentrons-nous sur la reintegration du Liban dans la communauté international.

    Joseph ibin Helo

    12 h 00, le 19 février 2025

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