L'ancien Premier ministre Saad Hariri a reçu lundi, à la Maison du Centre, sa résidence à Beyrouth, l’ancien ministre du Hezbollah Mohammad Fneich et le député du parti chiite Amine Cherri, qui lui ont remis une invitation aux funérailles populaires, prévues pour le dimanche 23 février, de l'ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et de son successeur présumé Hachem Safieddine, assassinés lors de frappes israéliennes à la fin de l'année 2024.

Le Hezbollah a invité aux funérailles des personnalités libanaises de haut rang, notamment le président de la République, Joseph Aoun, le Premier ministre, Nawaf Salam et le chef de l'Eglise maronite, le patriarche Béchara Raï, parmi d'autres personnalités. On ne connaît pas la réponse de ces personnalités, pas plus que l'éventualité d'une représentation officielle à la cérémonie. Lundi, l’homme d’affaires emirati Khalaf Ahmad al-Habtoor a mis en garde contre la fin du Liban en cas de représentation officielle le 23 février prochain aux funérailles de Hassan Nasrallah. 

Revenu au Liban la semaine dernière pour participer à la commémoration des 20 ans de l'assassinat de son père, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, Saad Hariri a depuis rencontré nombreux responsables libanais et ambassadeurs basés à Beyrouth. Dans son discours du 14 février, M.Hariri a largement imputé l’assassinat de son père au régime syrien déchu de Bachar el-Assad (et non au Hezbollah, dont des membres ont pourtant été accusés par le Tribunal spécial pour le Liban). Il s'est aussi abstenu d’évoquer plus explicitement l’arsenal du Hezbollah, se contentant de réclamer l’application de la 1701 (qui évoque d’ailleurs le désarmement du parti chiite).  

« Véritable indépendance »

Lundi également, M. Hariri a rencontré des délégations des Forces libanaises (FL) et des Kataëb. Dans un communiqué, les Kataëb ont affirmé que leur chef, le député Samy Gemayel, s’est concerté avec M. Hariri au sujet des événements en cours au Liban.

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Après la réunion des FL avec l'ancien Premier ministre, le député Georges Adwan a déclaré que « ceux qui ont assassiné (l'ex-Premier ministre) Rafic Hariri sont partis, laissant derrière eux la haine et des peuples dispersés ». Un tribunal international spécial, créé plusieurs années plus tard pour juger l'affaire, a condamné par contumace à des peines de prison à vie trois membres du Hezbollah, allié du régime Assad au Liban, pour leur implication dans l'attentat.

Le député FL a encore estimé que « les circonstances sont aujourd’hui propices à une véritable indépendance, et l’État a l’occasion de retrouver son pouvoir de décision. Nous ne devons pas laisser passer cette chance ». « Nous nous joindrons à tous les Libanais loyaux qui veulent saisir cette opportunité, et c’est ce qui a été au centre de notre discussion avec M. Hariri », a-t-il poursuivi. Ses propos interviennent alors que le Liban a élu son nouveau président, Joseph Aoun, le 9 janvier, après presque deux ans de vacance. Le 8 février, le Premier ministre Nawaf Salam a formé son cabinet.

Dans un discours prononcé vendredi M. Hariri a aussi annoncé le retour de son parti, le Courant du futur, sur la scène politique après une interruption de deux ans.

Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005 lorsqu’un camion piégé a explosé près de son convoi, devant l’hôtel Saint-Georges. Vingt-et-une autres personnes ont été tuées aux côtés de l’ex-Premier ministre, et plus de 200 ont été blessées. Son assassinat a marqué un tournant au Liban, déclenchant la révolution du Cèdre, qui a finalement conduit, deux mois plus tard, à la fin des 15 ans d’occupation du Liban par le régime syrien d’Assad, largement considéré comme responsable de l’assassinat de M. Hariri.